C'est notamment au travers de deux plans que La Poste s'est reconvertie. De toute évidence, l'image classique de La Poste entrait dans une impasse et il fallait trouver une issue favorable plutôt qu'envisager des plans de licenciement.
Le plan « Cap qualité »
Ce plan a été lancé en 2005 et il a marqué le premier moment révolutionnaire de La Poste. Avec 3,4 milliards d'euros d'investissement, « Cap qualité » a servi pour moderniser le groupe et en faire le leader européen du courrier. Le groupe a réduit le nombre de plateformes de traitement du courrier et a automatisé ce traitement à l'aide de machines de tri modernes.
Mais ce n'était qu'un premier pas.
Le plan « Facteurs d'avenir »
Ensuite, il y a eu le plan « Facteurs d'avenir » qui est plus centré sur le métier de facteur. En effet, depuis l'envol des emails et autres types de communication, le nombre de courriers postaux envoyés a diminué, c'est pourquoi il a fallu trouver d'autres occupations aux facteurs. Pour ce faire, les facteurs ont été formés en prévoyant des reconversions et la mobilité.
Ces deux plans ont permis à La Poste un meilleur rendement de son activité. 2005 fut une année charnière pour le groupe et de 2005 à 2007, il est passé de 5,6 % à 6,9 % en termes de rentabilité.
Une entreprise qui assure un service public, mais qui dégage un chiffre d'affaires
La Poste est considérée actuellement comme une entreprise multimétiers : opérateur de services postaux (les services classiques), banque, assurance, opérateur de téléphonie mobile, etc. Elle assure certains des services publics postaux tout en dégageant un chiffre d'affaires de 22 163 millions d'euros en 2014 pour un endettement net de 4 005 millions d'euros (face aux 8 615 en 2013).
Le Groupe La Poste (La Poste + filiales) est le deuxième opérateur en chiffres d'affaires de colis en Europe.
Une des particularités de La Poste est la coexistence de fonctionnaires et de salariés de droit privé. En effet, parmi les travailleurs, La Poste emploie 54 % de fonctionnaires issus de l'ancienne administration et 46 % d'employés du salariat privé. Depuis 2003, le groupe ne recrute que sous ce statut.
Selon une étude d'impact réalisée par le Gouvernement (rapport Ailleret) « La Poste a su traiter de manière homogène ces deux catégories de collaborateurs et gérer leur coexistence sans difficulté majeure ».
Des changements à venir
Mais La Poste n'est pas près d'arrêter sa transformation. En effet, en 2015, le groupe a proposé au gouvernement de transformer 982 de ses 9 400 bureaux en maisons de services publics de proximité. Ainsi, on ne s'étonnera peut-être pas de voir sous un même toit, la présence d'opérateurs tels que EDF, SNCF, Pôle Emploi, CNAF, CNAM, etc.
Sources : Le Monde, Senat