I°) Étude de marché
Dans un premier temps, il faut analyser le marché de l’animal de compagnie, la zone d’implantation et les concurrents éventuels pour se positionner.
A. Analyse du secteur de l’animal de compagnie canin
Il faut analyser la tendance des animaux de compagnies dont les pensions canines.
En France, la moitié des foyers français possèdent un animal soit 63 millions d’animaux domestiques dont plus de 20% ont un chien qu’ils dorlotent en soins, en jouets et en pensions, en deuxième position après les chats.
Cette tendance s’observe depuis plus de 10 ans. Cela s’explique par le fait que le chien est assimilé à un compagnon pour plus de 60% des foyers et ne devrait pas faiblir selon la directrice de Kantar TNS car « dans un contexte de crise, l’animal est de plus en plus plébiscité car il permet d’oublier ses petits problèmes quotidiens et de contrer la solitude ».
De plus, le marché évolue et se transforme avec une montée en gamme d’un certains nombres de biens de consommations et de services qui deviennent des objets décos à part entière, surtout canin.
Lors des vacances 44% partent avec leur animal et quand ce n’est pas le cas, le service de gardiennage n’est choisi que dans 15% des cas contre 67% à la famille.
B. Analyse du secteur d’implantation et de la concurrence (benchmark concurrentiel)
Plusieurs facteurs influencent l’emplacement d’implantation : la place nécessaire pour héberger le nombre de chiens souhaités, trouver une zone de trafic avec une population importante susceptible d’utiliser ce type de services, en évitant les zones déjà saturées en concurrents.
Il faut donc réaliser un benchmark concurrentiel qui permettra in fine de définir le lieu d’implantation le moins concurrentiel. Cela consiste à observer et analyser les pratiques des concurrents directs (pensions canines existantes) ou indirects (pet sitting, la famille d’accueil…) sur la région d’implantation, leur zone géographique, leur positionnement commercial (bas de gamme à luxe), les prix pratiqués et le nombre de chiens accueillis pour vérifier s’il reste de la part de marché sur la zone envisagée initialement. Sans oublier de prendre en compte que les propriétaires canins habitent à près de 60% dans les agglomérations de moins de 20 000 habitants et bien sûr 78% ont un jardin.
De cet état des lieux, il sera possible de déterminer un positionnement pour définir et mettre en place un avantage compétitif par rapport aux concurrents.
Pour se développer rapidement, il faut penser à la nouveauté qui les attirera et leur permettra de découvrir les services soigneusement choisis et qui pérenniseront ainsi la clientèle.
Tout est dans le positionnement original avec un concept novateur et porteur à l’endroit où il sera le plus plébiscité et à fort potentiel, remplir un manque tout en respectant ces 5 piliers : confort, alimentation, hygiène, santé et sécurité des chiens.
II°) Business Plan
Suite aux analyses précédentes, le concept, la zone géographique et le positionnement sectoriel et donc la clientèle ont été déterminés. Il faut maintenant s’occuper du financier et de l’administratif pour faire voir le jour au projet.
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A. Les finances
Il faut définir le budget pour ouvrir la pension en chiffrant les revenus et les dépenses à prévoir, selon la capacité maximale de la pension, les taux de remplissage selon la saisonnalité et donc calculer les besoins de financement externe ainsi qu’une trésorerie pour démarrer. Le business plan permet de réaliser une étude de marché avant d’ouvrir un chenil. Ainsi, vous pourrez analyser votre concurrence (tarif, rentabilité, points forts/faibles), mais également votre clientèle et ses attentes. Cela passe par une estimation du revenu moyen par client qui tourne en général autour de 5 à 10 jours de garde soit environ 90-130€, le taux de remplissage moyen selon la saisonnalité, le nombre de clients potentiels…
Il doit contenir le bilan prévisionnel, un compte de résultat, un plan de trésorerie, un plan de financement et un seuil de rentabilité. Il existe des modèles gratuits sur internet. Cela permettra plus facilement d’obtenir des financements auprès du banquier si nécessaire.
Il faut donc prendre en compte les charges courantes et les investissements sur lesquelles il est possible d’influer : location/achat des locaux, travaux pour les mettre aux normes, achats du mobilier et des équipements canins, frais de marketing (enseigne, site, flyers…), l’assurance responsabilité civile, frais d’un expert-comptable (1 500€/an),frais compte professionnel, électricité/gaz, eau et seulement la première année inscription au registre du commerce (60€) et frais de publication d’une SARL (190€).
B. La règlementation et l’administratif
Pour créer une pension, il faut détenir un statut juridique par la création d’une entreprise. Il existe de nombreuses possibilités mais en général les plus adaptées sont la SAS (ou SASU en unipersonnelle) ou la SARL (ou EURL en unipersonnelle).
Forme juridique | Avantages | Inconvénients |
SAS ou SASU | • Accueil nouveaux associés facile • Forme flexible, statuts assez libre | • Aucun avantage pour le conjoint |
SARL ou EURL | • Adaptée aux projets familiaux • Statut de conjoint collaborateur | • Accueil de nouveaux associés difficile • Statuts un peu rigide |
Les pensions canines sont très encadrées et imposent que la personne responsable de la pension ou un des membres du personnel détienne soit un certificat professionnel (comme un diplôme d’agriculteur) soit un certificat de capacité (ils ne sont plus délivrés depuis le 1er janvier 2016) soit une attestation de connaissances délivrée par une Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DRAAF), après une formation courte et un test essentiellement porté sur le logement du chien, son alimentation, etc.
Pour ouvrir une pension canine, il faut respecter certaines mesures notamment en matière d’équipement et d’hygiène : pour une structure de moins de 10 chiens, il faut se déclarer à la DDPP (Direction Départementale de la Protection des Populations, Cerfa n°15045*03) et respecter le règlement sanitaire départemental ; entre 10 et 49 chiens, il faut en plus une installation à au moins 100m de la 1ère résidence et pour plus de 50 chiens, il faut obtenir une autorisation délivrée par arrêté préfectoral fixant les conditions d’installations et d’éloignement des habitations.
Il faudra aussi tenir un registre d’entrées et de sorties des animaux (Cerfa n°50-4510) et un carnet de suivi sanitaire des soins apportés (Cerfa n°50-4511). Les niches doivent être individuelles, 5m² minimum, au moins 2m de haut, hygiène journalière.
En conclusion, il faut bien définir son projet, ses caractéristiques. Il vaut mieux prendre son temps, se faire une bonne check-list et ne se lancer que quand tout est au beau fixe. À vouloir aller trop vite, on risque de briser son rêve d’entreprenariat.