Qui contacter pour réaliser une levée de fonds ?

Pour réussir votre levée de fonds, il faut frapper aux bonnes portes, en identifiant les types d'investisseurs adaptés à votre situation. Pour simplifier, si l'entreprise en est à ses balbutiements, vous vous tournerez vers un fonds d'amorçage ou un business angel. Cet associé-entrepreneur à forte valeur ajoutée apporte des sommes allant de 50 000 à 500 000 euros (ainsi qu'un savoir-faire non négligeable). Au-delà de 500 000 euros, on parle plutôt de capital risque (ou venture capital, en anglais). Ces derniers interviennent lorsque l'entreprise a déjà prouvé une certaine rentabilité à son niveau, et s'apprête à « scaler » (à changer d'échelle).

Au-delà de votre réseau personnel, vous pouvez faire appel à des annuaires de réseaux de business angels. France Angels recense des clubs d'investisseurs sur tout le territoire français. Euroquity propose de la mise en relation. Il existe aussi de nombreux évènements sociaux (after work, apéros...) permettant de faire du réseautage, entre entrepreneurs et investisseurs.

Si vous souhaitez un accompagnement, vous pouvez faire appel à un leveur de fonds : cet intermédiaire vous accompagne dans les différentes étapes, renforce votre dossier et sélectionne pour vous les meilleurs investisseurs par rapport à votre projet, depuis son carnet d'adresse.

Les étapes à suivre pour réussir sa levée de fonds

Trouver des investisseurs est une course... de fonds. Il faut s'armer de courage, puis prendre les étapes dans l'ordre. Les voici, sous une forme très simplifiées :

1. La préparation du dossier

Vos documents, à transmettre aux investisseurs potentiels, doivent présenter votre entreprise de manière efficace et attractive. Ils doivent inclure, au minimum, un executive summary : il s'agit d'un résumé du projet tenant sur une seule page. Egalement, le fameux business plan doit être prêt. Cette présentation détaillée de votre entreprise va aborder en détail les aspects financiers, notamment au niveau de la rentabilité, et chiffrer précisément les objectifs de croissance et de rentabilité.

2. La sélection des investisseurs

Avant de les contacter, vous devez constituer un pool d'investisseurs adaptés à votre situation. Evaluez bien votre phase de développement avant d'opter pour les business angels ou les capitaux-risques. Etudiez bien le secteur et les affinités de chaque investisseur : la plupart reçoivent plus de 1000 projets par an et n'ont pas de temps à perdre, et vous non plus.

3. Les présentations, ou « roadshow »

C'est le moment de faire valoir vos qualités de commercial ! Dans cet exercice très personnel que sont les présentations, il faudra savoir être sincère, démontrer la viabilité de votre projet, tout en établissant un lien de confiance entre vous et l'investisseur. Ne criez pas victoire trop tôt : il faut en général 4 à 5 rendez-vous avant d'arriver à un accord.

4. La négociation des termes

Elle consiste à se mettre d'accord sur les détails de la prise de participation, et notamment des partages de pouvoir qui apparaissent dans le pacte d'actionnaire. La négociation doit également accoucher d'une lettre d'intention (ou term sheet).

5. Le closing

C'est enfin le moment officiel de la prise de participation, qui peut se dérouler au cours d'un conseil d'administration.

Les pièges à éviter

Ne ratez pas votre premier rendez-vous ! Une première impression est très difficile à rattraper. Il suffit de placer un mauvais pitch, avec des chiffres hasardeux, pour perdre à jamais son auditoire. Evitez aussi de faire trop long : 30 minutes est un maximum pour ne pas assommer vos potentiels associés. En résumé, n'allez voir les investisseurs que lorsque vous êtes prêt !

Egalement, veillez à bien évaluer votre demande de capital. Un chiffre trop élevé peut paraître suspect, et l'offre de capital est limitée. Les business angels et les capitaux-risques sont habitués à voir défiler des dossiers et n'ont pas l'habitude de jeter l'argent par les fenêtres.

Enfin, si vous êtes en phase de négociations, n'acceptez pas n'importe quoi ! Les investisseurs sont passés maîtres dans l'art de négocier avec les jeunes entrepreneurs, parfois au détriment de ces derniers. L'accord doit être clair et bien compris par les deux parties. Veillez à ne pas accepter une valorisation de votre entreprise qui la sous-estime. Méfiez-vous aussi des pools d'options qui font diminuer la part de l'entrepreneur au moment de la levée de fonds.

Quels sont les impacts d'une levée de fonds sur votre entreprise

Après avoir fait entrer des investisseurs au capital de votre entreprise, vous n'êtes plus le seul maître à bord ! Cela signifie qu'il va vous falloir rendre des comptes (avec du reporting d'activité), et prendre les décisions importantes à plusieurs. En tant que CEO, la relation avec les actionnaires devient une part non négligeable de votre activité ! Il faut entretenir les relations avec eux, ce qui demande des qualités de politique et de relationnel. En échange, ils pourront vous apporter leurs conseils avisés, surtout s'il s'agit d'un business angel. Dans le cas d'un capital-risque, son objectif est avant tout la revente : les objectifs de l'entreprise peuvent s'en ressentir, parfois vers plus de rentabilité à court terme. Finie aussi, l'euphorie des débuts, où les process s'improvisent sur le tas et où la créativité est reine. La présence d'investisseurs ouvre souvent une période plus structurée, avec des équipes en croissance, et des rôles mieux définis.

La cohabitation avec des actionnaires donne aussi du poids à votre entreprise : l'afflux de capitaux peut aussi attirer l'attention des clients et des médias sur votre entreprise, tout en lui donnant les moyens de son développement. Couplé au carnet d'adresse de vos actionnaires, ceci peut vous ouvrir certaines portes plus facilement !

Start-ups : des levées de fonds parfois retentissantes !

Si vous faites partie des heureux élus, alors les voies du succès vous attendent ! En 2014, de nombreuses levées de fonds ont défrayé la chronique par leur volume impressionnant. Une fois de plus, Uber s'est fait remarquer : l'appli de voiture avec chauffeur a levé plus de 2 milliards d'euros ! Juste derrière, Xiaomi, le nouveau fabricant chinois de smartphones, a reçu 930 millions d'euros de la part de ses investisseurs. Le classement des 20 plus grosses levées de fonds de 2014 (par le site privco.com) inclut quelques vieilles connaissances (Dropbox, Snapchat, Airbnb), mais surtout beaucoup de nouveaux venus. On remarque par exemple Cloudera, une entreprise de logiciel américaine (760 millions d'euros), ou Magic Leap, qui fait de la réalité augmentée (458 millions d'euros). Dans ce classement, les européens sont à la traîne : seul un allemand y figure, Delivery Hero, une société de livraison qui a réussi à lever 296 millions d'euros.