La stratégie de croissance interne

La croissance dite organique (ou interne) est un moyen permettant à l’entreprise de développer ses compétences et ses capacités, en interne, en investissant dans les nouveaux actifs comme les brevets, les laboratoires, les ateliers et les machines… Cette modalité de développement est dite organique, car elle est comparée à la croissance d’un organisme vivant. Celle-ci est parfaitement adaptée aux petites entreprises.

Les avantages de la stratégie de croissance interne sont multiples. Tout d’abord, elle permet à l’entreprise d’adapter ses structures avec douceur, et par conséquent, régler les problèmes liés aux réorganisations brutales. De plus, en faisant jouer l’effet de l’expérience, l’entreprise pourra facilement augmenter les parts de marché. Une stratégie de croissance interne favorise également la mise en place d’un bon climat social et ainsi, prouver que l’entreprise est en bonne santé.

Il s’agit d’une option peu risquée lorsqu’il s’agit de court terme, car l’entreprise n’est pas contrainte de mobiliser d’une manière ponctuelle, un investissement. Aussi, celle-ci devient indépendante vis-à-vis des établissements de crédit et des potentiels actionnaires. De cette sorte, la croissance interne permet à l’entreprise d’autofinancer ses projets, de maîtriser la croissance de l’entreprise en fonction des avancées, et de motiver ses équipes en ayant de nouvelles perspectives professionnelles.

Cependant, la stratégie de croissance interne peut parfois s’avérer très complexe pour une entreprise. En effet, il faut savoir que cette modalité de développement est limitée lorsqu’il s'agit de résultats à court terme, car ceux-ci peuvent tarder à venir. Pour construire du tout début, sans savoir-faire, sans réseau et sans clientèle, il est difficile d’envisager des résultats à court terme.

De plus, en termes de concurrence, celle-ci est souvent mise à l’écart par rapport aux produits réalisés par les concurrents. Avec des concurrents stratégiquement agressifs, la position concurrentielle et l’avenir de l’entreprise peuvent être exposés à des risques élevés notamment lorsque la stratégie de croissance est associée à la spécialisation, les risques sont davantage accentués.

La stratégie de croissance externe

Pour ce qui est de la croissance externe, elle permet à l’entreprise de développer ses compétences et ses capacités en collaborant avec d’autres entreprises. Dans d’autres termes, elle vise à regrouper toutes les opérations qui ont conduit deux entreprises à collaborer ensemble, qu’il s’agisse de fusion ou de fusion-absorption, afin de développer l’entreprise concernée « à l’extérieur ».

Il s’agit d’un mode de croissance qui peut se réaliser grâce à une fusion création qui consiste à fusionner deux entreprises et à en créer une nouvelle, à la prise de participation à la suite d’achat d’une partie d’une autre société, ou encore grâce à une fusion absorption qui consiste à racheter une société qui disparaîtra juridiquement. Pour les petites entreprises ou les entreprises très endettées, ce mode de croissance peut s’avérer inaccessible.

La croissance externe est un moyen qui permet à l’entreprise de se développer plus rapidement et devenir leader sur un marché. En effet, en réduisant la concurrence et en s’implantant d’une manière rapide sur un nouveau marché, l’entreprise peut améliorer sa position et obtenir plus rapidement les compétences et les ressources nécessaires. Dans le cas d’un développement par diversification, une croissance externe offre l’accès à de nouvelles compétences et des ressources difficilement accessibles en interne. Par conséquent, dans le cadre d’un développement au niveau mondial, la croissance interne est très efficace notamment pour contourner les barrières à l’entrée.

Cependant, en ce qui concerne les inconvénients, la stratégie de croissance externe nécessite des coûts assez élevés notamment pour une entreprise qui souhaite racheter. Aussi, une société peut être confrontée à des risques de problèmes sociaux, de chocs culturels et de mauvaise entente liés à la restructuration.

La stratégie de croissance externe présente également des limites liées au montage complexe et coûteux, aux investissements stratégiques, aux capitaux mobilisés, aux équipes en place pouvant difficilement s’adapter à une nouvelle structure, et aux inquiétudes (réorganisation, suppression des postes…) pouvant être générées par cette stratégie. Il s’agit d’une situation à ne pas négliger.

Exemples

Le cas de compagnies aériennes est un bon exemple en termes de stratégie de croissance externe. Il faut savoir que dans le transport aérien, de nombreuses lois interdisent la collaboration entre deux entreprises présentes dans deux continents différents comme l’Europe et l’Asie ou encore l’Europe et l’Amérique. C’est pourquoi, les différentes compagnies aériennes concurrentes ont décidé de coopérer en créant des alliances.

Les compagnies aériennes membres de cette alliance peuvent se repartir des dessertes et des destinations en se partageant les codes, les plateformes aéroportuaires et les programmes de fidélisation.

On compte 3 grandes alliances qui représentent la moitié du trafic total des voyageurs et qui regroupent des compagnies aériennes mondiales :

- Oneworld : une alliance qui regroupe 15 compagnies, dont Japan Airlines, British Airways, Qatar Airways...
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SkyTeam : créée en 2000, il s’agit de l’alliance leader avec une vingtaine de compagnies aériennes comme Korean Air, Alitalia…
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Star Alliance : il s’agit de la première alliance de compagnies aériennes, à l’échelle mondiale. On y retrouve 27 membres tels que Air China, United Airline et Lufthansa.