Veolia, le discours d'une grande firme en contradiction avec ses actes

Extraits

[...] De même, cette idée de changer les mentalités pour amener les gens à payer pour leur eau est une pratique financièrement hors de portée des habitants des bidonvilles, selon de nombreux élus locaux. Notamment dans ces quartiers où le niveau d'éducation est faible, l'installation des compteurs d'eau amène à voir le jour de nombreuses pratiques de corruption. La mairie de Nagpur elle-même a été contrainte d'augmenter de près de son budget consacré à l'eau (de 67 à 97 millions de dollars canadiens), provoquant la colère de l'opposition municipale qui a accusé Veolia Water India et son partenaire d'avoir délibérément surestimé le volume d'eau distribué, afin d'augmenter ses revenus. [...]

[...] Cas 2 : Veolia à Rabat le désengagement immoral face à la non- rentabilité de la tâche En 2002, Veolia s'implante à Rabat, au Maroc, pour assurer la gestion des déchets ménagers. La tâche est colossale, puisque la situation d'insalubrité de la ville engorge les rues de tonnes de déchets, qui font craindre aux habitants pour leur santé, et notamment celle de leurs enfants. Malgré son discours sur l'assainissement de l'eau, Veolia fait vite apparaître des défaillances de gestion mettant à mal son partenariat public-privé et motivant le mécontentement des citoyens marocains, associations et syndicats. [...]

[...] Observatoire des multinationales. 14/10/13. En ligne. Consulté le 19/12/13. -Giuily, Eric. La communication institutionnelle. Privé/public : le manuel des stratégies. Presses Universitaires de France 172p. [...]

[...] À cela s'ajoutent les 900 chercheurs et les centaines de milliers d'heures de formation dispensées à travers le territoire. Il s'agit certes d'une campagne qui n'est pas internationale, puisque centrée sur l'Hexagone, mais qui témoigne des principes de Veolia ainsi que de ses performances et possibilités en termes de technologies de l'eau ? Le concept du droit à l'eau était d'ailleurs internationalisé par elle en 2010, lorsqu'elle déclarait à l'expert indépendant chargé de la question des droits humains et de l'eau auprès du Haut-Commissariat aux droits de l'homme des Nations unies que le cœur de son activité consistait à porter de l'eau à ceux qui en ont le plus besoin. [...]

[...] Finalement en 2013 l'entreprise signe un contrat avec le fonds d'investissement britannique Actis, la désengageant pour de bon de Rabat. Par voie de communiqué, elle se défait totalement de son discours d'aide à l'apport d'eau aux pays les moins avancés, expliquant que son choix s'inscrit dans le cadre du recentrage géographique de Veolia Eau et de sa stratégie de développement sur des offres et activités à plus forte valeur ajoutée Cherchant à réduire ses coûts de fonctionnement, elle souhaite se recentrer dans 40 pays, au lieu de 77 actuellement qui lui ont servi à construire son message d'entreprise soucieuse de porter de l'eau à ceux qui en ont le plus besoin. [...]