Ressources humaines, Parler en public, pouvoir du discours, parole, idées créatives, émotions, plan du discours, canaliser les idées, idées principales, intertitres, force de persuasion, affirmation de soi
Le lecteur qui souhaite devenir un orateur expérimenté doit admettre pour commencer que l'émotion, le ressenti, figure à la base de tout discours ou de toute action naturelle. Il doit comprendre que seuls les imbéciles s'expriment quand ils n'ont aucune idée à transmettre. La simple phrase qui consiste à demander à un convive de vous passer un plat à table est le résultat d'un sentiment de faim insatisfaite, l'action d'entrer dans une boutique pour demander à voir un article en vitrine est le résultat du désir de posséder cet article. Dans ces deux cas l'émotion est la cause et le discours ou l'action est l'effet.
Il est donc naturel d'obtenir un résultat médiocre quand on essaye de s'entraîner à construire des effets artificiels plutôt que de tenter d'analyser et de contrôler les causes qui produiraient automatiquement les résultats les plus probants.
C'est comme essayer de conduire une voiture sans mettre le moteur en marche. On peut la pousser, la faire glisser dans une pente, mais elle ne prendra ses pleins pouvoirs qu'une fois que vous aurez tourné la clef de contact. L'émotion est le contact, le démarreur d'un discours naturel et, avant de tourner la clef, le débutant a intérêt à apprendre quelles sont les pièces du moteur mental qui va les conduire vers le succès, afin d'en prendre doucement le contrôle de manière intelligente.
[...] Essayez donc l'exercice suivant. Vous regardez autour de vous dans la pièce et vous sélectionnez un objet au hasard. Vous vous concentrez jusqu'à ce que votre observation vous amène à une idée, si banale soit-elle, et vous continuez à vous concentrer jusqu'à ce que dix ou douze idées sans lien entre elles aient surgi du néant Vous trouverez ci-dessous des exemples du type d'idées qui peuvent survenir si l'on prend comme objet de concentration un feu au charbon ou une chaise. [...]
[...] Le seul moyen est de supprimer la cause du détournement et de la remplacer par la bonne émotion. De la même manière qu'un jeune conducteur doit apprendre à maîtriser les vitesses afin de conduire en toute sécurité sur la route. Il prend progressivement confiance en ses capacités quand sa main fait automatiquement les bons mouvements et sa nervosité du départ disparaît alors en même temps que la peur que la voiture prenne une mauvaise direction : le mur, la barrière ou le ravin sur sa droite. C'est la même chose avec la prise de parole en public. [...]
[...] La conclusion doit mettre en lumière les points clefs du propos en communiquant des émotions puissantes. Elle doit illuminer l'ensemble du discours de la personnalité de l'orateur qui doit briller du double éclat de la sincérité et du savoir. Cela vous semble incroyablement difficile, ou bien vous pensez que les standards d'une prise de parole en public efficace tels qu'ils sont envisagés dans ce chapitre sont trop élevés ? C'est vrai, ils sont assez élevés, mais c'est tout à fait réalisable, et le résultat en vaut la chandelle. [...]
[...] Mais pour vous, le but n'est pas de les prononcer très vite afin de rire de vos dérapages : au contraire, li s'agit de les dire avec un ton convaincant, et d'analyser, encore une fois, les mouvements de votre langue, de vos lèvres et de votre mâchoire afin que par la suite, votre inconscient prenne le relais d'une prononciation sinon exemplaire, du moins intelligible face à votre public. Un chasseur sachant chasser sans son chien n'est pas un bon chasseur. Six fûts, six caisses : le doigt dans le trou du fût, la main entre les caisses. Les chaussettes de l'archiduchesse sont-elles sèches archi sèches. Petit pot de beurre, quand te petit-pot-de-beurreras-tu ? Je me dé-petit- pot-de-beurrerai quand tous les petits pots de beurre se seront dé-petit- pot-de-beurrisés. [...]
[...] Nous allons donc traiter maintenant de ces aspects dans le prochain chapitre Lubrifier le discours : les notes et la mémoire Vous savez à présent relier l'esprit créatif et la raison, et vous avez compris la nécessité de leur interdépendance. Souvenez-vous toutefois qu'il leur arrive d'être hostiles l'un à l'autre, et qu'ils éprouvent généralement une certaine suspicion l'un à l'égard de l'autre. Il faut donc développer un système de lubrification afin d'assurer leur meilleure coordination possible. La raison se repose sur des notes pour se rappeler les faits. L'émotion se repose sur la mémoire pour se rappeler ses propres idées créatives. Votre huile consistera donc dans des notes fiables et une mémoire correctement entraînée. [...]
Référence bibliographique
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