Licence en Communication, CGE Conférence des Grandes Écoles, discrimination positive, diversity management, Aude Soubiron, égalité des chances, égalité des droits, méritocratie républicaine, droit français, école de management, ouverture sociale
Ce document propose une introduction portant sur le sujet suivant : "Dans quelle mesure les stratégies de "diversity management" mises en place dans les grandes écoles permettent-elles de favoriser les objectifs fixés par ces organisations, à savoir l'égalité des chances et l'ouverture sociale ?".
On y trouve la définition des termes suivants :
- Diversity Management (= Management de la diversité)
- Grande école (type management)
- Égalité des chances
- Ouverture sociale
Le document part d'un constat d'inégalité sociale dans les grandes écoles puis explique dans quelle mesure, instaurer un management de la diversité dans les grandes écoles, permettrait de favoriser l'égalité des chances et de réduire les inégalités sociales.
[...] Par ailleurs, alors même que la prise en compte de la "diversité" dans les grandes écoles constitue une problématique spécifiquement française, il n'est pas inutile de rappeler qu'elle constitue l'adaptation d'une politique d'origine états-unienne. Autrement dit, celle-ci prend place dans un paysage juridique et un imaginaire collectif français bien différents de l'enseignement supérieur tel qu'il se pratique aux États-Unis, avec notamment le principe très ancré - bien que tout aussi difficilement définissable - de la méritocratie républicaine. Pilier de l'enseignement secondaire et supérieur des Républiques successives, la méritocratie républicaine repose précisément sur le principe d'égalité des candidats, et la discrimination - même positive - interroge la légitimité de l'accession à ces établissements. [...]
[...] Dans cette perspective, Aude Soubiron rappelle en citant un directeur de grande école que le recrutement par dossier envisagé par les écoles de management sur le modèle de celui proposé par l'IEP de Paris est en réalité impossible à mettre en pratique : "l'autre différence avec l'IEP de Paris (est) cette loi qui leur permet d'expérimenter. ( . ) Au premier recours contention, (notre) concours est annulé" (page 83). De ce point de vue, les modalités concrètes de l'ouverture sociale se heurtent aux fonctionnements du système d'enseignement supérieur français. [...]
[...] Dans quelle mesure les stratégies de "diversity management" mises en place dans les grandes écoles permettent-elles de favoriser les objectifs fixés par ces organisations, à savoir l'égalité des chances et l'ouverture sociale ? Données chiffrées sur les catégories sociales dans l'enseignement supérieur Ainsi que le relevait l'Observatoire des inégalités fin 2017, les conditions d'accès à l'enseignement supérieur demeurent en France largement inégalitaires. Selon l'Observatoire en effet, "Les jeunes de milieu ouvrier représentent des étudiants selon le ministère de l'Éducation nationale, soit trois fois moins que leur part parmi les jeunes de 18 à 23 ans. [...]
[...] Enfin, au vu des résultats relativement faibles en termes de diversification effective, après plus de quinze d'expérimentations, nous nous poserons la question de l'objectif de ces politiques de discriminations positives : la diversité a-t-elle vocation à servir les grandes écoles et leur management, ou bien à répondre à une problématique plus collective, celle des inégalités sociales ? Et dans ce dernier cas, quid du rôle de l'État qui a jusqu'ici très largement délégué la question aux écoles elles-mêmes ? Bibliographie : Inégalités sociales et enseignement supérieur, ouvrage collectif sous la direction de Martin Benninghoff Le diversity management, nouveau paradigme d'intégration des minorités dans l'entreprise ? Marie-Christine Pauwels, Université de Nanterre - Paris X Ouverture sociale des Grandes Écoles, Livre blanc des pratiques - Premiers résultats et perspectives, Rapport public, La documentation française, décembre 2010. [...]
[...] Mais alors dans quelle mesure les stratégies dites de "diversity management" mises en place dans les grandes écoles permettent-elles de favoriser les objectifs fixés par ces organisations, à savoir l'égalité des chances et l'ouverture sociale ? Compte tenu du recul dont nous disposons maintenant face à ces expérimentations, qu'il s'agisse de celles de l'IEP de Paris ou de l'Essec, pionnier en la matière, ou de leur extension à d'autres établissements, nous verrons dans un premier temps que l'ouverture sociale des grandes écoles s'est opérée principalement par le biais d'une diversification des moyens de recrutement. [...]
Référence bibliographique
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