Neutralité, médiation des sciences, neutralité en politique, neutralité dans les médias, médiation scientifique, principe de neutralité, scientifiques, médiateur scientifique, éthique, information scientifique, recherches scientifiques
De nos jours, de plus en plus de personnes veulent savoir comment notre monde fonctionne. Les nombreux relais médiatiques, notamment sur des thèmes portant sur des sciences chaudes, nous inondent d'informations. Il est alors difficile, pour le grand public, de trier le bon grain de l'ivraie. Il faut donc que des personnes prennent le relais pour expliquer et donner des clés de questionnement au public.
Ces personnes sont les médiateurs scientifiques. Ils permettent de tisser des liens entre le public et les recherches scientifiques passées, en cours et à venir. Ils sont de plus en plus nécessaires pour mettre en culture l'information scientifique et la partager avec le public. Cette réappropriation de l'information et des données scientifiques peut cependant donner lieu à des interprétations parfois erronées des enjeux sociétaux autour des sciences. Il y a forcément une prise de position que ce soit dans le discours ou les réalisations du médiateur scientifique. Cela donne lieu à la création, souvent involontaire, d'un espace de non-neutralité qui peut influer sur les raisonnements du public.
Cette non-neutralité du médiateur scientifique, se retrouve généralement lors de la mise en place d'expositions ou lors de la création d'outils portant sur des sujets où la science est soit décriée, soit exultée. En d'autres termes, on s'égare, au niveau de la neutralité, en médiation des sciences, lorsque l'on touche au débat sciences/citoyens. Doit-on, par exemple, pour rester neutre, parler dans les mêmes proportions de la théorie de l'évolution de Darwin et du créationnisme ? Ou encore, doit-on, pour paraître neutre vis-à-vis de nos partenaires lors de la mise en place d'une exposition par exemple, devenir un Janus de la médiation des sciences pour récolter le maximum de fonds dans le but de présenter une belle et imposante exposition ? Enfin, qu'est ce que le plus important, être neutre en tant que médiateur ou être neutre dans le résultat de sa médiation ?
[...] En d'autres termes, on s'égare, au niveau de la neutralité, en médiation des sciences, lorsque l'on touche au débat sciences/citoyens. Doit-on, par exemple, pour rester neutre, parler dans les mêmes proportions de la théorie de l'évolution de Darwin et du créationnisme ? Ou encore, doit-on, pour paraître neutre vis-à-vis de nos partenaires lors de la mise en place d'une exposition par exemple, devenir un Janus2 de la médiation des sciences pour récolter le maximum de fonds dans le but de présenter une belle et imposante exposition ? [...]
[...] Le premier obstacle à l'élaboration de la neutralité est en nous, à cause de deux faiblesses. Tout d'abord une faiblesse psychologique (compassion, sympathie, etc . ) et puis une faiblesse professionnelle (institution, cercle de travail, etc . Le second obstacle est l'existence d'un rapport de force (humain, économique, social, culturel, etc . Ces deux obstacles doivent être combattus avec ardeur même si ils restent difficiles à identifier du fait leurs proximités : le quotidien. Il faut alors mettre en place, personnellement, un questionnement au sujet des ses pratiques, de ses attitudes qui permettra un retour sur expérience très important en médiation, c'est à dire une remise en question perpétuelle du caractère neutre de son intervention. [...]
[...] C'est du moins une des missions qu'ils devraient remplir, à mon sens. Si l'on essaie d'appliquer le schéma ci-dessus en médiation scientifique, on pourrait remplacer les médieurs par le public et les chercheurs. Au centre du triangle se trouverait la problématique, le changement climatique par exemple. Le but avoué serait, non pas comme dans le cas de médiation judiciaire d'une amélioration de la relation entre deux individus, mais d'aller vers une amélioration des relations entre la Science et la Société6. [...]
[...] La présentation d'une vitrine d'objets utilisant des nanotechnologies, par exemple, doit être vu comme un médium important pour mettre des idées sur des concepts parfois peu 42 Sur son blog, Laurent Chicoineau, directeur du CCSTI Grenoble - La Casemate, raconte son parcours du combattant pour interpeller et intéresser les militants anti-nanos lors de la mise en place de l'exposition Nanotechnologies Des débats, autour des questions science/société qui sont posées par les Nanotechnologies ont été faits mais sans la participation de ces militants anti Pour une information plus détaillée : http://chicoineau.blogspot.com/ 40 accessibles pour le grand public. Il est, en effet, quasi-impossible de nos jours de réaliser une exposition sans le moindre espace ludique, le moindre interactif ou la moindre manipulation. On perdrait en neutralité en restant dans la présentation de concepts et d'idées sans visibilité sur les applications possibles à notre société. [...]
[...] 17) parce que croire en la science, c'est croire en la vérité. Même si cela peut se révéler être du scientisme, ce rapport aux valeurs promulgué par WEBER, permet de normaliser de façon neutre, les recherches entreprises. Et ainsi éviter tout débordement sémantique. C'est là une grande différence avec Émile DURKHEIM20 qui pensait malgré tout, même si certaines formules sont ambiguës, qu'en construisant une science du social on pourrait construire une morale sur des bases scientifiques et mener des politiques plus adaptées aux besoins des temps présents, c'est à dire des temps où il vivait. [...]
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