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Internet devient à la fois un média accessible au grand public et un sujet de société. Internet permet également une « nouvelle économie », plus efficace dans sa façon de satisfaire les besoins individuels du consommateur, et plus légère, car libérée de l'essentiel des coûts d'infrastructure et d'intermédiation, profitable donc à la fois aux consommateurs et aux investisseurs. La diffusion des œuvres culturelles en général, et de musique en particulier, compte parmi les activités susceptibles d'être bouleversées par ces nouvelles technologies, et se retrouve rapidement au cœur des questionnements.
L'industrie musicale devient alors un lieu où l'on observe avec attention les prémices de la réorganisation économique et sociale suscitée par Internet. Elle fait l'objet, de la part des acteurs, des experts et des médias, de nombreux travaux et calculs prospectifs, qui prévoient, prédisent ou souhaitent sa transformation par les nouvelles technologies. Les futurs dessinés par ces discours ne sont pas nécessairement compatibles entre eux ; pendant un temps néanmoins, ils coexistent en bonne entente dans les différentes publications et forums de réflexion qui s'emparent du sujet.
Au moment où nous terminons ce mémoire (juillet 2009), l'heure n'est cependant plus à la prospective. Toutes les possibilités technologiques envisagées à la fin des années 1990 ont fait l'objet de réalisations plus ou moins abouties, d'autres ont vu le jour qui n'étaient pas réellement anticipées. Mais ces innovations n'ont pas toutes connu le développement qui leur était promis.
Il existe aujourd'hui des systèmes de vente en ligne de fichiers musicaux relativement bien organisés, mais ces entreprises ne sont pas profitables. Les revenus de la musique en ligne n'ont pas doublé le chiffre d'affaires de l'industrie, tant s'en faut : celle-ci se déclare au contraire en crise, après plusieurs années de baisse consécutive de son chiffre d'affaires. Les représentants de l'industrie imputent cette baisse à une autre innovation de la musique en ligne, le peer-to-peer, accusé d'être un outil de piratage à grande échelle qui interdit le développement du marché.
Quant aux transformations de l'organisation de la distribution musicale, Internet a effectivement permis à d'innombrables artistes de diffuser leurs œuvres en ligne et de réaliser leur propre promotion à moindre coût ; et de nombreux fans de musique disposent d'outils (webradios, podcasts) à travers lesquels ils partagent leurs passions musicales. Mais ces innovations restent le plus souvent de taille relativement modeste, et n'ont pas conduit (pour l'instant du moins) à une remise en cause radicale des modes de distribution de la musique.
Dans le même temps, les discours sur les opportunités offertes par Internet et sur les bénéfices associés aux innovations ont laissé place à des débats, virulents et crispés, sur l'adaptation du droit d'auteur et la viabilité à long terme de l'industrie musicale. La question de la musique en ligne en France occupe toujours une place importante dans l'espace public, mais on n'y parle plus guère d'innovation et de changement.
Les controverses portent plutôt sur la régulation de ces innovations et sur leur intégration au marché de la musique.
[...] Plus généralement, l'éditeur a le compositeur 25% et l'auteur 25%. Entre 18 et 22% du prix de vente en gros HT : c'est ce que touche le producteur sur un album. Ce % a été négocié entre le producteur (juridiquement, celui qui est propriétaire des "bandes" car financeur de la production) et l'éditeur phonographique (celui qui prend en charge la fabrication des CD) lors du Contrat de Licence. Enfin, n'oublions pas le distributeur qui peut toucher jusqu'à 40%. L'éditeur phonographique tirera sa marge brute de la différence entre le prix de vente au distributeur et ses coûts de fabrication droits SDRM à verser à la SACEM). [...]
[...] Les motivations de l'artiste musicien peuvent être alors touchées. Sa créativité peut se retrouver malmenée par l'évaluation, l'observation pendant le travail ou les restrictions de son activité. Il doit donc, en plus des capacités créatives, mettre en œuvre une volonté de diffusion et donc avoir des capacités organisationnelles, stratégiques, humaines et sociales. Les artistes qui s'adaptent aux possibilités offertes par les institutions habituelles restent les plus nombreux. En ajustant leurs projets aux conditions existantes, ils acceptent les contraintes du réseau de coopération déjà en place. [...]
[...] Puis un site est créé à l'adresse napster.com, qui propose de télécharger le logiciel. Les listes de diffusion, premier moyen d'intéressement de nouveaux utilisateurs, sont immédiatement mobilisées. Au cours du mois de juin, on recense huit sujets de discussion portant sur Napster sur la liste USENET consacrée au Mp3 (alt.music.mp3) ; on en compte 209 en août en décembre. Des listes exclusivement consacrées au Mp3 (et utilisées pour en échanger), le sujet s'étend à des listes proches consacrées à différents styles musicaux. [...]
[...] Le but du processus économique est quant à lui de transformer l'œuvre artistique libre en simple produit de consommation à diffuser au plus grand nombre. Bien que ces deux notions prônent des valeurs très distinctes, leur rapprochement semblait inévitable, d'une part pour structurer le milieu culturel dans une société en évolution, d'autre part pour répondre aux attentes économiques des différents agents. Cela permet dans un premier temps d'analyser les marchés culturels et les transactions de biens de consommation culturelle. Une gestion culturelle se met en place avec la promotion des emplois dans ce secteur d'activités (administrateur, médiateur, manager etc.) et on s'intéresse alors à développer une politique de l'offre culturelle sur le territoire (équipements, aide au développement des producteurs de Culture.)[1]. [...]
[...] Le prix de gros du disque est déterminé par l'éditeur/distributeur, et la marge du détaillant oscille entre 25 et 35%. Les prix à la consommation sont au final très stables : autour de 18 euros pour les nouveautés euros pour les succès qui connaissent une seconde vie à travers les opérations mid-price. C'est de cette chaîne de valeur relativement stable que s'inspirent les acteurs de la vente de téléchargement. Le mécanisme en est similaire : les détaillants doivent négocier avec les distributeurs (majors) le droit de vendre leurs fichiers, et les conditions tarifaires de ces droits sont une fonction linéaire du nombre de téléchargements. [...]
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