Produits culturels, réseaux, bataille des standards, étude de cas Blu-Ray / HD-DVD, imposer un standard, modèle de Henderson-Clark, théorie de lecteur-réseau, Blu-Ray, Hd-DVD, marché des producteurs, comparaison technique, studios de production, la Warner, rôle des consoles
Avec l'avènement de l'ère Internet, et la diffusion mondiale des TIC (technologies de l'information et de la communication), le rythme des innovations atteint actuellement son paroxysme. Déjà, en 1957, Robert Solow, disciple de l'économiste autrichien Joseph Schumpeter, imputait 90% de la croissance américaine au progrès technique et à l'innovation. Ces chiffres ne pourraient se calculer de manière précise, mais ils seraient sans doute encore plus élevés actuellement. Pour les philosophes, l'innovation concorde avec la nature insatisfaite de l'homme, et elle se base donc sur le « désir d'innover ». C'est même un « élan vital », pour Henri Bergson. Elle est, pour Joseph Schumpeter, inhérente à l'esprit entrepreneurial.
C'est dans cette dynamique que les entreprises cherchent en permanence l'innovation, mais aussi, si l'on s'appuie sur les théories des économistes, la génération du profit. L'innovation doit donc engendrer de la croissance et du profit, mais doit aussi satisfaire les besoins humains. Elle se doit, pour parvenir à ces objectifs, d'être acceptée, et reconnue par les consommateurs, c'est à dire leur proposer des facilités, dans leur vie de tous les jours. Les exemples ne manquent pas, de l'électricité au téléphone portable, de la roue à Internet, du laser au satellite.
L'apparition de la télévision a permis à de nombreuses industries de se développer, en suivant différentes étapes, pour en arriver aujourd'hui à une ère nouvelle, avec les innovations du DVD (technologie vidéo aujourd'hui la plus répandue et utilisée), et dans quelques temps de la haute définition. Cette nouvelle technologie, que les ménages commencent à adopter, est une véritable source de revenus pour les industriels, qui semblent avoir pris conscience de l'ampleur du marché potentiel à conquérir. Le marché des téléviseurs HD représentait, en 2008, en France, selon le Syndicat des Industries de Matériels Audiovisuels Electroniques, un chiffre d'affaire de 4 milliards d'euros.
Accompagnant ces bons résultats, les ventes de matériel DVD affichaient un record de 360 millions d'euros, lecteurs et enregistreurs confondus. La consommation des ménages en vidéo, en 2006, représentait plus de 1 886 millions d'euros.
Les cycles de vie des produits étant de plus en plus courts, nos formats numériques de lecture ont de plus en plus rapidement été remplacés. Ainsi, le gramophone, inventé en 1889, demeura jusqu'au premier poste radio portable (1922), le seul moyen d'écouter de la musique d'une autre manière qu'en assistant à une représentation réelle. Puis 33 tours sera développé en 1948, et la cassette audio en 1986. 38 ans séparent alors les deux inventions, mais seulement dix séparent l'invention du disque compact (1982) du format mp3 (1992). De même, il s'écoula 25 ans entre l'invention de la télévision en noir et blanc (1926) et le passage à la couleur pour cette dernière (1951), mais l'écran plasma fut mis au point seulement 13 ans après cette première évolution des techniques (1964, développé en Illinois).
De même, il s'écoula 19 ans entre l'annonce de la diffusion au grand public des cassettes VHS (1976) et la commercialisation des premiers DVD (1995), mais seulement 8 avant que l'industrie du DVD ne commence à vouloir imposer un nouveau format vidéo pour lui succéder (2003).
La bataille pour imposer le standard succédant au DVD s'inscrit dans cette logique de course à l'innovation croissante. Les entreprises développent des stratégies toujours plus poussées pour faire face à leurs concurrents, notamment dans la gestion de l'innovation, le choix des composants, les réductions des coûts, la relation client, etc. Mais dans le cas de la guerre technologique menée entre Sony et Toshiba pour parvenir à imposer le format qui remplacerait le DVD (Blu-Ray contre HD-DVD), ces stratégies, certes utilisées parfois, se sont vues préférées à d'autres manoeuvres, axées sur le réseau et les coalitions. En étudiant de plus près les différentes stratégies possibles pour les firmes, au niveau technique et au niveau du réseau, nous tenterons de mettre en avant le rôle qu'ont pu jouer les coalitions et partenariats mis en place, au-delà de l'aspect purement technique de cette bataille des standards.
[...] La théorie de l'acteur-réseau La théorie de l'acteur-réseau, ou ANT, a été développé par Michel Callon et Bruno Latour, et s'inscrit dans le cadre d'étude de la sociologie de l'innovation. Cette discipline s'intéresse aux innovations et à leur parcours : pourquoi certaines tombentelles dans l'oubli, pourquoi d'autres s'imposent ? A la base créée pour étudier le fait scientifique (découvertes, avancées scientifiques ) et le rôle des réseaux, la théorie de l'acteur-réseau est à la base de cette sociologie de l'innovation. [...]
[...] Les externalités de réseau ont aussi joué un rôle dans le cas de cette bataille des standards ; on peut supposer qu'un réseau d'utilisateurs s'est rapidement créé après la sortie des premières platines, encourageant par le biais des TIC (technologies de l'information et de la communication : sur Internet, forums de discussion, commentaires d'articles, réseaux sociaux ) d'autres utilisateurs à adopter la technologie. De même, l'intérêt d'un usager qui achète une PS3 est qu'il pourra accéder aux films en format Blu-Ray Disc. Les externalités de réseau que l'on peut noter pour le Blu-Ray est l'utilisation du réseau BD-Live, développé par Sony. [...]
[...] Depuis lors, l'entreprise s'appuie sur une recherche 30 d'innovation permanente, et son rayonnement va du Japon (développement de centrales électriques, du Shinkansen japonais–) au monde entier, l'entreprise prenant part aux marchés de la téléphonie mobile, des ordinateurs portables, des téléviseurs, lecteurs DVD Toshiba est notamment l'entreprise inventrice de la première télévision à tube cathodique (1972), du premier ordinateur portable (1985) Microsoft La société Microsoft est né en avril 1975 quand deux ingénieurs, Bill Gates et Paul Allen, inventèrent un langage de programmation (intitulé le BASIC) pour le premier ordinateur individuel, l'Altaïr. Gates, après la distribution et le relatif succès du BASIC, quitta Harvard et fonda la société. [...]
[...] Le consommateur a aussi pu diffuser cette information à l'orale, à des connaissances intéressées par le sujet, qui à leur tours pourront diffuser cette information. Tous les acteurs étant des réseaux, la propagation des informations par ces réseaux fut l'enjeu principal de cette bataille des standards Conclusion Plusieurs facteurs sont donc à prendre en compte pour expliquer la victoire de la coalition Blu-Ray dans la bataille des standards. Ainsi, une supériorité technique du Blu-Ray pourrait expliquer, en partie, la victoire de Sony. [...]
[...] Une théorie se propose d'inclure tout type d'acteurs, humain ou non, dans l'explication d'un fait, et par exemple, une bataille des standards Le rôle des réseaux Au delà de ces facteurs, pesant sur la réussite des entreprises lors d'une bataille concurrentielle, d'autres théories peuvent être mises en avant pour expliquer la victoire ou la défaite d'une entreprise lors de cette bataille. Les réseaux, notamment, sembleraient avoir joué un rôle crucial dans le cas de la bataille des standards menée entre Sony et Toshiba. Plusieurs théories sont à retenir pour tenter d'expliquer le rôle des réseaux. Plusieurs cas ont déjà permis de faire émerger ce rôle, en plus d'une explication technique à la réussite d'une innovation technologique. [...]
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