Alliance Renault-Nissan, 1999 à 2006, marché international, marché automobile européen, productivité, intensité concurrentielle, réglementation antitrust, infaisabilité, valeur de flexibilité, indigestibilité
Jusqu'au milieu des années 90, Renault présente quelques difficultés à s'affirmer sur le marché international. En effet, en dépit de sa présence réellement significative en Europe et surtout en France elle ne parvient pas à s'imposer sur le marché international.
Cependant, Renault ne peut pas se contenter du Marché Européen car en raison de la concurrence de plus en plus vive et à la saturation progressive du marché automobile européen, Renault opte pour une stratégie dite de croissance rentable qui se traduit par un effort très important de productivité et par la conquête de parts de marché à l'international.
Ainsi, l'entreprise se tourne vers les marchés à fort potentiel de croissance qui sont l'Europe centrale et orientale, la Turquie, la Russie et surtout l'Amérique latine. L'ambition de Louis Schweitzer est de faire passer l'entreprise « du statut de constructeur régional à celui d'acteur global »
Parallèlement, Nissan se trouve dans une situation délicate depuis quelques années. En effet, cette entreprise japonaise voit malheureusement sa situation financière se dégrader rapidement. De plus à cela s'ajoute une bataille sans merci avec son principal concurrent : Toyota. Pour en sortir vainqueur Nissan se livre à une stratégie de concurrence frontale avec cette dernière ce qui malheureusement apparaît très vite comme inefficace aussi bien sur le plan commercial que sur le plan financier.
Ainsi, du fait de son endettement croissant, les agences de notations classent Nissan parmi les valeurs « précaires » de la bourse de Tokyo.
De ce fait nous avons deux entreprises qui souffrent de leur côté et qui devrait être judicieux de rapprocher car les faiblesses de l'une peuvent être compensées par les forces de l'autre.
Et ceci va devoir se faire malgré les hostilités des Japonais au mode de croissance qui est l'alliance et au rapprochement avec une firme de l'Occident.
Ainsi, pour analyser de plus près l'alliance entre ces deux entreprises nous ferons une évaluation de cette dernière, puis nous expliquerons ce qui a contribué à sa performance et enfin nous élargirons notre étude en envisageant les enjeux futurs de l'alliance et les recommandations que l'on pourrait faire.
[...] L'Alliance Renault-Nissan est sur le bon chemin pour atteindre ce but grâce à la mise en commun de leurs différentes forces. D'ailleurs la mise en commun des compétences et des ressources techniques pour le développement de plates-formes et organes mécaniques, la croissance conjointe sur les marchés où l'un des deux partenaires dispose d'une implantation solide et l'harmonisation des process et des standards ont déjà fait leurs preuves. Il paraît donc intéressant pour l'alliance de continuer sur cette voie ; cependant, ne doivent-ils pas faire attention à ne pas perdre chacun leur propre image et leur marque, à ne pas arriver au point que les deux marques n'en forment plus qu'une ? [...]
[...] Ceci peut-il être dangereux pour Nissan par la suite ? En effet, cette question doit se poser car malgré l'instauration d'une alliance montrée comme équilibrée, on remarque que Renault tient la place de ‘décideur', puisqu'on peut largement affirmer qu'il domine le groupe. D'ailleurs nous le retrouvons dans la composition du directoire de RNVB est censé être équilibré- : alors que le Président de Renault est le Président de RNVB, le Président de Nissan est le vice-président de RNVB. Ceci signifie alors que l'esprit de stratégie globale prônée par l'alliance est limité puisqu'en cas de vote, le dernier mot reviendra toujours à Renault puisque le président du groupe disposera toujours d'une voix prépondérante (par rapport à celle de Nissan). [...]
[...] En effet, Renault-Nissan possède une complémentarité géographique et industrielle. - Complémentarité géographique Cette complémentarité est à placer au premier plan dans la mesure où elle présente un argument de taille pour justifier leur rapprochement ; qui est celui d'intégrer un marché sans se heurter aux barrières à l'entrée qui auraient été dans ce cas très handicapantes pour Renault En effet, l'objectif de Renault étant d'intégrer le marché Asie Pacifique et de l'Amérique du Nord qui présentent tous deux des dimensions et des requis totalement différents de ceux de l'Europe ou encore de Mercosur, aurait peiné à s'y faire une place. [...]
[...] Bien sûr le danger ne se situe pas que du côté de Nissan. En effet, les deux entreprises doivent rester sur leurs gardes puisqu'elles peuvent être confrontées à tout moment aux enjeux négatifs des alliances : le risque est de voir naître un comportement opportuniste d'une partie, c'est-à-dire profiter des avantages, de la marque, de l'image, du savoir et du savoir- faire. Additionné à l'opportunisme, un transfert bilatéral de savoir-faire peut laisser sa place à un transfert unilatéral. Ce type de pratique serait alors très dangereux pour l'avenir de l'alliance. [...]
[...] Création d'un centre de décisions stratégiques Afin d'équilibrer l'alliance une entité commune aux deux entreprises a vu le jour. Comme on l'a cité précédemment, cette entité Renault Nissan BV constitue le véritable centre de commandement stratégique de l'alliance et de la coordination de ses activités à un niveau global afin d'éviter de léser un des acteurs de l'alliance. De plus, à ceci s'ajoute le fait que cette entité est dotée de réels pouvoirs juridiques et est seule à pouvoir prendre des décisions stratégiques ce qui est son rôle effectif. [...]
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