Secteur de la défense, Matra Automobiles, chaîne de valeur, complémentarité, partenariat dissymétrique, mono-spaces, potentiel d'inno, Matra, Renault
En 1981 Matra présente son nouveau projet, le P18 (futur espace), à Peugeot mais le constructeur trouve le projet trop risqué et décline l'offre d'autant plus que la firme Peugeot se trouve en mauvaise posture et tente de se refaire une santé économique en préparant la 205. Cependant, Jean Boillot qui dirige l'entreprise de Sochaux déclare alors : "C'est un concept formidable, un virage important, mais nous venons d'avaler Talbot et nous n'avons pas les moyens d'être sur tous les fronts." (L'Expansion. 3-16 mars 1994). L'accord Matra - Peugeot prend fin, les dirigeants de Peugeot décidant de recentrer leurs investissements. Matra se met à la recherche de nouveaux partenaires et se tourne vers RENAULT. Bernard HANON, le PDG de l'époque, ami de J.L Lagardère est immédiatement séduit par le projet. Après sept mois de négociations, ils concluent un accord de cinq ans concernant la commercialisation du P18 qui prendra le nom de « ESPACE »...
[...] Chaque segment doit avoir un correspondant mono-corps. Le point fondamental est d'aboutir à un remplacement définitif de l'Espace par des produits entièrement conçus et réalisés par Renault. En définitive, comme l'alliance de complémentarité n'implique pas d'immenses coûts de sortie, Renault peut récupérer le concept et continuer l'exploitation jusqu'à ce que l'idée soit obsolète. La marque doit en parallèle préparer son avenir sans oublier le renouvellement nécessaire de ses technologies soit par un travail au sein de son département recherche et développement soit par de nouveaux accords avec des entreprises porteuses de nouveaux concepts automobiles où dont le développement d'un produit est déjà en phase d'aboutissement. [...]
[...] Il aurait en effet fallu doter l'ESPACE du six cylindres PRV dont la naissance sous le nom Renault avait déjà connu un échec aux USA (d'où l'alliance avec Peugeot puis Volvo). En outre il aurait fallu modifier la structure de la voiture pour recevoir ce moteur : ni Matra ni Renault n'étaient prêt à investir. Ceci expliquant cela, l'ESPACE n'était doté que d'un moteur bi-cylindre largement suffisant pour lui donner les performances d'une berline et convenir au marché français (et européen). [...]
[...] Il y a une volonté de fertilisation croisée entre les deux bureaux d'étude de Matra et de Renault, cela sur un plan plus général que le plastique. Matra fait bénéficier Renault de certaines innovations. Une filiale commune Matra-Renault, est créée, la société DATAVISION, ayant pour objet de développer des logiciels C.A.O. et C.P.A.O. On peut observer par cette dernière l'amélioration de l'influence de Matra, détenant 65% de la filiale et Renault 35%. Renault y a transféré des équipes ainsi que son savoir-faire. On développe donc la collaboration entre les deux laboratoires de recherche et développement, un nouveau laboratoire commun étant coûteux. [...]
[...] Cette alliance, complémentaire à l'origine (dans les années 1980), va se dégrader. Aujourd'hui l'ESPACE va être fabriquée et développée uniquement par Renault. En effet, le plastique n'est rentable que pour une production de petite série, mais à présent la demande pour l'ESPACE est telle qu'il faut la produire en grande série, donc en métal. L'apport de Matra en matière de technologie plastique n'est donc plus nécessaire pour Renault. Le savoir-faire industriel de Renault a permis à ce dernier de capter le savoir-faire de recherche et de développement de Matra. [...]
[...] Il nous faut maintenant, étudier la situation de l'entreprise Renault. B. LES APPORTS DE RENAULT La chaîne de valeur de PORTER repose sur l'hypothèse selon laquelle "chaque activité peut contribuer à sa position relative en termes de coûts et créer une base de différenciation" créant ainsi de la valeur pour le client. L'étude de la chaîne de valeur de Renault permet de dire que la firme dispose comme Matra d'activités créatrices de valeur et qui seront des apports à l'alliance mais cette entreprise à aussi des faiblesses Les Atouts Renault, comme tout grand groupe automobile digne de ce nom, dispose d'un réseau de distribution et de commercialisation performant. [...]
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