GlaxoSmithKline, enjeux éthiques, marketing, marché mondial des médicaments, réglementation en vigueur, Aspects des Droits de Propriété intellectuelle relatifs au Commerce, ADPIC, OMC, importations parallèles, lobbies pharmaceutiques, médicaments génériques
L'accord international dit ADPIC (Aspects des Droits de Propriété intellectuelle relatifs au Commerce) élaboré en 1995 dans le cadre de l'OMC. Cet accord impose aux médicaments des brevets de vingt ans. Certaines exceptions sont toutefois prévues : la « licence obligatoire » selon laquelle un pays peut imposer l'utilisation d'une licence à son propriétaire pour des motifs d'intérêt public ; les « importations parallèles » qui permettent à un pays d'acheter à l'étranger des médicaments moins onéreux que ceux du marché local. Ces exceptions sont toutefois difficilement mises en œuvre tant elles se heurtent à l'hostilité des lobbies pharmaceutiques, de certains pays, et d'organismes internationaux. La règle en vigueur est donc celle de l'interdiction de facto de la production de médicaments génériques dans les pays du Sud, ou l'importation, dans les pays les plus pauvres, des génériques produits ailleurs, au coût le plus faible.
L'enjeu économique principal pour les laboratoires pharmaceutiques est celui de la pérennisation du système des brevets et du contrôle subséquent de la chaîne de monopôle qui leur permet de pratiquer des prix élevés. A l'appui de leur politique tarifaire, les laboratoires invoquent les coûts exorbitants des essais de phase III - ceux dédiés aux tests à grande échelle sur des volontaires malades – ainsi que les coûts liés à la recherche et au développement de nouvelles molécules. D'après le lobby des compagnies pharmaceutiques, le Pharmaceutical Research and Manufacturers of America (PhRMA), et un centre de recherche sponsorisé à 65 % par l'industrie du médicament, Tufts Center for the Study of Drug Development, le coût moyen d'élaboration d'un nouveau médicament est de 500 millions de dollars. L'industrie pharmaceutique plaide par ailleurs que ce goût double tous les cinq ans. Cela traduit la réalité économique de ce secteur, à savoir l'entrée dans une phase de rendements décroissants. Les nouveaux médicaments se faisant rares, pratiquer des prix élevés est le seul moyen de conserver la rentabilité à laquelle sont habitués les actionnaires des firmes.
Les fabricants de génériques
Au niveau économique, c'est une véritable opportunité pour les fabricants de génériques que de pouvoir accéder aux marchés des pays du sud. Ils seraient assurés de vendre de très grandes quantités. Ainsi, la firme indienne Cipla propose un cocktail d'antirétroviraux à moins de 350 dollars par contre 10 000 dollars pour les produits des grandes industries pharmaceutiques. La commercialisation de tels génériques permettra de faire baisser les prix pratiqués par les firmes pharmaceutiques. L'impact éthique serait profond, cela signifierait une démocratisation des traitements et la possibilité offerte à des millions de personnes de mieux vivre leur maladie.
Les ONG
C'est un combat éthique qu'ont engagé les différentes ONG contre « l'apartheid sanitaire ». Comment accepter que des millions de personnes meurent du Sida sans avoir accès aux traitements antiviraux qui pourraient prolonger leur espérance de vie et rendre la maladie moins douloureuse ? Dans ce combat, les ONG doivent faire face à un enjeu économique considérable, celui de fournir à la population des malades des médicaments indispensables à un prix abordable. C'est pourquoi ils plaident en faveur de l'utilisation élargie des « licences obligatoires » et des « importations parallèles »
[...] Le cas GlaxoSmithKline : les enjeux éthiques du marketing Analyser les enjeux éthiques et économiques du marché mondial des médicaments essentiels, à l'aide du modèle des parties prenantes. La réglementation en vigueur L'accord international dit ADPIC (Aspects des Droits de Propriété intellectuelle relatifs au Commerce) élaboré en 1995 dans le cadre de l'OMC. Cet accord impose aux médicaments des brevets de vingt ans. Certaines exceptions sont toutefois prévues : la licence obligatoire selon laquelle un pays peut imposer l'utilisation d'une licence à son propriétaire pour des motifs d'intérêt public ; les importations parallèles qui permettent à un pays d'acheter à l'étranger des médicaments moins onéreux que ceux du marché local. [...]
[...] L'industrie pharmaceutique plaide par ailleurs que ce goût double tous les cinq ans. Cela traduit la réalité économique de ce secteur, à savoir l'entrée dans une phase de rendements décroissants. Les nouveaux médicaments se faisant rares, pratiquer des prix élevés est le seul moyen de conserver la rentabilité à laquelle sont habitués les actionnaires des firmes. Les fabricants de génériques Au niveau économique, c'est une véritable opportunité pour les fabricants de génériques que de pouvoir accéder aux marchés des pays du sud. Ils seraient assurés de vendre de très grandes quantités. [...]
[...] C'est pourquoi ils plaident en faveur de l'utilisation élargie des licences obligatoires et des importations parallèles Le gouvernement sud-africain L'enjeu économique est extrêmement important pour l'Afrique du Sud, car le SIDA menace de décimer des générations entières avec toutes les conséquences économiques que cela entraîne (manque de main-d'œuvre, coûts liés à la prise en charge des malades Par ailleurs, si les génériques étaient autorisés à l'avenir, l'Afrique du Sud pourrait devenir un acteur majeur de leur production. L'enjeu éthique est bien sûr de tout faire pour sauver une partie de sa population. [...]
[...] L'hostilité générée aurait pu mettre en péril tout le système des droits de la propriété intellectuelle GSK. Si elle ne veut pas nourrir une hostilité qui pourrait mettre en péril tout le système des droits de la propriété intellectuelle, elle doit toutefois aller encore plus loin, et faire évoluer ses pratiques commerciales. Nous suggérons la mise en place d'une véritable exception thérapeutique pour les pays pauvres qui consisterait en plusieurs décisions majeures. La première recommandation concrète que nous pouvons faire à GlaxoSmithKline est la mise en place d'une tarification différenciée selon les pays. [...]
[...] Monsieur Garnier n'en est pourtant pas moins le premier défenseur de la position de son groupe, qui, rappelons-le, a intenté un procès au gouvernement sud-africain et s'est longtemps opposé à une baisse des prix. Ce faisant, Monsieur Garnier a participé activement à cette injustice qui coûte la vie à tant de personnes. Cette prise de position est donc tout à fait contradictoire avec la réalité de ses actes et de ses décisions. Est- il nécessaire de préciser que ce ne sont pas des déclarations d'intention qui permettront d'améliorer la vie de millions de malades, mais bien la mise en place d'une véritable politique de démocratisation de l'accès aux traitements ? [...]
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