Echec, Areva, Westinghouse, marché chinois, appel d'offres chinois, croissance économique, Chine, marché du nucléaire, Anne Lauvergeon, nucléaire chinois
La croissance économique et démographique de la Chine depuis une vingtaine d'années a développé très nettement ses besoins énergétiques jusque là assumés grâce aux ressources minières du pays. Mais les impératifs quantitatifs et environnementaux liés à cette consommation obligent les Chinois à imaginer leur parc énergétique de demain. Pour ce faire, la Chine a annoncé début novembre 2005, un investissement de 180 milliards de dollars pour développer les énergies renouvelables et porter de 7% à 15% leur part dans la consommation énergétique globale en 2020. "La Chine encourage les entreprises à utiliser d'autres sources d'énergie, telles que l'énergie solaire ou éolienne, en allégeant certaines taxes", explique Han Zhengguo, analyste pour le groupe financier Haitong Securities à Shanghai. Mais les mesures prises par le pouvoir chinois dépassent ces encouragements. De nombreuses centrales marémotrices sont en cours de construction dans le pays permettant d'assumer la consommation en électricité des provinces les plus reculées.
Enfin et surtout, la Chine investit également dans le nucléaire puisque d'ici à 2020, 40 centrales nucléaires seront construites. A la suite des pénuries d'électricité que la Chine a connues aux cours de l'été 2003, les autorités chinoises ont établi le constat de l'insuffisance de la capacité nationale à produire de l'énergie nucléaire. Celle-ci ne couvre aujourd'hui que 1,5% des besoins. L'objectif est donc d'amener, d'ici à 2020, la part du nucléaire à 4% de la production d'énergie, ce qui correspondra à l'installation de 35 000 mégawatts et à la construction de 20 à 25 tranches. Pour réaliser ses installations actuelles (Daya Bay, Ling Ao, Tian Wan, Qin Shan I, II et III) la Chine a fait appel aux technologies françaises, russes, canadiennes, américaines. Or, il semblerait qu'elle ait décidé, pour réaliser son programme d'accroissement, de ne recourir qu'à un seul fournisseur de technologie dans le domaine, ce qui a déclenché une rude compétition entre les différents prétendants Westinghouse et Areva en tête. La bataille industrielle entre les deux géants du nucléaire mondial proposant tous deux des réacteurs de troisième génération mais avec quelques spécificités techniques propres à chacun. Mais la décision tournée vers Westinghouse fin décembre 2006 pour un contrat de 6 milliards de dollars est plus politique qu'économique. En effet, les pressions exercées par le gouvernement Bush pour rétablir la balance commerciale avec la Chine ont certainement influencé les décisionnaires chinois. De plus, l'immense différence constatée entre les deux projets est le consentement des industriels américains à transférer une partie importante de leur technologie aux Chinois. Choix là aussi politique mais aussi stratégique que nous analyserons dans cette étude.
[...] Mais la décision tournée vers Westinghouse fin décembre 2006 pour un contrat de 6 milliards de dollars est plus politique qu'économique. En effet, les pressions exercées par le gouvernement Bush pour rétablir la balance commerciale avec la Chine ont certainement influencé les décisionnaires chinois. De plus, l'immense différence constatée entre les deux projets est le consentement des industriels américains à transférer une partie importante de leur technologie aux Chinois. Choix là aussi politique mais aussi stratégique que nous analyserons dans cette étude. [...]
[...] Ce nouveau réacteur de troisième génération est le fer de lance du groupe français. II. Echec d'Areva et ses conséquences A. Les raisons de l'échec L‘une des raisons permettant d'expliquer l'échec d'Areva est politique. Pendant ces deux dernières années, le gouvernement Bush a fait pression sur la Chine pour rétablir la balance commerciale entre les deux pays. Le déficit commercial des USA vis-à-vis de la Chine représente 41% de son déficit global. Le gouvernement chinois a pris en compte les menaces du président Américain qui criait au protectionnisme des asiatiques. [...]
[...] La prise de conscience des Etats, relativement récente, de l'importance de la prise en compte de l'environnement dans leurs politiques énergétique est favorable à Areva qui relèvera les appels d'offres émis dans le monde entier. B. Menaces pour l'entreprise La concurrence composée essentiellement des Russes d'Atomstroï et des Américains de Westinghouse sous le contrôle de Toshiba représente la principale menace d'Areva pour les années et les marchés à venir. Le récent échec face à Westinghouse est un désavantage de poids à l'approche de l'ouverture de nouveaux marchés. [...]
[...] La différence s'est aussi faite par la volonté affichée de Westinghouse de transférer une partie importante de leur technologie à la Chine. En effet, les pouvoirs chinois avaient mis l'accent sur l'importance d'une collaboration technique avec le génie domestique. La position d'Areva sur ce point était particulièrement figée. Les enjeux à long terme des transferts de technologie ont poussé la firme française à négliger les attentes chinoises sur ce point. Enfin, un détail technique d'importance a certainement plaidé en faveur des Américains. [...]
[...] L'échec d'Areva face à Westinghouse sur le marché chinois I. Présentation de l'appel d'offres chinois, des différents intervenants industriels et politiques A. L'appel d'offres chinois La croissance économique et démographique de la Chine depuis une vingtaine d'années a développé très nettement ses besoins énergétiques jusque-là assumés grâce aux ressources minières du pays. Mais les impératifs quantitatifs et environnementaux liés à cette consommation obligent les Chinois à imaginer leur parc énergétique de demain. Pour ce faire, la Chine a annoncé début novembre 2005, un investissement de 180 milliards de dollars pour développer les énergies renouvelables et porter de à 15% leur part dans la consommation énergétique globale en 2020. [...]
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