Fusion Thomson - Reuters, information économique et financière, fusion horizontale, fusion verticale, fusion conglomérale, paysage entrepreneurial mondial, libéralisme, libre concurrence, négociation, holding
Il ne se passe pas un mois sans qu'on entende dans les médias des rumeurs de fusion entre deux entreprises. Le mouvement des fusions s'est accéléré ces dernières années. Ces modifications du paysage entrepreneurial mondial posent de nouvelles interrogations en ce qui concerne la pertinence du modèle économique mondial.
Les autorités doivent-elles intervenir ou non dans les projets de fusion ?
La question est posée mais la réponse n'est pas évidente. Les pays développés travaillent pour promouvoir le libéralisme et la libre concurrence. Cependant les fusions entraînent peut-être à terme la fin de la libre concurrence, où les marchés seront en situation de monopole. Pourtant si les autorités interviennent pour bloquer ou non une fusion, nous pouvons y voir un certain manquement au libéralisme.
Nous avons choisi d'étudier dans un premier temps la fusion d'un point de vue économique. Dans un second temps, nous nous intéresserons plus particulièrement à l'exemple de la fusion entre les deux grands de l'information économique et financière, Thomson Corporation et Reuters, qui est selon nous un cas révélateur des fusions d'aujourd'hui et de leurs enjeux économiques.
[...] Le motif des fusions actuelles est le plus souvent stratégique, conséquence des tendances de globalisation. Celle-ci permet d'accroître les économies d'échelles mais aussi une concurrence plus efficace. Cette cinquième vague a eu pour effet de relever encore plus le taux de concentration. Les rapprochements sont à présent dits ‘'plus amicaux'' et se font généralement dans la même branche. Les fusions sont aujourd'hui le plus souvent considérées comme des mégafusions Ce terme est généralement employé pour caractériser les fusions entre de grands groupes. [...]
[...] Sous la dénomination de Thomson-Reuters, la nouvelle entité cotée à Londres et à Toronto serait dirigée par Tom Glocer, l'actuel directeur général de Reuters. Véritable institution de la City créée en 1851, l'agence de presse conserverait son nom. Le holding de contrôle de la famille Thomson, propriétaire du groupe éponyme au chiffre d'affaires de 6,6 milliards de dollars, détiendrait du capital, les actionnaires de Reuters Selon un plan déjà bien approfondi, le rapprochement engendrerait des synergies de 360 millions d'euros par exercice dans les trois ans. [...]
[...] Ainsi, les deux groupes vont céder à un concurrent les bases de données utilisées dans certains produits d'information financière, ainsi que les actifs, le personnel et la clientèle permettant de les exploiter. Au cours de l'enquête, les services de Neelie Kroes ont estimé que les principaux domaines dans lesquels les activités des deux entreprises se chevauchaient concernaient les services hors salles de marché, analyse et gestion de patrimoine. Le nouveau groupe aurait pu abuser de sa position dominante sur les marchés de la distribution des rapports de courtiers en différé, des prévisions de résultats, des données financières fondamentales concernant les entreprises et des séries chronologiques de données économiques. [...]
[...] Ces données sont pro forma, avec un comparatif établi comme si Thomson et Reuters avaient déjà fusionné au premier trimestre 2007. Le chiffre d'affaires pro forma du nouveau groupe a progressé de 12% sur les trois mois au 31 mars à 3,3 milliards de dollars. Ci-dessous les prévisions de distributions de dividende pour les actionnaires de Thomson et Reuters : Conclusion Le secteur de l'information économique est engagé dans un mouvement de concentration, alors que les transactions ont explosé ces dernières années sur les marchés financiers. [...]
[...] Ces bases de données sont essentiellement utilisées dans les activités hors salles de marché des institutions financières. L'opération proposée aurait aussi eu une incidence négative sur les fournisseurs de produits vendus via des terminaux, qui acquièrent certains types d'informations financières pour les intégrer dans leurs propres offres de produits. "L'entité issue de la concentration aurait eu la capacité et la tentation d'exclure ces concurrents du marché, ce qui aurait porté atteinte à la concurrence en aval", selon la Commission. Sans les "désinvestissements" opérés, cela "aurait placé les institutions financières et les clients de ces produits devant un choix réduit, la probabilité d'une hausse des prix et un risque grave d'interruption de la fourniture des produits concernés par le chevauchement", estime l'exécutif européen. [...]
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