Management, fusion des universités, enseignement supérieur français, regroupement inter-universitaire, Instituts de Psychologie des universités Paris V, Paris VII, Paris XIII
"Depuis quelques années maintenant on peut parler de Merger Mania [d'un certain engouement pour les fusions] dans l'enseignement supérieur, et pas seulement dans l'enseignement supérieur français" affirme Christine Musselin, directrice du centre de sociologie des organisations à Sciences-Po. Comment peut-on expliquer un tel mouvement pour ce phénomène de regroupement inter-universitaire? Plusieurs explications sont possibles. Un des arguments souvent évoqué par la littérature gestionnaire concerne l'efficience. En fusionnant, une réduction des coûts va avoir lieu par la mutualisation des fonctions, par la réorganisation du personnel et par un transfert d'innovations.
Verhoest et al. (2007) évoquent un second argument de type fonctionnaliste. Avec la mise en place dans les différents gouvernements du New Public Management (nouvelle forme de direction), de nombreuses agences spécialisées dans des domaines particuliers ont été créées, entraînant des problèmes de coordination. Dans une perspective de Joint Governement, c'est-à-dire de rassemblement organisationnel, ces petites entités vont progressivement fusionner pour améliorer l'inter-coordination. Enfin, pour certains auteurs néo-institutionnalistes, fusionner peut être considéré comme légitime pour continuer à paraître efficace.
[...] Selon Gohard-Radenkovic (2002), culture universitaire s'apparente à une culture professionnelle dont les acteurs sont les étudiants, les enseignants-chercheurs et les administrateurs, chacun jouant un rôle différent en fonction du statut qui lui est attribué”. Intéressons-nous donc maintenant à la spécificité des trois établissement de psychologie concernant ces différents types d'acteurs. II) Proposition d'étude et méthodologie envisagée L'objectif de notre étude est de mesurer les spécificités au sein de chaque institut, à partir desquels nous évaluerons les aspects culturels communs et divergents ainsi que le niveau d'importance de chacun d'entre eux accordé par chaque établissement. [...]
[...] De plus, si la fusion amène des restrictions de personnel afin de rentabiliser les dépenses au niveau des salaires, est-il possible que les enseignants soient touchés, sachant que ceux-ci sont “statutaires” et ne peuvent donc que difficilement être licenciés ? Comment réagencer les postes ? Aussi, les personnels administratifs des trois universités fonctionnent selon une organisation spécifique, développée en interne. Par exemple, ils enregistrent les notes sur des logiciels différents ; ils gèrent les conventions de stage selon des démarches réglementées par leur direction. Comment généraliser ces pratiques ? [...]
[...] semblent être les clés d'une fusion réussie. La communication est vitale en entreprise et plus encore dans les conduites de changement comme la fusion. Enfin, un dernier levier d'action pour les fonctions supports concerne l'intégration des membres. Elles peuvent mettre en place des pratiques pour diminuer les différences perçues entre les individus du fait que ceux-ci veulent présenter une image valorisante d'eux-mêmes. La mise en œuvre de telles pratiques devrait aider à harmoniser les relations inter-groupes en confrontant tous les membres à un défi commun. [...]
[...] Cela peut découler sur une polarisation des comportements amenant à une perception de "nous contre eux" avec la construction de stéréotypes à l'égard de l'exogroupe. Au final, le processus se termine généralement par des conflits ouverts ou latents avec des rapports de forces intergroupes où chacun considère l'exogroupe comme inférieur. Evidemment, même si les cultures universitaires des trois universités d'origine sont très différentes, il est possible d'éviter ce phénomène de "nous contre eux" en préparant les divers acteurs, en les informant de manière précise et efficace sur les objectifs et le fonctionnement de l'organisation après fusion et en accompagnant le changement. [...]
[...] En ce qui concerne le regroupement des universités, trois modèles de réorganisation semblent préexister dans ce secteur. ne faisaient que parler de fusion alors que nous parlions d'une fédération. En fin de compte, cela s'est terminé par une acquisition” affirme un membre du conseil d'administration d'une université canadienne lors de la fusion avec un autre établissement de ce pays (Eastman & Lang, 2001). Cette citation met en évidence la triade des possibilités lors d'un regroupement d'entités, et plus particulièrement d'universités ici. [...]
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