GDF-Suez, industries européennes, restructuration, logique industrielle, leader européen, concurrence mondiale, synergies, OPA, libéralisation, restructurations, patriotismes économiques
Le rapprochement des deux grands groupes énergétique a pour objectif premier de créer un géant de l'énergie européenne leader sur ce marché.
Le projet avait déjà été envisagé sous le gouvernement Jospin. La menace d'une offre publique d'achat (OPA) du numéro un de l'électricité italien Enel sur Suez en février 2006 a accéléré le processus. En effet, Gaz de France cherche à diversifier ses activités au-delà du gaz, à les étendre hors de l'Hexagone et à croître en taille pour affronter ses concurrents européens, comme l'allemand E.ON ou l'italien ENI. Quant à Suez, elle est l'héritière de la Lyonnaise des eaux, acteur de premier plan au niveau mondial du traitement de l'eau et des déchets. Mais elle conçoit plutôt son avenir dans le secteur de l'énergie, marché porteur de croissance. Sa filiale Electrabel, premier fournisseur d'électricité de Belgique, se trouve à l'étroit sur le marché belge et souhaiterait étendre ses activités sur le territoire de sa maison mère, la France.
Leur fusion créerait un des leaders européens du gaz et de l'électricité, avec une capitalisation boursière dépassant les 70 milliards d'euros. La nouvelle entité pourrait proposer aux 12,5 millions de clients de GDF une offre regroupant fourniture de gaz et d'électricité et s'imposer comme un concurrent sérieux d'EDF, aujourd'hui leader du marché. Le couple GDF Suez deviendra le troisième groupe énergétique européen avec un chiffre d'affaires cumulé de 64 milliards d'euros et se classera même au deuxième rang par sa capitalisation boursière (environ 72 milliards), juste derrière EDF (84 milliards). Egalement GDF aura un accès privilégié au marché du nucléaire belge d'Electrabel et des barrages du Rhône. En échange, il offre à Suez ses terminaux méthaniers, ses usines de liquéfaction, ses stockages et son important portefeuille de clients domestiques. Les marchés ont d'ailleurs dans un premier temps applaudi ce rapprochement au motif que les deux groupes s'avèrent très complémentaires : l'un est surtout présent en France, alors que l'autre l'est davantage à l'international.
Une fois hissé au rang des géants mondiaux le futur groupe énergétique attend de cette fusion des avantages en termes de moyens financier et d'organisation.
[...] Les défis que posent ces restructurations L'affrontement des patriotismes économiques européens Aujourd'hui l'Europe n'existe guère que dans les cartons de la Commission. Tous les gouvernements ont eu, à un moment ou un autre et à des titres divers, la tentation d'intervenir. Ainsi, l'Espagne a pensé utiliser la golden share (droits spéciaux) qu'elle détient dans Endesa pour bloquer l'offensive d'E.ON. Elle a aussi songé à dissuader l'attaquant en diminuant la rentabilité attendue de la proie par le biais d'une baisse artificielle des tarifs électriques. [...]
[...] Il faudrait aussi pour cela que l'État français cesse d'intervenir allègrement lorsqu'une industrie est menacée. Dans un monde de globalisation financière, l'indépendance des industries est une utopie Conclusion La fusion GDF-Suez s'inscrit dans une logique industrielle ayant pour but de créer un géant de l'énergie au niveau européen afin d'être en passe de faire face à d'importants concurrents tels que l'allemand EON ou l'italien ENI. Ainsi, GDF Suez deviendrait un poids sur le marché de l'énergie au niveau européen, mais aussi au niveau mondial où il serait en mesure de traiter avec des grands producteurs de Gaz tels que Gazprom, producteur russe. [...]
[...] Selon lui, d'ici quelques années, il ne devrait plus y avoir qu'un trio européen, formé par sa compagnie, EDF et Enel. Un cercle que le président de GDF Jean-François Cirelli et de Suez Gérard Mestrallet compte bien désormais élargir à leur nouvel ensemble. Pour Elie Cohen, la fusion est une évidence. Directeur de recherche au CNRS et membre du Conseil d'analyse économique (attaché au Premier ministre), il défend ardemment le mariage Suez-GDF. Il souligne surtout l'intérêt industriel qui en découlerait pour le gazier français. [...]
[...] En échange, l'Enel s'était vu, notamment, offrir un droit d'accès à la nouvelle centrale nucléaire d'EDF de Flamanville. Cet accord devrait être finalisé et, jusqu'au 25 février, rien ne semblait empêcher sa signature. Concernant ce dossier précisément: en réponse à une globalisation financière qui parait inévitable, la France comme elle en a l'habitude aujourd'hui promeut un patriotisme économique dit défensif où il s'agit de dissuader les investisseurs étrangers de prendre le contrôle d'entreprises françaises plutôt que de créer un territoire attractif afin d'attirer les capitaux étrangers. [...]
[...] Gdf-Suez : Pourquoi les industries européennes se restructurent-elles ? Sommaire La fusion s'insère dans une logique industrielle A. Devenir un leader européen en matière d'énergie B. Attentes de synergies C. Affronter la concurrence mondiale II) Mais qui fait partie d'un mouvement global d'OPA A. Un environnement économique favorable aux OPA B. Redynamiser les industries européennes C. Changement des règles du jeu: la libéralisation du marché III) Les défis que posent ces restructurations A. [...]
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