Gestion des conflits, privatisation, La Poste, Commission de Bruxelles, services postaux, établissement public, société anonyme, ouverture du capital, syndicats, plans sociaux, plans financiers
À travers différents articles extraits de diverses sources, nous avons permis d'approfondir un sujet qui représentera un véritable enjeu dans les mois à venir : la privatisation de la Poste. Nous avons ainsi pu voir que la gestion de ce conflit est très délicate et très complexe à la fois.
En effet, plusieurs craintes ont été mises en avant et qui pour certaines d'entre elles sont tout à fait légitimes. Ces craintes viennent essentiellement des opposants à la mise en concurrence de la Poste, majoritaires, qui dénonceraient ainsi une éventuelle augmentation des tarifs, une dégradation de la qualité de service ou encore des licenciements. C'est pour ces raisons principales qu'un bras de fer s'est engagé entre les salariés et la direction, cette dernière voulant une transformation du statut de la Poste qui permettrait de redresser l'entreprise au niveau financier.
Bien que les mouvements de grève et les manifestations ont eu en partie les effets escomptés car cela a permis à l'Etat de remettre en cause sa décision d'ouvrir le capital de la Poste assez rapidement, cela n'a pas permis de résoudre le problème à sa source : le projet de privatisation est en cours de réflexion selon l'Elysée et d'après ses dires, il a été mis de côte de manière temporaire.
On peut donc supposer que l'on a eu droit à une tentative de passage en force de l'Etat mais qui a échoué, car il a du faire face à un mécontentement général qui ne touchait pas seulement les salariés de la Poste, mais également les usagers (cf. sondages).
Tout laisse à penser que le statut de ce conflit est en « stand-by », car les différents acteurs en sont pleinement conscients : ils seront amenés de nouveau à se questionner à ce sujet et ceci se déroulera toujours avec les rapports de force et les échanges que l'on connait, c'est-à-dire tendus, animés et passionnés.
La question de la privatisation n'a pas fini de faire parler d'elle dans l'actualité et dans le paysage politique français.
[...] Preuve que l'Élysée a bien raison de ne pas sous-estimer le potentiel explosif de ce dossier. Le 6 novembre 2008, le conseiller de Nicolas Sarkozy (Henri Guaino) sous- entend l'abandon provisoire de la réforme de privatisation de La Poste en annonçant Je crois qu'il n'est plus question pour l'instant [ ] d'ouvrir le capital de La Poste Cette nouvelle aurait dû ravir les salariés de La Poste qui aurait pu la voir comme une première victoire sur le gouvernement, mais ces propos seront démentis dans la même journée par le porte-parole du gouvernement (Luc Chatel) La Poste a besoin d'argent pour [ ] se préparer à la concurrence en 2011 Enfin, il y a quelques jours (mai 2009), le président de la République annonce le changement du statut de la privatisation de La Poste à non- prioritaire Il est expliqué que le projet n'est pas abandonné, mais reporté. [...]
[...] Ce dont les Français ont besoin, ce n'est pas d'une poste privatisée et caporalisée. C'est d'un service public. Reuters 2008 Jacky Naegelen Samedi 4 juillet 2008 La Poste pourrait voir prochainement son statut évoluer. La première entreprise française et ses salariés pourraient passer d'un statut d'établissement public à celui de société anonyme. "Jean-Claude Bailly nous a confirmé qu'il y aura un changement de statut en 2009 accompagné par une ouverture de capital entre 10 et a déclaré Colette Duynslaeger, secrétaire générale de la Fédération CGT des activités postales et de télécommunications, à l'issue d'une rencontre avec le P-DG de La Poste. [...]
[...] Elle devait également convaincre les différents acteurs (salariés et syndicats) de l'importance de cette mutation qui vise à améliorer la performance et la compétitivité de l'entreprise La Poste. Le but étant de rendre La Poste conforme aux normes européennes qui sont la suppression du monopole des courriers de moins de 50 grammes et la restructuration de La Poste afin qu'elle soit productive et compétitive pour 2011 (date de l'entrée des autres concurrents comme les postes allemandes, hollandaises, et anglaises, mais aussi les compagnies privées qui se chargeaient uniquement des colis qui pourront dorénavant gérer les courriers de moins de 50 grammes). [...]
[...] Il est tout aussi incontestable que les mobilisations des postiers et des usagers ont joué un grand rôle dans la nouvelle orientation présidentielle ! La Poste accentue les pressions, notre réponse doit être à la hauteur ! Les dirigeants de La Poste, fervents privatiseurs, ne se satisfont pas de la nouvelle donne. Leur réaction est d'ailleurs violente, avec l'annonce de grands plans de réductions des coûts, avec comme objectif, à terme, de préparer une introduction en Bourse. Ces plans de réduction des coûts, qui n'épargneront aucun métier, aucun service, s'appuient essentiellement sur des suppressions d'emplois, avec comme conséquence une réduction du service public et comme dégâts collatéraux une dégradation des conditions de travail des postiers(ères). [...]
[...] La Poste pourrait ensuite être introduite en Bourse : la cotation de de son capital lui permettrait de lever de 2 à 3 milliards d'euros. De quoi l'aider à soutenir sa croissance alors que se profile, en 2011, l'ouverture totale à la concurrence du marché du courrier. Après France Télécom, EDF et GDF, un nouveau pilier du service public serait ainsi sur le point de tomber. L'état-major de La Poste minimise la révolution en marche et cherche à rassurer ses salariés. [...]
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