Gestion des conflits, privatisation de La Poste, Christine Lagarde, ministère de l'Economie, libéralisation, monopole, financement de l'Etat, ouverture à la concurrence, syndicats, négociations, entreprise publique
Les années 2000 sont marquées par une vague de mises en concurrence des divers services postaux européens. En effet, la poste autrichienne, connue sous le nom de Österreichische Post AG, entre en bourse en 2009, peu de temps après les postes hollandaise et allemande. À l'image de cette tendance européenne en matière de services publics, la France fait quant à elle face, dès 2008, à un contexte de montée en puissance des tensions, liée notamment au projet de loi sur la Poste. Ainsi, c'est dans ce contexte de libéralisation économique que se cristallise le débat qui débouche rapidement sur l'apparition d'un réel conflit social chez la Poste.
[...] Conclusion Pour conclure, la difficile privatisation de la Poste est bien révélatrice d'une gestion des conflits sociaux à grande échelle. En effet, si au vu du contexte de l'époque, l'État a tenté de faire passer en force ce projet, force est de constater qu'il a en partie échoué. Cet échec s'explique d'une part, par la mobilisation des salariés soutenue par les organisations intersyndicales et d'autre part, par le mécontentement général de l'opinion publique, les Français appuyant fidèlement ce service de proximité qu'ils aiment tant. [...]
[...] Le cas de La Poste met ainsi en évidence ainsi trois éléments importants : la forte conflictualité du monde du travail français, les éternels débats politiques au sujet des services publics et enfin, la position singulière de l'opinion publique, majoritairement composée d'usagers de ces services. [...]
[...] Les instances gouvernementales En 2009, la ministre de l'Économie de l'époque, Madame Christine LAGARDE, propose un projet de loi sur les missions de La Poste. En plus du changement de statut de la Poste, le texte prévoyait plusieurs points sujets à controverse. Tout d'abord, le projet visait à transformer la Poste en une société anonyme à capital 100% publique d'ici mars 2010 afin d'augmenter ses capitaux. Si l'on peut percevoir La Poste comme une entreprise ayant un monopole naturel, un rapide état des lieux de la libéralisation dans les pays européens montre bien que l'ouverture à la concurrence entraînerait des conséquences économiques importantes pour cette entreprise. [...]
[...] Le déroulement du conflit social Vers un enlisement progressif du conflit : une absence de consensus à quel prix ? Le conflit social de La Poste incarne bien l'échec des négociations entre syndicats, patronat et instances gouvernementales. Or, cet échec des négociations est avant tout le résultat d'une absence non pas de solution, mais d'engagement. En effet, une fois engagée, chaque partie a tout mis en œuvre pour maintenir sur ses positions, en tentant coûte que coûte de les justifier. [...]
[...] Bien que les mouvements de grève et les manifestations ont eu en partie les effets escomptés, car cela a permis à l'État de remettre en cause sa décision d'ouvrir le capital de la Poste assez rapidement, cela n'a pas permis de résoudre le problème à sa source : le projet de privatisation est en cours de réflexion selon l'Élysée et d'après ses dires, il a été mis de côté de manière temporaire. Une sortie de crise possible Si la direction et l'État cherchaient à redresser l'entreprise sur le plan financier, tout laisse cependant à penser que la question de la privatisation de La Poste reste en standby . [...]
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