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Jérôme Kerviel était un trader travaillant pour la Société Générale dans le service GEDS (Global Equities Derivatives Solution). Il prit de nombreuses positions sur des futures DAX (50 milliards d'euros) bien qu'il n'en ait pas reçu l'autorisation. Cette situation a provoqué une perte sèche de 5 milliards d'euros pour la Société Générale et la banque a eu besoin d'une augmentation de capital pour renforcer ses ratios de solvabilité et ainsi se sauver de la faillite.
En juillet 2007 éclate la crise des subprimes. Les marchés sont donc plus que tendus et très volatiles et l'action Société Générale subit une sévère baisse, passant de 150 à moins de 25 €. C'est dans ce contexte de "pré-crise" que la Société Générale a annoncé le jeudi 31 janvier 2008 dans un communiqué, qu'elle avait découvert "une fraude interne d'une ampleur considérable, commise par un collaborateur de sa division de banque de financement et d'investissement", c'est l'affaire Kerviel...
[...] Quelles qu'en soient les raisons, la Société Générale doit faire vite. Elle risque tout simplement la faillite. Les grands décideurs de l'entreprise se réunissent donc le week-end du 20 janvier, et décident de liquider les positions sur les marchés dès le lundi 21 Daniel Bouton, P.D.G. de la Société Générale appelle alors le gouverneur de la Banque de France, ainsi que le secrétaire Général de l'AMF afin de les mettre au courant. Le secret est primordial, puisque n'importe quel spéculateur apprenant la nouvelle sera tenté de jouer sur le risque des positions de la Société Générale. [...]
[...] Les décisions prises à la suite de cette crise furent les suivantes : une transparence accrue, notamment au niveau de la communication et du processus stratégique. En effet, en situation de crise, l'information doit circuler en cascade et rapidement à chaque échelon de l'entreprise. De plus, à la suite de la crise l'état d'esprit des salariés a été durement affecté. Un questionnaire appelé décidons de notre avenir a circulé au sein de l'entreprise pour sonder justement les états d'âme des salariés quant à la politique exercée par Daniel Bouton, ex-P.D.G. de la Société Générale. [...]
[...] Ainsi, il espérait être grassement récompensé en fin d'année, de par un bonus en rapport avec ce qu'il aurait fait gagner à la Société Générale. Jérôme Kerviel n'est pas issu d'une école prestigieuse comme ses collègues. Il aurait été victime d'un complexe d'infériorité et souhaitait prouver qu'il a les mêmes compétences, voire plus, que les autres. Durant au moins un an, il prend des positions monstrueuses, et fait gagner de l'argent massivement à son entreprise. Personne ne s'en est alors alerté. La raison de cette erreur de management n'est pas réellement connue. [...]
[...] La majorité des crises mettent en péril l'activité de l'entreprise. Ici, pour maintenir son activité, la Société Générale doit absolument sauver sa crédibilité sur la scène financière internationale et regagner toute la confiance de ses clients sans laquelle elle n'existerait pas. Ainsi, cette crise va entraîner logiquement deux actions : La gestion : il faut appréhender le côté technique de la crise, savoir la manager et limiter son impact. La communication : comment éviter d'en subir de plein fouet les conséquences ; comment maîtriser l'opinion afin de garantir la pérennité de son activité ? [...]
[...] Le message essentiel étant d'afficher la solidarité au sein de l'entreprise et de bons résultats au premier trimestre 2008. En ce sens, la banque a racheté la plus grosse banque privée de Russie (Rosbank, dont le rachat a été finalisé le 13 février 2008). Il s'agit aussi de la plus grosse acquisition jamais réalisée par la Société Générale. Enfin, la politique d'amélioration de la marque Société Générale, a été basée sur une stratégie de confiance insufflée par la motivation et la mobilisation des salariés. [...]
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