Total, major internationale, industrie pétrolière, énergie pétrolière, consommateurs français, marché international, privatisation d'Elf, Petro Fina, fusion
Nous nous rendons compte à la fois de l'importance de l'entreprise dans l'économie française et des enjeux futurs auxquels elle est déjà confrontée. Malheureusement nous sommes également conscientes que Total en France est « un champion mal aimé » et que son image, dans les médias et dans l'opinion publique est souvent réductrice et caricaturale.
L'actualité en est un parfait exemple. En effet Total a annoncé en février des bénéfices record, signe de sa réussite. Mais s'ouvre en même temps le procès de l'Erika, qui vient entacher cette image. Les médias en profitent pour présenter Total comme une entreprise capitaliste sans éthique en pensant son chiffre d'affaire en termes d'indemnisation des victimes et non d'investissement. Même la campagne présidentielle reprend le débat en proposant une augmentation de l'impôt des sociétés « à super profit ». Nous savons que la multinationale est loin d'être ‘blanche comme neige', et que certaines critiques sont justifiées, mais elles passent sous silence le long parcours de Total et ses grandes réalisations. François Roche ne manque pas de rappeler qu'« une compagnie pétrolière n'est pas une entreprise comme les autres, c'est une industrie lourde mettant en œuvre des investissements gigantesques pour explorer, produire, raffiner, distribuer le précieux liquide ou gaz à ses utilisateurs finaux. Elle doit parvenir à une sorte de quadrature du cercle : découvrir des gisements, s'assurer un accès aux gisements existants, produire, mais renouveler en permanence ses réserves afin d'assurer la pérennité de sa production »
Comment Total est-elle devenue une major internationale ? L'entreprise a dû se construire, s'imposer sur le marché national et international et élaborer une politique cohérente. Il nous a semblé intéressant de retracer l'histoire de l'entreprise jusqu'à sa grande fusion avec Elf, achevée en 2003. En effet, cette période est essentielle pour comprendre l'entreprise aujourd'hui. C'est pourquoi dans un premier temps, nous verrons les débuts difficiles de l'industrie pétrolière française. Puis nous montrerons comment Total a su tirer son épingle du jeu. Enfin, nous détaillerons les étapes de son ultime fusion avec son rival de toujours, Elf. Cette fusion qui lui a permis de s'imposer sur les marchés comme une major internationale, et gagner le respect de ses concurrents.
[...] Ce n'est que le 14 juillet 1939, que ses efforts sont enfin récompensés par la découverte d'un gisement de gaz à St Marcet (31). La Régie Autonome des Pétroles se chargea de son exploitation. En 1940, l'ONCL est remplacé par la Direction des Carburants (DICA) qui seule, le pouvoir d'autoriser les permis de recherche et le raffinage. Le 10 novembre 1941, la Société Nationale des Pétroles d'Aquitaine voit le jour détenu à 50% par l'Etat et à 35% par la CFP ! [...]
[...] L'entreprise a su gagner le respect des majors du pétrole. Conclusion La France est arrivée plus tardivement que ses concurrents dans le secteur pétrolier. C'est pourquoi, longtemps les deux entreprises françaises n'ont pas fait le poids face aux majors anglo-saxons. Total et Elf ont suivi des trajectoires parallèles, s'imposant chacune de leurs côtés sur le marché international. A l'origine de la création des deux compagnies, un même souci - celui de l'indépendance de la France dans des périodes où elle a sérieusement été mise à mal, pendant les deux guerres mondiales mais deux logiques. [...]
[...] En 2003, TotalFinaElf est devenu Total, accomplissant une fusion réussie. La figure de Desmaret n'y est pas pour rien. L'entreprise a toujours été guidée par de grands hommes, qui ont su marquer de leur empreinte chaque étape de l'évolution de l'entreprise. Depuis le 14 février 2007, Christophe de Margerie a prit la tête de Total. Il devra assurer la continuité de nombreux projets, mais surtout faire face aux nouveaux enjeux auxquels doit répondre une telle entreprise : poursuivre le développement des énergies renouvelables, trouver de nouvelles ressources, gérer la situation risquée du Moyen-Orient, et améliorer l'image de Total et la communication avec la société civile. [...]
[...] Chez Total, on observe la montée d'Elf avec une certaine inquiétude. Avec l'arrivée de Tchuruk à la présidence de Total, les deux groupes entrent dans un antagonisme fort. Ils sont en concurrence sur la plupart des projets de développement, ce qui sème le trouble dans les chancelleries, appelées à appuyer une entreprise contre l'autre ou inversement. A cette époque, Le Floch milite pour qu'Elf prenne le contrôle de Total. Mais les hommes de Total vont résister, et de plus, ce serait une opération à haut risque car Total étant une compagnie privée, avec un actionnariat public à hauteur de les investisseurs français et étrangers verraient d'un mauvais œil une nationalisation de la compagnie Dans les années 80, Total est en sérieux retard par rapport à ses concurrents. [...]
[...] Face aux financiers, Total insiste sur la complémentarité des deux entreprises. A la Bourse, le cours de Total se stabilise autour de 130 euros : c'est un signe qui ne trompe pas les professionnels : les marchés achètent l'histoire et parient sur son succès. Dans l'après midi même, Pierret, secrétaire d'Etat à l'industrie annonce que l'Etat ne s'opposera pas à cette opération. Les premières heures étant déterminantes, on peut dire que le bilan est satisfaisant pour Total. Elf est davantage surpris par le timing que par le principe. [...]
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