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La fin du vingtième siècle et l'aube du vingt-et-unième ont vu naître et mourir la bulle Internet. Des fonds investissent à cette époque des millions d'euros sur des sites Internet. Leur méthode de valorisation est alors étonnante : là où l'on valorisait par le passé les business models sur les flux financiers générés, le nouveau critère fut « le nombre de pages vues par mois » !
Considérée comme révolutionnaire durant cette période d'euphorie, cette méthode de valorisation des business models des sites Internet fut rapidement décriée peu après l'éclatement de la bulle. En effet, la réalité économique frappa de plein fouet des sites tel que mydog.com. Il suffisait à l'époque d'ajouter le suffixe « .com » pour que les financiers injectent, à tort ou à raison, de l'argent dans des entreprises au business model inexistant.
Presque dix ans plus tard, en octobre 2007, Microsoft rachète 1.6% du site Facebook pour 240 millions de dollars valorisant ainsi à 15 milliards de dollars une entreprise non rentable, avec un très faible chiffre d'affaires. Étonnant donc qu'après la leçon du début du siècle, l'engouement des investisseurs pour ce site soit aussi important.
En effet, encore une fois, ce n'est pas un business model éprouvé que valorise Microsoft. De fait, le problème rencontré jusqu'à présent par les sites de réseaux sociaux est le suivant : s'ils attirent des visiteurs, ils parviennent rarement à les transformer en clients. Un site comme Facebook dépasse les millions d'utilisateurs, mais aucun ne génère de revenus directement pour le moment. Est-ce alors suffisant pour évaluer ce site à plusieurs milliards de dollars ?
En règle générale, jusqu'à présent, les sites de mise en relation sociale n'ont jamais réussi à dégager de flux financiers les rendant réellement rentables. Plusieurs tentatives de les rendre payants pour les utilisateurs se sont soldées par des échecs à l'image de l'agonie du site Copainsd'avant.com. Doit-on en déduire que les utilisateurs ne sont pas prêts à payer ou que le service proposé n'est pas assez en adéquation avec leurs attentes pour qu'ils acceptent de payer ? Quel est le business model idéal pour ces sites ? (...)
[...] La qualité qui leur est offerte est socialement efficace. Il s'agit donc de faire une version pour chaque segment du marché en prenant en compte les éléments valorisés par chacun de ces segments (adapter la gamme). S'il n'existe pas de segmentation naturelle du marché, il est possible de proposer une gamme à 3 niveaux (bas, moyen et haut de gamme). Néanmoins, le versioning présente des limites. La différenciation doit être forte pour justifier la différence de prix. Si l'entreprise n'arrive pas à trouver des critères de segmentation et de différenciation forte, cette stratégie de tarification s'avère risquée. [...]
[...] Plus encore que pour les biens industriels, où le prix reflète en grande partie le coût de production, ou que les services, où il reflète le temps passé. La grande difficulté vient alors de ce que tous les clients n'accordent pas la même valeur à l'information. Ex : L'inconditionnel de Mary Higgins Clark sera prêt à payer plus de son dernier roman, alors que le lecteur ponctuel estimera qu'il ne vaut pas plus de Dans l'idéal, il faut donc trouver un moyen de facturer à chaque client le prix maximum qu'il est prêt à payer. [...]
[...] Mais il faut souligner l'émergence d'un certain nombre d'acteurs de niche tels que Xxx. Ces sites ont pour particularité de ne pas s'adresser à un public de masse mais à des typologies bien particulières à l'image de ce Facebook pour riches ayant émergé aux Etats-Unis. De fait, ils n'atteignent souvent pas la taille critique pour intéresser suffisamment les annonceurs et doivent donc chercher des sources de revenus ailleurs. Pour eux les revenus en provenance des utilisateurs peuvent être une bonne piste pour les raisons suivantes : - La valeur perçue est différente de celle des sites de masse puisqu'ils proposent bien souvent des éléments supplémentaires : o Appartenance à une communauté : ne retrouver que des gens de son milieu, avec les mêmes centres d'intérêt (D'ailleurs beaucoup de ces sites ont mis en place un système de cooptation pour pouvoir être membre). [...]
[...] Le résultat obtenu est le suivant : en moyenne, les utilisateurs de sites sont sur 1,4 site de mise en relation sociale. Le phénomène de multihoming concerne donc environ un quart des utilisateurs Ce qu'il est d'autant plus intéressant de noter est qu'il touche notamment les 18-30 ans et les utilisateurs les plus actifs Or ce sont ceux qui accordent la plus grande VUPC à ce service. Donc on peut penser qu'en œuvrant en défaveur du multihoming, les sites de mise en relation sociale parviendraient à tirer d'autant plus de profits de leurs utilisateurs. [...]
[...] Le prix est alors inférieur aux coûts marginaux non pas pour attirer des consommateurs qui ont une faible propension à payer pour le bien mais pour au contraire attirer le maximum de clients qui ont une propension à payer pour le bien tout court. Une partie de la rente future est ainsi perdue pour attirer des consommateurs en première période. Elle peut entièrement disparaître si la concurrence est forte. Puis, une fois les clients rendus plus captifs le prix peut remonter car l'entreprise s'est assurée des barrières à l'entrée dissuasives Application des théories sur la concurrence entre plateformes aux sites de mise en relation sociale De fait, il existe plusieurs sites de mise en relation sociale auxquels peut s'inscrire l'internaute. [...]
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