Concurrence, clubs de football européens, arrêt Bosman, libéralisation du marché, régulateurs du marché, fiscalité française, fiscalité anglaise, fiscalité européenne, Manchester United, Olympique Lyonnais, financement public, financement privé, produits dérivés, droits télévisuels, sponsoring
En Europe, la concurrence économique est aussi acharnée que la compétition sportive que se livrent les clubs de football professionnels, et cette lutte est pour le moins inégale entre les très grands clubs professionnels européens et les plus modestes. Comment peut-on expliquer les différences de compétitivité entre les meilleurs clubs de foot français et les meilleurs clubs des 4 autres grands championnats européens (Angleterre, Italie, Allemagne, Espagne) ?
L'hypothèse de base est que depuis 1998 et le sacre de l'équipe de France lors de la Coupe du Monde, les clubs français ont du mal à survivre et à s'imposer sur la scène européenne.
Le niveau des joueurs français n'est pourtant pas à remettre en cause. D'ailleurs, s'il l'on y regarde de plus près, une large majorité des joueurs qui composent l'Equipe de France depuis 10 ans joue dans les grands Championnats étrangers (Angleterre, Italie, Espagne, Allemagne). Zidane, Henry et consorts trouvent dans les grands clubs européens ce qu'il n'y a pas en France : un football de très haut niveau, un jeu spectaculaire avec des stades pleins et des salaires sur lesquels les clubs français ne peuvent s'aligner.
Avec l'arrêt Bosman et l'ouverture du marché qui en découle, le football a perdu son autonomie au cours de la dernière décennie. Il est devenu une activité économique à part entière et certains aspects négatifs sont très vite apparus. Pour ces raisons, les chefs d'Etats et de gouvernement des pays membres, lors du dernier sommet de Nice, ont abordé ce sujet. La « spécificité du sport » a fait l'objet de discussions. Le texte, issu des négociations, propose une orientation du sport « afin qu'il ne soit pas considéré comme un domaine comme les autres en ce qui concerne, par exemple, les règles de la concurrence ». Cette particularité pourrait conduire l'Union Européenne à reconnaître « l'exception sportive », et revenir ainsi partiellement sur l'arrêt Bosman vu les conséquences de concurrence « déloyale » qu'il entraîne.
Nous verrons dans une première partie ce que l'on appelle l'environnement extérieur aux clubs de foot et le fossé qui s'est creusé depuis l'application de l'arrêt Bosman en 1995 entre les petits et les grands clubs européens.
Dans un deuxième temps, nous verrons d'où provient le financement des clubs de football professionnels français et ses spécificités (une partie du budget provient d'un financement public, l'Etat français n'a pas encore donné l'autorisation aux clubs d'être côté en Bourse). Puis, nous comparerons ce financement à ceux des grands clubs européens, pour ainsi mettre en exergue les contraintes environnementales (de nature fiscale, avec des charges sociales beaucoup plus élevées qu'ailleurs) et les efforts à fournir sur certains postes (développement des politiques marketing en matière de produits dérivés, billetterie) pour combler le retard.
Enfin, la dernière partie sera consacrée à la situation actuelle des clubs français et européens : nous verrons quels sont les récents échecs et quelles en sont les causes ainsi que les pistes à explorer pour augmenter les budgets.
[...] Alors que dans les grands championnats européens (allemands, anglais, espagnols et italiens), les équipes ont su évoluer à leur rythme d'un football associatif à un football business où les clubs sont gérés tels de véritables entreprises, avec des stratégies industrielles et managériales qui permettent aux clubs de générer des recettes annexes, le football français n'a pas encore franchi ce cap. L'exemple le plus concret et le plus basique est qu'en France le taux de remplissage des stades est bien inférieur à ceux observés dans les championnats voisins, les dirigeants français par leur politique n'essaient que maintenant de l'optimiser. Pourtant au vu de la crise que traverse l'Europe du football, on peut se demander si ce retard français n'est finalement pas un avantage. [...]
[...] Le modèle sur lequel s'appuient les clubs professionnels de football en France est-il viable ? Quel est l'avenir du système français actuel ? Le football professionnel français n'a pas encore une situation financière très saine et semble aujourd'hui payer les excès des années fastes, d'après Coupe du Monde 98. La structure des clubs est fragile, la rentabilité d'exploitation est largement négative (-166 millions d'euros), les capitaux propres des clubs diminuent, les budgets sont à la baisse et paradoxe de la situation, seuls les petits clubs sortent la tête de l'eau Les causes de la situation actuelle L'absence de reconnaissance comptable et financière des principaux actifs des clubs est un problème réel. [...]
[...] Il paraît impossible qu'un club puisse payer à ce joueur un salaire compétitif par rapport aux salaires de Premier League pour que celui-ci revienne en France. Cet exemple montre bien les distorsions engendrées par la législation française comparée à celle appliquée en Angleterre 14. Conclusion Avec l'arrêt Bosman, le football a perdu son autonomie au cours de la dernière décennie. Il est devenu une activité économique à part entière cependant les aspects négatifs, qui vont être développés ci-dessous sont très vite apparus. Pour ces raisons, les chefs d'Etats et de gouvernement des pays membres, lors du sommet de Nice, ont abordé ce sujet. [...]
[...] N'y a-t-il pas une sorte de compétence déloyale dès lors qu'un club qui forme un joueur au haut niveau ne voit ce même joueur partir pour une autre destination y signer son premier contrat professionnel? Ne devrait-il pas percevoir une indemnité financière de formation pour compenser le manque à gagner ? La loi au secours des clubs formateurs Une réforme du système entrée en vigueur en septembre 2001 tend vers une protection des clubs formateurs. Voici les principaux acquis de cette réforme : - Le paiement pour le transfert des joueurs de moins de 23 ans d'une indemnité de formation. Cette disposition ne s'applique que pour les transferts internationaux. [...]
[...] Dans le même temps, cela permet au club vendeur de percevoir des liquidités régulièrement sur une longue période. - la France subit une fuite des talents Cette nouvelle organisation du marché du travail augmente les inégalités entre les clubs européens. La concurrence est plus vorace et l'ouverture des frontières augmente le fossé entre grands et petits clubs. Les clubs les plus modestes, à l'image des clubs français de Ligue 1 ne peuvent retenir leurs meilleurs éléments attirés par le challenge sportif et les salaires plus élevés que proposent les grands clubs d'Europe. [...]
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