Modèles de gouvernement d'entreprise, modèle anglo-saxon, shareholder, modèle continental, stakeholder, actionnaires, parties prenantes, régulation internationale
L'évolution des modèles de gouvernance des entreprises a en effet donné lieu à des analyses contradictoires. Certains auteurs (Roe, 90, 94) considèrent que les modèles nationaux sont résilients et gardent leur spécificités, tandis que d'autres (Morin, 98) sont amenés à conclure à une convergence inexorable vers un modèle dominant importé des pays anglo-saxons. Peut-être cette question mériterait-elle une réponse plus nuancée ?
Devrait-on observer une convergence des différents systèmes de gouvernement d'entreprise dans le monde à plus ou moins long terme ?
Dans une première partie, après avoir rappelé les caractéristiques des modèles traditionnels de gouvernement d'entreprise de type shareholder et stakeholder, modèles destinés à répondre au problème générique du contrôle de l'action des dirigeants dans les grandes entreprises managériales, nous mettrons en évidence une apparente convergence des modèles de gouvernement d'entreprise dans le monde à travers l'évolution du cadre réglementaire ainsi que les autres forces qui poussent à la convergence. Puis, dans une deuxième partie, nous relativiserons cette relative convergence en évoquant les freins à cette convergence et nous montrerons qu'un processus de double convergence vers un modèle hybride caractérisé par des emprunts aux deux modèles peut être envisagé.
Ces quelques interrogations ont pour objectif d'éclairer le débat, sans prétendre à l'exhaustivité...
[...] Seule une régulation semble pouvoir éviter que le fonctionnement des marchés financiers ne soit miné par l'asymétrie informationnelle et une crise de confiance de la part des investisseurs. La plupart des pays se sont donc engagés sur la voie de la réforme. Valeur pour l'actionnaire rôle des fonds de pensions pouvoir du marché : Depuis une dizaine d'années, le management semble de plus en plus dominé par la logique actionnariale anglo-saxonne orientée-marchés. Un ensemble de techniques et structures réglementaires a été mis en place pour permettre à l'actionnaire d'exercer son pouvoir dans la logique de la maximisation du profit qui lui est attribué. Pourtant cela n'est qu'apparence. [...]
[...] Cette définition centrée sur le rôle déterminant des dirigeants replace le problème du gouvernement des entreprises dans l'ensemble des contrats et relations qu'entretient l'entreprise avec ses multiples partenaires. Cette définition élargit le gouvernement d'entreprise aux parties prenantes comme les salariés, les prêteurs, les clients, les pouvoirs publics, etc. La relation d'agence définie par Jensen et Meckling n'est en effet pas spécifique à la relation actionnaires - dirigeants. Elle s'étend à tous les contrats bilatéraux à partir du moment où il y a une asymétrie informationnelle entre les parties au contrat. [...]
[...] Devrait-on observer une convergence des différents systèmes de gouvernement d'entreprise dans le monde à plus ou moins long terme ? Dans une première partie, après avoir rappelé les caractéristiques des modèles traditionnels de gouvernement d'entreprise de type shareholder et stakeholder, modèles destinés à répondre au problème générique du contrôle de l'action des dirigeants dans les grandes entreprises managériales, nous mettrons en évidence une apparente convergence des modèles de gouvernement d'entreprise dans le monde à travers l'évolution du cadre réglementaire ainsi que les autres forces qui poussent à la convergence. [...]
[...] Les pratiques de gouvernance peuvent faire système c'est-à-dire que la transposition d'un cadre juridique national à un autre ne produit pas systématiquement des effets analogues. Geoffron ajoute que, d'une manière générale, la convergence de la gouvernance des entreprises vers certaines caractéristiques communes ne signifie pas nécessairement que le système de gouvernance dans son ensemble basculera vers un modèle unique. L'idée de la convergence unilatérale se heurte aussi au fait que les emprunts sont plutôt réciproques. Si on constate en effet un rapprochement du modèle continental vers le modèle anglo-saxon, le modèle de marché est aussi attiré par le modèle dit stakeholder. [...]
[...] En effet, l'entreprise y est perçue comme un nœud de contrats. Il est, en conséquence, possible d'identifier de multiples relations d'agence. L'organisation étant présentée comme une forme de coopération alternative au marché qui s'instaure en raison des gains mutuels qu'elle seule permet de réaliser, symétriquement, l'insatisfaction d'un ou plusieurs partenaires laisse supposer la possibilité d'une rupture contractuelle. Cette relecture du fonctionnement organisationnel conduit, dans le sillage de la théorie positive de l'agence, à envisager les caractéristiques de la gouvernance partenariale (Chatelin et Trébucq, 2003). [...]
Référence bibliographique
Source fiable, format APALecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture