Entreprises, formation des salariés, capital humain, marché du travail, formation, qualification professionnelle, FQP, Gary Becker, théorie économique, paternalisme, productivité, nouvelles compétences
La notion de capital humain est très souvent utilisée en économie, afin d'analyser la productivité des employés des entreprises. Nous nous intéressons ici à la façon dont le capital humain est développé. Les entreprises emploient-elles des personnes qui ont suivi une formation au préalable ? Ou préfèrent-elles investir dans la formation de leurs salariés ? Quelles sont les facteurs qui incitent une entreprise à former ses employés ? Telles sont les questions auxquelles nous nous attacherons à répondre dans cette étude, en introduisant des modèles économiques nous permettant de comprendre les mécanismes en jeu. Nous nous appuierons en premier lieu sur le travail effectué par Gary Becker, qui a beaucoup développé la notion de capital humain. Cette première approche nous permettra de tirer certaines conclusions, remises en cause dans un second temps, à l'aide du modèle proposé par Daron Acemoglu et Jörn-Steffen Pischke. L'analyse de la structure des salaires et des imperfections du marché du travail nous permettra de comprendre dans quels cas et pour quelles raisons les entreprises peuvent être incitées à former leurs salariés. Enfin, en nous appuyant sur une analyse empirique proposée par Denis Fougère, Dominique Roux et Eric Maurin sur des données tirées d'une enquête sur la Formation et la Qualification Professionnelle
(FQP), nous pourrons confronter l'analyse théorique proposée en premier lieu aux résultats empiriques.
[...] Il est important dans cette étude de bien constater que les capacités d'un travailleur et son niveau de formation sont Etude Economique Benoit Desforges & Sofyane Thabet Pourquoi les entreprises forment-elles leurs salariés ? complémentaires, cela se retrouve dans le facteur multiplicatif dans la formule présentée ci-dessus. Le coût de la formation est supporté ici par l'entreprise et vaut τ pour chaque employé formé. Le retour sur investissement pour l'entreprise est représenté par α(τ), coefficient multiplicateur des capacités du travailleur. [...]
[...] L'équilibre de chaque période dépend uniquement des flux durant cette période. Cet équilibre est modifié si on introduit la formation continue. Elle introduit un lien entre les revenus et les dépenses entre les différentes périodes, et l'équilibre n'a plus besoin d'être satisfait à chaque période. On peut donc écrire ce nouvel équilibre : où i désigne le taux d'actualisation, Et les dépenses à la période t et Rt les revenus à cette même période. [...]
[...] D'autre part, les analyses empiriques ne formulent pas de conclusions fermes non plus. Nous pouvons comprendre qu'une entreprise a besoin de gens compétents, et qu'ainsi elle souhaite les former. Cependant, elle n'a aucun intérêt à le faire si elle risque d'être piratée par ses concurrentes, qui peuvent employer les salariés que la première aura formés sans avoir à supporter les coûts de formation. Mais il existe beaucoup de barrières à cela, heureusement. Enfin, la formation continue des employés ne semble pas apporter une plusvalue très importante aux entreprises, comme en témoigne l'analyse empirique proposée. [...]
[...] Si nous supposons qu'un travailleur peut démissionner de son emploi et travailler pour une autre entreprise, avec un coût de 14 changement noté Δ (positif ou nul). nul) En considérant que l'employé reçoit l'intégralité de sa productivité marginale en démissionnant, son nouvel employeur lui propose donc υ(τ) = Δ. Supposons que l'ancien employeur peut l'empêcher de partir en lui proposant cette option, avec un Etude Economique Benoit Desforges & Sofyane Thabet L'influence de la structure des salaires 15 salaire ω(τ) = Δ. [...]
[...] Cependant, tant Etude Economique Benoit Desforges & Sofyane Thabet 20 Pourquoi les entreprises forment-elles leurs salariés ? que le marché du travail est parfaitement compétitif, l'imposition d'un salaire minimum ne conduit pas à un niveau de formation supérieur. Cependant, considérons un marché du travail ayant des imperfections, où υ(τ) = f(τ) Δ à cause de coûts de mobilité indépendants du niveau de qualification. Il est important de bien noter que cette distorsion en elle-même n'incite pas les entreprises à former plus leurs salariés, puisque υ(τ) n'est pas déformée. [...]
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