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"Au Bonheur des Dames" est une monographie sur le système des grands magasins dans la France de la fin du XIX° siècle. Emile Zola s'y intéresse à l'organisation de l'entreprise commerciale, à sa liaison avec la banque, aux premières techniques publicitaires, à l'architecture moderne des grands magasins et surtout au management des employés dont la technique se développe au fil du roman pour se rapprocher nettement des techniques actuelles. En ce sens, il est intéressant d'étudier les techniques de management mises en œuvre par les différents personnages.
Nous allons tout d'abord étudier le leadership d'Octave Mouret. Puis nous nous attacherons au personnage de Denise, qui au fil de l'ouvrage passe du rôle de bouc-émissaire à celui de leader. Nous analyserons par la suite les processus de motivation en œuvre au Bonheur des Dames. Enfin, nous terminerons en observant la résistance au changement que manifestent les employés face aux agrandissements incessants du magasin voulus par Mouret. Nous appliquerons ainsi les théories et concepts de management au roman et les illustrerons par de nombreux extraits.
[...] L'usine chômait, on supprimait le pain aux ouvriers ; et cela passait dans le branle indifférent de la machine, le rouage inutile était tranquillement jeté de côté, ainsi qu'une roue de fer, à laquelle on ne garde aucune reconnaissance des services rendus. Tant pis pour ceux qui ne savaient pas se tailler leur part ! Mais si cette situation est considérée comme normale, elle reste tout de même très pesante pur les employés qui vivent constamment dans la peur et ne peuvent savoir de quoi sera fait le lendemain. La terreur est omniprésente au Bonheur des Dames. Maintenant, les rayons ne causaient plus d'autre chose. Chaque jour, de nouvelles histoires circulaient. [...]
[...] La peur de l'inconnu joue aussi bien évidemment dans leur résistance au changement : le principe d'un magasin de nouveautés géant et généraliste est inimaginable dans le Paris de l'époque peuplé de petites boutiques familiales spécialisées. L'idée semble aux employés inconcevable et bien trop risquée. Ils craignent la faillite du Bonheur des Dames et donc la perte de leur emploi. A ces peurs s'ajoute le fait que Mouret ne leur donne aucune explication concernant ses ambitions de changements, leurs raisons et leurs conséquences. [...]
[...] Pourtant, il se décida, il demanda doucement : - Est-ce qu'il était bien nécessaire de tout bouleverser ainsi, à la veille de notre exposition ? D'abord, Mouret haussa les épaules, sans répondre. Puis, comme l'autre se permit d'insister, il éclata. - Pour que les clientes se tassent toutes dans le même coin, n'est-ce pas ? Une jolie idée de géomètre que j'avais eue là ! Je ne m'en serais jamais consolé Comprenez donc que je localisais la foule. Une femme entrait, allait droit où elle voulait aller, passait du jupon à la robe, de la robe au manteau, puis se retirait, sans même s'être un peu perdue ! [...]
[...] En effet, si elle est inflexible sur la qualité du travail des employés, elle reste toujours impartiale et cherche constamment à améliorer leur condition. La motivation au Bonheur des Dames Techniques de motivation mises en place par Mouret Mouret met en place plusieurs techniques de motivation de ses employés. Nous allons étudier sur quels mécanismes elles se basent. De nombreuses études nous ont montré que les individus cherchent à satisfaire différents types de besoins. Abraham Maslow les hiérarchise dans la pyramide des besoins retraçant les cinq grands niveaux de besoins humains. Un besoin est source de motivation jusqu'à ce qu'il soit satisfait. [...]
[...] On joue ici sur les besoins d'estime des employés, qui tentent de se faire respecter, de prouver leur propre valeur, de montrer leur réussite et d'obtenir la reconnaissance de tout un chacun. Dans tous les rayons, chaque individu ne souhaite qu'une chose : prendre la place de son supérieur. S'en suit une guerre continue, que Mouret appelle lutte des appétits Les vendeurs n'hésitent pas à se dénoncer, à se tendre des embûches, même entre collègues ou amis. Cette lutte est d'autant plus exacerbée et cruelle de par la condition précaire des employés qui peuvent être renvoyés à tout instant. [...]
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