Communication, contrôle de gestion, management, management control, compagnie General Motors, outil de contrôle, facteur de motivation, théorie de la décision, Herbert Simon, mécanisme de coordination
La communication correspond actuellement à une préoccupation majeure du management, pourtant elle ne se traduit pas souvent dans la recherche en contrôle de gestion. Ceci peut être dû à l'une des deux raisons suivantes. D'une part, il semble que l'apparence première de simplicité du lien entre contrôle de gestion et communication s'accompagne d'une certaine incapacité à en saisir concrètement des éléments opératoires pour résoudre les problèmes qu'ils posent dans l'entreprise. D'autre part, l'intangibilité et la multidimensionnalité de la communication risque soit de la déconnecter du contrôle de gestion, soit de la confondre avec d'autres concepts (comme l'information ou la relation) dans des amalgames réducteurs.
L'objectif de cet article est donc de défendre une approche communicationnelle du contrôle de gestion. En se basant sur une revue de l'état de l'art, nous montrons, d'abord que la communication contribue à la réalisation des objectifs du contrôle de gestion. Nous présentons, ensuite, une revue des différentes conceptions du contrôle de gestion en les classant selon à une approche communicationnelle. Enfin, nous proposons une définition du contrôle de gestion qui fait référence, explicitement, à la communication.
Depuis son apparition dans les années 1920, dans la compagnie General Motors, le contrôle de gestion n'a cessé d'être remis en cause. Il est passé d'une vision taylorienne centrée sur la tâche à une vision « plus humaine » qui tient compte de la diversité des acteurs dans l'organisation. Si le contrôle de gestion continue aujourd'hui à connaître cette évolution, c'est bien parce que les organisations sont devenues plus complexes et l'environnement plus incertain. Par conséquent, les managers doivent, plus que jamais, assurer à la fois la cohérence de leurs objectifs et la coordination de leur action. Cette cohérence et cette coordination impliquent la création d'un réseau de communications verticales et horizontales, réseau dont, finalement, dépend l'efficacité du contrôle de gestion.
En effet, la communication est devenue une donnée organisationnelle décisive. Elle est présentée par ses spécialistes comme la solution à de nombreux problèmes, dont la crise du management (Felts, 1992), comme un élément incontournable du nouveau management (Cosette, 1991), comme la voie inévitable de l'excellence (Peters et Waterman, 1983), comme un élément stratégique et une composante majeure du succès des organisations (Taylor et Van Every, 2000), ou enfin comme « la modalité essentielle pour la constitution de l'organisation et plus généralement de la société », pour utiliser les termes de Giddens (1984).
La communication correspond ainsi à une préoccupation majeure du management, pourtant elle ne se traduit pas souvent dans la recherche en contrôle de gestion. Ceci peut être dû à l'une des deux raisons suivantes. D'une part, il semble que l'apparence première de simplicité du lien entre contrôle de gestion et communication s'accompagne d'une certaine incapacité à en saisir concrètement des éléments opératoires pour résoudre les problèmes qu'ils posent dans l'entreprise. D'autre part, l'intangibilité et la multidimensionnalité de la communication risque soit de la déconnecter du contrôle de gestion, soit de la confondre avec d'autres concepts (comme l'information et la relation) dans des amalgames réducteurs.
La communication et le contrôle de gestion connaissent, en effet, un apparent paradoxe : d'un côté, ils semblent évidents, et de l'autre, ils recèlent en eux-mêmes une grande complexité. L'objectif de cet article est donc de défendre une approche communicationnelle du contrôle de gestion. Pour cela, nous commençons par étudier dans la première section les différences entre les notions d'information, de relation et de communication. Nous montrons, dans la deuxième section, dans quelle mesure la communication contribue aux objectifs du contrôle de gestion en se basant sur l'exploration des grands courants théoriques sur les organisations. Dans la troisième section, nous proposons une revue des différentes conceptions du contrôle de gestion en les classant selon à une approche communicationnelle. Nous finissons par présenter notre définition du contrôle de gestion.
[...] C'est aussi à lui d'organiser la remontée des flux d'informations indispensables à la prise de décision. Or, selon Simon (1945), aucune étape des processus administratifs n'est plus généralement ignorée, ou plus médiocrement accomplie, que cette communication des décisions. Elle est pourtant fondamentale car la mise en œuvre de la décision en dépend. A ce titre, elle constitue non seulement une transmission d'informations, mais aussi un processus d'influence destiné à obtenir la collaboration du récepteur : L'efficacité de la communication, comme celle d'une instruction, passe par un effort de raisonnement, de plaidoyer, et de persuasion. [...]
[...] et ça ce n'est pas de la communication . ce n'est que de la relation conflictuelle à plus grande distance. (Tournebise, 1995) Relation et communication Les distinctions entre relation et communication sont parfaitement illusoires si on ne sait pas à quelle réalité ces termes sont appliqués. On parle de relation quand l'information (objet) compte plus que l'individu (sujet), quand l'information est imposée par l'émetteur et subie par le récepteur. Inversement, dans la communication, l'individu compte plus et l'information est proposée par l'émetteur et accueillie par le récepteur. [...]
[...] Selon elle, le contrôle est un processus de coordination des responsabilités, des décisions et des actions des principaux acteurs de l'entreprise au service de la cohérence de l'équipe qu'ils constituent conjointement (Fiol p. 278). Afin d'assurer l'efficacité de cette coordination, les managers doivent développer, le plus possible, des relations transversales entre eux. Le développement des relations latérales est donc une habitude à entretenir pour faciliter tout processus de contrôle[10]. Récemment en France, quelques recherches empiriques ont porté sur la dimension relationnelle de la fonction contrôle de gestion. [...]
[...] Quelle place pour la communication dans le contrôle de gestion ? Dans les courants que nous avons évoqués, la communication est considérée comme une fonction de l'organisation. Elle découle de la structure, du mode d'organisation, de la volonté managériale dont elle est le moyen, l'outil ou la stratégie. Pour Taylor (1988), ces visions fonctionnelles de la communication découlent d'une perspective conceptuelle selon laquelle l'organisation est considérée comme une prémisse majeure et les processus qui la réalisent, telle la communication, comme des réalités secondaires. [...]
[...] (1988), Une organisation n'est qu'un tissu de communications : essais théoriques. Université Montréal, Montréal Taylor J.R. (1990), une théorie tridimensionnelle de la communication organisationnelle, Communication Information, Vol p.17-59 Taylor J.R. (1993), Rethinking the theory of Organizational Communication : How to Read an Organization, Ablex Publishing, New Jersey. Tournebise T. (1995), Se comprendre avec ou sans mots : Un concept original pour améliorer nos relations humaines, Editions Dangles, Saint Jean De Braye Trist E.L. (1971), Organisation et système Revue française de sociologie, Numéro spécial, 11-12, p. [...]
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