Professionnalisation des associations, crise du management bénévole, modèle socio-économique, innovations, fonction employeur, secteur associatif, Dispositif Local d'Accompagnement, DLA, action sociale, action médico-sociale, services à la personne, politiques publiques, Loi Organique relative aux Lois de Finances, LOLF, centre social, milieu urbain, milieu rural
La professionnalisation des associations apparaît comme étant un objectif majeur tant pour les pouvoirs publics que pour les grandes fédérations associatives. Nombre d'universités ou de « Grandes Ecoles » ont ainsi mis en place, ces dernières années, des cursus diplômants pour faire face à une demande nouvelle. Une génération de gestionnaires succède à des responsables jusqu'ici, pour la plupart, issus du « terrain ».
D'où vient cette exigence nouvelle ? Quelles en sont les raisons ? Et si l'on oppose le professionnalisme à l'amateurisme, la professionnalisation des associations ne vient-elle pas remettre en question, en cause, un fondement essentiel de la vie associative : le bénévolat ?
Au cours de ma carrière professionnelle, j'ai accompagné le secteur associatif à divers titres : de l'intérieur, en étant dirigeant salarié ; de l'extérieur, en exerçant des fonctions de conseil. J'ai donc accompagné ce mouvement de professionnalisation du secteur associatif et ce mouvement m'a entraîné avec lui jusqu'à l'Institut d'Administration des Entreprises de Paris I. Or il m'a été donné de constater qu'un autre mouvement frappait de plein fouet les associations : celui d'une crise du bénévolat d'administration.
A quoi cela sert-il de professionnaliser les associations en les poussant à se doter de gestionnaires et d'équipes salariées diplômés et certainement compétents si, dans le même temps, les organes bénévoles de gouvernance peinent à se renouveler ou, pire, démissionnent, condamnant par le fait même le projet collectif à disparaître ?
La crise du management bénévole est réelle même si elle est peu sujette à étude, pour le moment. A tel point que les pouvoirs publics eux-mêmes s'en émeuvent et cherchent à « corriger le tir ». Le secteur associatif lui-même réagit : il lui faut s'adapter au nouveau contexte, prendre la crise à bras le corps et tenter d'y remédier en utilisant l'une de ses caractéristiques intrinsèques : la capacité à innover.
[...] La fonction employeur du secteur associatif est donc directement liée à la fonction économique. Plus cette activité économique devient importante, plus il devient nécessaire de renforcer les compétences professionnelles disponibles de façon permanente. A mi-chemin entre le secteur public et le secteur capitalistique, le secteur associatif exerçant à la fois une activité économique et une fonction d'employeur s'est beaucoup développé par la volonté des pouvoirs publics et notamment sur le champ sanitaire, social et médico-social où le secteur associatif est un relais des politiques publiques. [...]
[...] Une incitation à la coopération existait déjà dans la loi du 30 juin 1975, mais elle s'était peu traduite dans des textes applicatifs. Ce n'est qu'avec la loi 2002-02 de rénovation de l'action sociale et médicosociale que le législateur décide de doter le secteur d'un instrument spécifique de coopération offrant un cadre juridique plus complet et plus pérenne (une simple convention pouvant être dénoncée à tout instant). Un des objectifs de cette loi est en effet de favoriser la coordination, la complémentarité, garantir la continuité des prises en charge et de l'accompagnement, notamment dans le cadre de réseaux sociaux et médico-sociaux 40 coordonnés La loi 2002-02 évoque pour cela différentes modalités de coopération parmi lesquelles la possibilité, pour les établissements et services, de conclure des conventions, de créer des Groupements d'Intérêt Economique (GIE) ou Groupements d'Intérêt Public de fusionner ou de créer des Groupements de Coopération Sociale et Médico-Sociale (GCSMS). [...]
[...] Cette mesure va effectivement entraîner la création d'un nombre important de sociétés commerciales, ce qui est une nouveauté pour ce secteur traditionnellement occupé par les seules associations qui se voient soudainement confrontées à une logique économique qu'elles connaissent peu et qui les bousculent quand elles ne les menacent pas tout simplement. La concurrence apparaît : d'abord entre associations et sociétés commerciales, bientôt entre associations elles-mêmes, ce qui est un phénomène nouveau qui bouscule les principes de l'économie sociale et solidaire. En conséquence, des interrogations se font jour sur l'identité du secteur associatif. Des recherches et des études sont menées pour redéfinir l'identité du secteur associatif devenue floue. [...]
[...] Une fois la prise de contrôle effectuée, le Groupe SOS met aussitôt en place ses procédures de 19 En ce sens, il ne s'agit pas véritablement d'une absorption puisque l'entité juridique demeure. Il s'agit en réalité d'une prise de contrôle gestion et redresse la situation économique et financière de l'association grâce à une méthode bien huilée20. L'ambition affichée est la suivante : prouver qu'une association peut être aussi bien gérée qu'une entreprise tout en sauvegardant son histoire et ses valeurs propres. Et le Groupe SOS y parvient parfaitement. [...]
[...] Le Groupe SOS CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE TABLE DES SIGLES ET DES ABREVIATIONS NOTE DE SYNTHESE La professionnalisation des associations apparaît comme étant un objectif majeur tant pour les pouvoirs publics que pour les grandes fédérations associatives. Nombre d'universités ou de Grandes Ecoles ont ainsi mis en place, ces dernières années, des cursus diplômants pour faire face à une demande nouvelle. Une génération de gestionnaires succède à des responsables jusqu'ici, pour la plupart, issus du terrain D'où vient cette exigence nouvelle ? [...]
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