La recherche-intervention : fondements et pratiques - Franck Aggeri (2016) : note de synthèse

Extraits

[...] La recherche-intervention : fondements et pratiques Franck Aggeri (2016) : note de synthèse Face à d'autres méthodes jugées incomplètes, la recherche-intervention se revendique comme une méthode de création de connaissances basée sur l'action. L'attitude positiviste, traditionnellement adoptée par les chercheurs y compris en sciences de gestion, impose une séparation stricte entre le sujet et l'objet étudié. Le but étant une interprétation objective des faits (Pérez, 2008). La posture d'un chercheur-intervenant est au contraire davantage constructiviste, c'est-à-dire en immersion dans le milieu observé afin d'en comprendre avec plus de justesse les tenants et les aboutissants. [...]

[...] Contrairement à une mission de conseil classique, le chercheur-intervenant est ainsi plutôt appelé sur des questions qui relèvent d'un « diagnostic souvent vague » (cf. p. 5). Dans le cadre de la RI, le besoin formulé par l'organisation est davantage incertain ce qui suppose une détermination de l'objet de recherche au cours du processus. Au-delà de l'expertise dont peuvent bénéficier les entreprises à travers ces deux formes de démarches, la RI se distingue par son ambition de production de connaissance plus que de la mise en place de solutions. [...]

[...] (1977), « L'acteur et le système », Éditions du Seuil, essai sociologique, 436p DAVID A. (2000), « La recherche-intervention : un cadre général pour les sciences de gestion ? », IXe Conférence Internationale de Management Stratégique, www.strategie-aims.com [HYPERLINK: http://www.strategie-aims.com], p PEREZ Y. (2008), « La pratique de la recherche-intervention dans les organisations : retour sur les modes de production des connaissances gestionnaires à partir du terrain », Humanisme et Entreprise n°288, p à 113 PICHAULT F. et al. (2008), « La recherche-intervention peut-elle être socialement responsable ? [...]

[...] Le chercheur-intervenant va aller au-delà de ce qui est facilement accessible pour s'intéresser à ce qui relève de « l'intendance » (cf. p. pourtant essentiel à la compréhension des succès ou des échecs d'une entreprise. Le raisonnement mobilisé dans le cadre d'une RI contraste également avec les autres méthodes qualitatives. Si la plupart des scientifiques optent pour un raisonnement tantôt déductif, tantôt inductif, la RI marque sa différence par un raisonnement qualifié d'« abductif » (cf. p. 5). Cette approche se caractérise par la génération de nouvelles questions et hypothèses à partir de l'observation du terrain. [...]

[...] Par ses spécificités, la recherche-intervention comporte ainsi un certain nombre d'avantages, mais aussi de limites par rapport aux autres méthodes qualitatives. Points forts et limites de la méthode La recherche-intervention vise à apporter une analyse plus profonde des problèmes auxquels sont confrontées les entreprises en allant à l'encontre des idées reçues. Par son immersion au sein de l'organisation, le chercheur-intervenant adopte une posture d'enquêteur en s'appuyant sur une série de documents qu'il a pu constituer. Cette nécessité de formalisme découle du risque de « transfert » qui existe du fait de son implication dans le milieu qu'il étudie. [...]