Élaboration des stratégies de travail nocturnes, travail nocturne, infirmière de nuit, étude de cas, expérience au travail, horaires atypiques, activité de travail, expérience de nuit, stratégie individuelle et collective, Code du travail
Cathy Toupin est docteur en ergonomie, chercheuse au Créapt (Centre de recherche et d'études sur l'âge et les populations au travail), au CEE (centre d'études de l'emploi) et maître de conférences à l'université Paris VIII.
L'article, publié en février 2005, traite de précédentes recherches, effectuées par l'auteur en 2003 sur l'articulation de trois facteurs :
- « l'expérience au travail »
- « les horaires atypiques »
- « l'activité de travail »
Ces recherches se sont effectuées par le biais d'une méthodologie subjectiviste et sur des données recueillies lors d'observations in situ et d'entretiens. De précédentes recherches avaient montré l'importance du contenu du travail nocturne, aux exigences spécifiques, alors qu'il est régulièrement moqué et dénigré. L'environnement de travail à cette plage horaire change tout : l'expérience, le réinvestissement de l'expérience spécifique, avec son articulation avec l'expérience classique de jour, et finalement l'élaboration des stratégies, qui s'affinent autour de l'expérience et sont une réponse aux limites humaines, plus grandes à ces heures.
Comment les infirmières élaborent-elles leurs stratégies de travail, compte tenu des spécificités de l'horaire des postes, et de quelle façon tirent-elles avantages de leur expérience pour élaborer ces stratégies ?
[...] L'expérience de nuit s'acquiert beaucoup avec le concours du groupe : le rythme de travail, plus lent et plus collectif, permet d'échanger, tant des questions que des réponses : En clair, la confrontation des points de vue sur les exigences déontologiques ou techniques permet aux infirmières de grandir plus vite. Les échanges portent donc sur des questions concernant le fonctionnement des appareils, les gestes à effectuer. L'expérience de jour : Cette expérience permet une plus grande efficience : c'est un apport substantiel sur la question des angoisses, ou de la technique de soin. C'est par l'exemple que l'expérience se fait ici. [...]
[...] Les objectifs étant différents, les stratégies de travail le sont aussi : cela à cause de l'horaire de travail. L'horaire à trois conséquences : une modification des tâches, de l'environnement et des conditions physique et psychologique des patients et des infirmières. Les stratégies et l'expérience permettent de réaliser le travail dans le meilleur équilibre objectif/moyen Cependant, la question d'une nouvelle conception du parcours professionnel des infirmières, qui répondrait aux problèmes posés par l'horaire et l'importance de l'âge et de l'expérience, reste posée. [...]
[...] C'est un des aspects très spécifiques à la nuit, ou la prise de responsabilité est parfois nécessaire à cause du fonctionnement en sous-effectif des services. - la surveillance des patients : L'état de santé des patients étant sensible, les infirmières doivent vieller sur eux sans pour autant gêner leur sommeil. Cet enjeu est traité de deux façons : rendre visite spontanément au patient sans objectif d'acte de soin, quitte à en faire un, ou laisser la porte ouverte et regarder d'un œil en passant dans le couloir. [...]
[...] Commentaire : l'élaboration des stratégies de travail nocturnes : le cas d'infirmières de nuit d'un service de pneumologie français - Cathy Toupin Cathy Toupin est docteure en ergonomie, chercheuse au Créapt (Centre de recherche et d'études sur l'âge et les populations au travail), au CEE (centre d'études de l'emploi) et maitre de conférences à l'université Paris VIII. L'article, publié en février 2005, traite de précédentes recherches, effectuées par l'auteur en 2003 sur l'articulation de trois facteurs : - l'expérience au travail - les horaires atypiques - l'activité de travail Ces recherches se sont effectuées par le biais d'une méthodologie subjectiviste et sur des données recueillies lors d'observations in situ et d'entretiens. [...]
[...] En lien avec l'état des patients - le sommeil : C'est un des objectifs de l'activité de travail : les patients, très malades dans ce service, ont besoin de sommeil et ont peu l'occasion de dormir durant la journée, à cause des visites et des examens : il faut donc effectuer les soins sans réveiller, autant que possible, les patients. Les infirmières n'allument pas les lumières de la chambre, mais utilisent des lumières indirectes, plus discrètes : le couloir et la salle de bain. La stratégie ultime étant de déplacer ou d'annuler un soin pour ne pas réveiller le patient. - les angoisses : L'environnement accroit les angoisses. [...]
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