Identification, manifestation, sources, stress au travail, caisse de retraite, service social, service médical, dégradation, conditions de travail, troubles physiques, troubles psychologiques, médecins du travail
L'organisation étudiée dans ce cas est une caisse de retraite de province dont le fonctionnement a été entièrement bouleversé au début des années 2000 par la mise en place d'un nouveau système informatique pour le traitement des dossiers. Les salariés de cette caisse de retraite sont répartis de la manière suivante : les activités opérationnelles (gestionnaires de retraite, téléconseillers, personnel de traitement du courrier et chauffeurs) qui représentent 57 % des salariés et qui sont composés principalement de femmes, les responsables hiérarchiques (animateurs et responsables de cellules) qui représentent 16 % des salariés et qui sont composés d'une petite majorité d'hommes et enfin la technostructure (contrôle de gestion, service juridique, SI, gestion des ressources humaines et des plannings, direction) qui représente 27 % des salariés et qui est constituée principalement d'hommes très qualifiés.
Le service social et médical de la caisse de retraite n'ont pu que constater la dégradation des conditions de travail et de santé des employés et l'augmentation des troubles aussi bien physiques que psychologiques de ceux-ci. L'objectif de ce travail est donc d'identifier les manifestations de l'ensemble de ces troubles et d'essayer de les rattacher à leurs sources, tout en suggérant également des sources non forcément perçues par les salariés eux-mêmes, mais pouvant être des causes de troubles et de stress.
[...] Enfin, le fait que les dossiers aient pris du retard a rendu presque impossible un traitement de qualité par la suite. Les gestionnaires ayant dû agir dans une urgence extrême alors que ceux-ci ont toujours eu l'habitude de bien travailler on dut mal vivre cette situation. Personne n'aime bâcler son travail. Insécurité de la situation de travail : La première réaction des salariés de la caisse de retraite quand le changement de système informatique a été annoncé par la direction a été de craindre une mobilité forcée, impliquée par le fait que le système devait être commun à plusieurs caisses de retraite. [...]
[...] Du point de vue du développement culturel des employés, et notamment des gestionnaires et des téléconseillers, le manque de possibilités de prises de décisions peut contribuer au final à rendre leur travail peu épanouissant, d'où le fait qu'ils soient constamment en train de se dévaloriser eux-mêmes. Enfin, on peut également souligner le fait que la monotonie accrue impliquée par l'introduction du nouveau système informatique peu contribué à une diminution du plaisir prit par les employés au travail. Cela se transmettant par la suite à l'ensemble de l'organisation : en effet, travailler avec des personnes qui ne prennent aucun plaisir au travail rend immédiatement notre travail moins plaisant. [...]
[...] La peur d'être mis de côté après la mise en place du nouveau système informatique (notamment pour les plus âgés) a également pesé dans la balance. On peut y ajouter la peur du travail mal fait, la peur de la conjoncture (chômage important dans la région) s'ils venaient à perdre leur travail, etc. La DRH et les responsables ont pu eux aussi avoir peur que les relations à l'intérieur des équipes se détériorent et la direction a pu craindre de devoir faire appel à des organismes privés pour gérer la caisse. [...]
[...] Le fait que la communication à l'intérieur de la caisse de retraite soit uniquement descendante et se fasse uniquement par le biais des responsables de cellules amplifie aussi le fait que les rapports dans l'organisation ne soient pas optimaux et que les salariés puissent éprouver un manque de reconnaissance et de considération de la hiérarchie. Pour ce qui est des relations avec les clients, que nous appelons plutôt affiliés dans ce cas, elles ne sont pas non plus au mieux. [...]
[...] La DRH a également vu ses responsabilités croitre avec tous ces problèmes et a dû mettre en œuvre rapidement des mesures pour que la caisse de retraite continue à fonctionner. Cette pression sur la DRH s'est donc fait ressentir par exemple du fait de la sous qualification des agents, dont la plupart avaient besoin de formation au nouveau système, d'où la nécessité de faire appel à des informaticiens externes, avec lesquels les relations ont très vite dégénéré (on peut penser par exemple que ces derniers ont pu faire preuve d'un manque de patience). [...]
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