Résistance au changement, SNCF, Performance Logistique Industrielle, plateforme de stockage, Centre de Logistique Industrielle, syndicalisme, revendication, cheminots, mouvements syndicaux, conflit des cheminots, sociologie du travail
A la SNCF, le dialogue social se solde presque systématiquement par le conflit. Louis Gallois, ancien Président de l'entreprise, considérait d'ailleurs que « la conflictualité à la SNCF reste une sorte de drogue » . Ainsi, si les Cheminots représentent moins de 1% de la population active française, ils capitalisent à eux seuls entre 15% et 25% des jours de grève du pays, tous secteurs confondus.
A contre-courant de la tendance actuelle, le taux de syndicalisation à la SNCF reste très élevé puisqu'il atteint près de 30% des salariés. Cependant, cette manifeste puissance syndicale ne peut garantir l'apaisement des relations sociales au sein de l'entreprise, et ceci notamment en raison de la forte division qui la caractérise. Si la CGT est majoritaire, la concurrence avec la CFDT et avec Sud Rail s'intensifie. La multitude des syndicats, notamment catégoriels tels que la Fédération générale autonome des agents de conduite (FGAAC), renforce le clivage ambiant et favorise la surenchère des revendications. Par ailleurs, la culture d'opposition est fortement ancrée au sein des organisations syndicales cheminotes pour qui « seul le rapport de force permet d'avancer sur [leurs] revendications ».
[...] En second lieu, la crainte de perdre ce que l'on a se retrouve à un niveau plus symbolique mais tout aussi générateur de résistance. En effet, dans les représentations internes à la SNCF une césure hiérarchique implicite séparait les Appros de la production : cette hiérarchie dans l'honorabilité des personnels est mise à mal par la mise en place du projet PLI et vient de facto se nicher dans les craintes de disparition des habitudes passées. L'analyse psychologique de la résistance des acteurs au changement met par ailleurs en avant la remise en cause des compétences. [...]
[...] L'analyse de la résistance au projet PLI au sein de la SNCF nous amène de surcroît à envisager ses aspects économiques. En l'espèce, le projet conduit par les consultants est la parfaite incarnation d'un projet de niveau micro qui génère des peurs et craintes relatives au niveau macro pour reprendre la classification opérée par Dimitri Weiss. En vertu des textes Européens le secteur ferroviaire devra inéluctablement s'ouvrir à la concurrence, concurrence, qui à l'instar de l'exemple de La Poste, nécessitera certains ajustements au sein de la SNCF. [...]
[...] La politique des syndicats est donc clairement celle de l'opposition systématique. Cependant, comme le souligne Louis Gallois, quand un phénomène [la conflictualité] atteint une telle ampleur et a une telle durée, tout le monde est responsable En effet, si la culture du rapport de force prévaut au sein des organisations syndicales, la culture du compromis n'est pas non plus la ligne de conduite majoritaire de la Direction et de l'encadrement de la SNCF. L'entreprise étant fortement centralisée, l'organisation est cloisonnée et le fonctionnement pesant. [...]
[...] Non seulement ils peuvent se mettre en grève sans risquer de menacer leur emploi, la SNCF ne pouvant être mise en faillite, mais encore leurs arrêts de travail ont un coût tel pour la collectivité qu'ils ont la garantie que les pouvoirs publics interviendront rapidement pour satisfaire leurs revendications et mettre fin au conflit. En effet de grévistes à la SNCF, contrôleurs ou conducteurs, peuvent à eux seuls paralyser près de 30% du trafic national et ainsi bloquer sur les quais une part non négligeable des 2,5 millions de passagers et des 370.000 tonnes de marchandises voyageant quotidiennement par train. Le rapport de force entre autorités et Cheminots est donc complètement déséquilibré à l'avantage des Cheminots. [...]
[...] Le Chef de Projet local a donc un rôle primordial. Il est impératif qu'il soit reconnu par tous les agents de l'établissement, qu'il connaisse parfaitement le terrain, qu'il soit disponible, qu'il ait les compétences et les moyens pour assurer la mise en place. Il est responsable de l'adhésion de tous les agents et du climat de confiance nécessaire. L'équipe projet nationale lui apporte un soutien important. Notamment, un déployeur expert en déploiement, est affecté à chaque établissement. Son rôle est d'apporter un soutien méthodologique lors du déploiement du projet dans l'établissement. [...]
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