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Arrogante et dominatrice, Enron est la septième entreprise américaine, l'un des plus grands producteurs d'énergie du monde. Pourtant à l'automne 2001, elle va faire faillite en quelques semaines.
Les évènements du 11 septembre ont créé une panique boursière qui a elle-même précipité la faillite d'Enron. Le 16 octobre2001, Enron révèle une perte de 1 milliard de dollars et la SEC, l'autorité de tutelle de la Bourse américaine, lance, trois jours après, une enquête sur ses pratiques, ses partenariats et sociétés d'investissement.
En novembre, Dynegy, cinq fois plus petit qu'Enron, accepte de racheter son rival pour 9,5 milliards de dollars, soit un dixième de la valeur du groupe, mais se rétracte aussitôt que la note de crédit d'Enron fut réduite à celle de crédit à haut risque. L'action Enron chute alors de 98% à 65cents.
Le 2 décembre 2001, la vérité éclate : Enron fait faillite ! De la multinationale au chiffre d'affaires de 100 millions de dollars et aux 20 000 salariés, il ne reste rien ! L'Amérique est sous le choc : l'entreprise qu'elle avait tant admirée n'est que corruption, mensonge, fraude fiscale… Le seul bilan positif : l'enrichissement personnel inouï de quelques cadres dirigeants qui commencent par décliner toute responsabilité aux crimes qui leur sont imputés avant d'être reconnus coupables.
On a peine à croire qu'une entreprise de cette taille s'écroule si vite. Pour y voir plus clair, il faut remonter à l'origine, quand la multinationale imposait ses volontés dans tous les pays du monde.
[...] Dominatrice, c'est une multinationale qu'on présente comme une entreprise intègre et forte de son expérience. Elle aime la compétition, conquérir de nouveaux territoires, innover (sacrée "entreprise la plus innovante" des Etats-Unis). D'ailleurs, ses innovations financières lui permettent d'atteindre une rentabilité et une capacité d'endettement élevée. Sa notoriété, sa puissance financière et ses relations étroites avec les pouvoirs politiques (G.W. Bush ) lui permettent d'obtenir progressivement une déréglementation du marché des énergies. Elle use de ses relations politiques pour faire des affaires. [...]
[...] Or, ce modèle de croissance a suscité des choix particulièrement risqués en situation de forte incertitude. Même si les modes d'organisation mis en place par Enron se sont révélés opérants, à chaque fois qu'il a fallu faire des choix, les dirigeants ont préféré maximiser les gains plutôt que s'assurer une meilleure protection contre les risques. L'effondrement d'Enron est finalement le résultat du non-respect des principes du gouvernement d'entreprise ainsi que de l'utilisation exagérée de techniques avancées et de transactions inhabituelles. [...]
[...] Les administrateurs manquaient totalement d'indépendance à l'égard de la firme. Parmi les membres de ce comité, on trouvait John Mendelsohn, qui a touché dollars d'Enron pour son centre de recherche contre le cancer. Ou encore Wendy Gramm, dont le mari, sénateur, a été le deuxième bénéficiaire en volume de la manne financière d'Enron, avec plus de dollars de financement politique au cours des années 1990. Ces rémunérations indues, cette gestion par les dirigeants dans leur intérêt propre ont été cachées au public au mépris des bonnes conduites préconisées par les codes de déontologie de la corporate governance Le problème de l'indépendance de l'audit et du conseil La défaillance de l'ensemble de la chaîne de l'information financière constitue une autre préoccupation majeure mise en exergue par l'affaire ENRON. [...]
[...] De plus, la société Andersen LLP était en plus très dépendante d'Enron étant donné que son client représentait pour elle une part très importante de son chiffre d'affaires. La dépendance s'analyse aussi de la manière suivante : les deux entreprises sont très proches. En effet, la mobilité entre les deux entreprises est importante : Enron embauchait beaucoup d'anciens employés d'Andersen dans les services comptables (experts comptables ) et vice versa. Cette proximité est telle que de 1993 à 1998, le conseil d'administration d'Enron a confié à Andersen l'externalisation de sa fonction d'audit interne. Il n'y avait donc aucune frontière entre l'audit interne et externe. [...]
[...] Or, la crédibilité des informations financières est un véritable bien public. La réforme adoptée le 25 juillet 2002 aux États-Unis, renforçant les sanctions contre les dirigeants malveillants et jetant les bases d'une nouvelle régulation des activités d'audit, témoigne d'une prise de conscience des risques. Nous allons donc voir comment cette affaire a été traitée, à la fois par les pouvoirs publics et par les tribunaux pour restaurer la confiance. III La réaction des pouvoirs publics et des tribunaux La chute d'Andersen : Le cabinet doit répondre de sa négligence ou de sa complicité devant les tribunaux Suite à l'annonce de la faillite le 2 décembre 2001 de la société Enron, le marché se pose des questions. [...]
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