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Le XXIe siècle est marqué par un nombre de suicides croissant. Parmi 160 000 tentatives de suicide annuelles, environ 11 000 cas sont répertoriés en France chaque année, et les autorités estiment que 300 à 400 suicides sont dus à la pression subie au travail. Dans cette situation, la difficulté est d'évaluer la responsabilité de l'entreprise et l'on peut penser que le nombre de décès liés à l'entreprise est en fait beaucoup plus important. Mais comment faire réellement la part des choses sur un acte insaisissable tel que le suicide, comment savoir si cet acte est dû au travail, à la vie personnelle ou à un malaise existentiel… Une des grandes questions actuelles est de savoir ou non si l'on peut accuser le monde du travail à pousser des salariés au suicide. Dans tous les cas la part de responsabilité de l'entreprise reste extrêmement compliquée à mettre en cause et les cas de suicides sont rarement classés comme accident du travail.
Depuis fin 2006, cinq suicides d'employés de Renault ont été particulièrement médiatisés ce qui nous a conduits à choisir cette entreprise afin d'illustrer ce phénomène.
[...] Les actionnaires ont-ils eux aussi conscience de cette lourde tâche sur le plan humain ? Se sont-ils posé la question si les objectifs étaient atteignables en un si court laps de temps ? Nous pourrions avoir cette information, si nous interrogions chaque actionnaire un par un, ce qui nous est bien entendu impossible. Nous pouvons par ailleurs déjà montrer par un simple recoupement d'informations, que le facteur humain n'est pas un des soucis premier des actionnaires de Renault : En effet lorsqu'on observe l'évolution du cours boursier de l'action Renault à partir de chaque événement tragique au techno centre de Guyancourt, aucune sensibilité réelle ne se dégage. [...]
[...] Objectif contrat 2009 Le Contrat 2009 est le fer de lance de Renault depuis son apparition en 2006. Instauré par Carlos Ghosn, il serait à l'origine des incidents intervenus dans l'entreprise. En effet, cet engagement parfois jugé irréalisable ou ambitieux consiste à développer et commercialiser 26 nouveaux modèles en 2006 et 2009. Ce que nous pourrions caractériser d'offensive produit. Ces nouveaux modèles sont basés sur quatre axes : o L'extension des piliers de la gamme : Clio, Twingo, Mégane, Kangoo. [...]
[...] Effectivement remettre en question les objectifs du plan reviendrait à mettre en péril l'avenir de l'entreprise. Quinze jours après cette intervention, une série de mesures ont été prises par le comité exécutif, pour renforcer le management des équipes et améliorer les conditions de vie au travail, ainsi que mieux planifier la charge de travail et mettre en place les ressources nécessaires. Concrètement ses mesures se sont résumées : o au lancement d'une campagne d'information pour rappeler l'existence d'un service téléphonique d'assistance psychologique, proposé à tous les salariés par un prestataire externe. [...]
[...] Un seul suicide a été classé comme accident de travail parmi les cinq suicides survenus depuis 2006. Il y a tout intérêt pour ses ayants droit, à le faire reconnaître au titre des accidents du travail ou des maladies professionnelles et ainsi à le faire prendre en charge s'il est en rapport direct avec son travail. On considère qu'un accident survenu par le fait ou à l'occasion du travail" est un accident du travail. Comparaison sectorielle La situation actuelle s'inscrit dans la souffrance au travail. [...]
[...] Tous les employés de Renault s'accordent à dire que ces objectifs sont inatteignables. Le groupe Renault a été propulsé sur le devant de la scène et mis au centre de la polémique. Pour autant, Renault considère que sa responsabilité n'est pas engagée : les raisons des suicides sont d'ordre privé/personnel et ne peuvent en aucun cas être classées en tant qu'accident de travail Renault essaie de se déresponsabiliser en mettant en avant le fait que les victimes étaient pour la plupart des prestataires du techno centre et non des employés directs. [...]
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