Classification des emplois, pesée des postes, méthodes classiques, réalité des postes, Ressources Humaines, politique de rémunération, GPEC, maintien de l'équité, cohérence des organigrammes
Se reconnaître dans un niveau social, se grouper et différencier d'autres individus constituent des besoins fondamentaux pour l'Homme. Le besoin d'appartenance et de reconnaissance sociale est représenté au troisième niveau dans la pyramide établie par Maslow, juste au dessus des besoins physiologiques et de sécurité. L'Homme semble éprouver le besoin de pouvoir se situer en société, en se référant à certains éléments de son existence, en particulier de son travail, qui jouent alors pour lui une fonction identitaire.
A l'époque de Moyen Age, les travailleurs et artisans étaient déjà regroupés par métiers, au sein de corporations. On évaluait leur habileté selon un niveau d'apprentissage et de maîtrise qui leur était attribué et qui évoluait au fil des années d'expérience.
Avec l'arrivée de l'ère industrielle et du travail à la chaîne, des théoriciens tels que Taylor et Ford préconisent la spécialisation et la rationalisation du travail. Celui-ci est alors divisé en tâches, qui composent un poste. En 1945, afin d'évaluer et de mesurer de manière formelle l'importance du poste, et donc la rémunération que mérite son titulaire, la France signe les Accords Parodi. Ces accords permettent de donner un cadre général aux grilles de classification mises en place par les branches professionnelles. Les comités d'Entreprise, créés la même année, précisent ce cadre au sein de chaque organisation. S'appuyant sur l'unification des statuts du personnel fonctionnaire, dont Maurice Thorez est à l'origine, les accords Parodi fixent des critères en matière d'autonomie, de responsabilité, de niveau de connaissance et de difficulté technique pour évaluer les postes de travail. Cette convention est toutefois critiquée car considérée comme trop rigide et ne prenant pas en compte les évolutions du contenu du travail. En 1975, l'UIMM fait le choix des grilles à critères classant (niveau de connaissances, type d'activité, responsabilité et autonomie), divisés en différents échelons. Elle engrange ainsi une tendance forte dans les méthodes de pesée des postes.
A l'heure actuelle, on observe que les systèmes de classification changent d'orientation et prennent de la distance avec le poste de travail, en s'intéressant plus particulièrement à la personne. Des notions de qualification et de tâches, l'évaluation des emplois tend à se rapprocher de la notion de compétence.
Ces évolutions nous amènent à nous interroger sur les méthodes qui restent les plus couramment utilisées dans la définition des cotations des emplois, les méthodes analytiques factorielles, et plus particulièrement sur leurs critères d'évaluation. Pourquoi assiste-t-on à un tel glissement dans l'évaluation ? En quoi les critères des méthodes classiques ne suffiraient-ils plus à établir une classification ? Et le cas échéant, pourquoi ces méthodes demeurent encore aussi largement utilisées ? Avant d'entrer dans la discussion à proprement dite de l'obsolescence des grilles à critères classant, nous commencerons par nous intéresser à la rémunération, à l'origine de la nécessité d'une classification. Sur quels critères les organisations basent-elles la fixation des rémunérations et pourquoi l'évaluation des emplois s'avère indispensable ? Nous expliquerons ensuite le fonctionnement des principales méthodes critérielles, avant d'en détailler quelques unes. Ces éclaircissements nous permettront de faire apparaître les limites de ces méthodes : comment affirmer que ces méthodes, qui ne relèvent d'aucune science, nous révèlent la réalité des postes étudiés ? Nées il y a plusieurs dizaines d'années, restent-elles adaptées aux nouvelles exigences de l'économie et du marché du travail contemporains ? Nous rechercherons enfin les nuances à apporter à la critique de ces méthodes de pesée, en nous appuyant sur les outils et concepts indispensables à une bonne gestion des Ressources Humaines.
Mots clés: étude, classification, emplois, grille, salaires rémunération, syndicat, ressources humaines, RH, comités d'entreprise, GPEC, UIMM, Taylor, Ford, avantages, travail, rétribution
[...] However, are their criteria sufficient to account for the reality of the studied jobs, granting a right and justified remuneration ? Lack of flexibility in these methods and in criteria articulation, skew of postulates and a priori, human subjectivity are all parameters which make jobs evaluation complex and tend to skew it. In spite of this, these methods remain the actual best solution in looking for equity, coherence of organisation, and to support an efficiency Estimated management of employment and competences Abraham Maslow (1908, 1870), psychologue à l'origine de la théorie de la pyramide des besoins, dans son article Theory of Human Motivation paru en 1943 Du nom d'Alexandre Parodi, ministre du travail entre le 9 septembre 1944 et le 21 octobre 1945 (1901 1979) Du salaire à la rétribution, pour une nouvelle approche des rémunérations, Gérard Donnadieu, Collection Entreprise et Carrières, Editions Liaisons, pages 23-29. [...]
[...] Cependant, leurs critères demeurent-ils suffisants à rendre compte de la réalité des postes étudiés, garantissant ainsi une rémunération juste et justifiée ? Le manque de flexibilité des méthodes et de l'articulation de ces critères, les biais des postulats et à priori, la subjectivité humaine sont autant de paramètres qui rendent complexe l'évaluation des emplois et peuvent la biaiser. Pour autant, ces méthodes restent la meilleure solution existante à ce jour dans la recherche d'équité, de cohérence dans l'organisation, et de soutien dans la conduite d'une GPEC efficace. [...]
[...] La flexibilisation de l'économie et des organisations accélère les processus de production, et le salarié est sans cesse confronté à des évolutions ou revirements de ses situations de travail. Les compétences requises se transforment. Eric Vatteville («Management stratégique de l'emploi 2003)[9], estime que dans un contexte d'évolution des emplois, le savoir-être prend le pas sur le savoir-faire. Les employeurs jugent moins leurs collaborateurs (présents ou futurs) sur ce qu'ils savent que sur leur personnalité, leur potentiel ce qu'il définit par leur capacité à apprendre, à s'investir dans le travail au service de l'entreprise, à analyser et à résoudre des problèmes, à faire preuve d'initiative, de créativité, de mobilité intellectuelle L'auteur exprime bien le besoin des organisations en terme de capacité d'adaptation et d'intellect de la part de ses ressources humaines. [...]
[...] En pratique, des catégories d'emplois sont de valeur comparable lorsqu'elles se situent à l'intérieur d'un même intervalle de points. Par exemple, des catégories d'emplois dont les résultats d'évaluation seraient de 460 et de 464 points pourraient être jugées de valeur égale ou comparable. Une certaine prudence est cependant de mise dans l'établissement des intervalles de points afin que ceux-ci n'aient pas d'effet discriminatoire sur les catégories d'emplois à prédominance féminine. Le texte du présent document s'inspire de la législation en vigueur. [...]
[...] Ces quelques critères, avec des dénominations simples, permettent en effet une meilleure compréhension par tous. Toutefois, pour garder une précision, il reste nécessaire d'approfondir le contenu et la signification de chacun de ces critères, ce qui est rendu possible par l'établissement de sous-facteurs ou sous-domaines pour chacun des critères. Or c'est justement ces sous-domaines qui peuvent devenir parfois trop abstraits, ou trop perméables entre eux. Ce qui pourra amener le comité ou la personne dédiée à cette classification à privilégier un aspect plutôt positif du poste sur l'un des sous-domaines, et un aspect plutôt négatif sur un autre sous-domaine, appartenant à un critère différent. [...]
Référence bibliographique
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