Les derniers chiffres officiels de l'INSEE datant de 1999 indiquent qu'il y aurait, en France, 12 millions de personnes dites handicapées. Ce chiffre peut paraître important au vu de la population totale française. En effet, il s'agit d'une statistique traitant du handicap au sens large. Ce chiffre, 12 millions, varie en fonction de ce que l'on prend en compte de cette notion finalement très jeune puisqu'elle n'est apparue pour la première fois il n'y a même pas un siècle.
Lorsque l'on croise une personne handicapée dans la rue ou ailleurs, on a forcément été tenté au moins une fois de détourner le regard, d'ignorer sa présence ou au contraire, de lui porter un regard de pitié ou malsain. En partant de ce constat, on peut deviner cette attitude de rejet et d'exclusion qui entoure cette population. Pourtant, une personne handicapée suit le même chemin de vie qu'un être valide : naissance, enfance, adolescence puis l'âge adulte également synonyme de vie active. A chacune de ces étapes, il sera confronté à ces mêmes problèmes.
Cependant, avant de s'attarder sur les problèmes d'insertion que connaissent les personnes handicapées, nous allons revenir sur cette notion de handicap qui, comme les chiffres le prouvent, reste très vague.
Etymologiquement, ce mot provient de l'expression anglaise « hand in cap » signifiant littéralement « main dans la casquette » : jeu de hasard et de pari où les participants avaient une main liée dans le dos. A la fin du XVIIIème siècle, l'expression se contracte en un seul mot et s'emploie désormais dans le milieu hippique pour égaliser les chances entre concurrents imposant aux chevaux plus légers un poids plus important sur leur dos.
Il faudra attendre 1940 pour que le mot soit officiellement introduit dans le dictionnaire français. En 1980, le Britannique Philip WOOD révolutionne la vision du handicap en le définissant comme un désavantage dont est victime une personne pour accomplir un rôle social normal du fait de sa déficience ou de son incapacité. Malheureusement, la définition est incomplète dans le sens où elle ne prend en compte que le handicap en lui-même et non pas la structure sociale (famille, habitat, travail, amis…) qui entoure celui-ci. Or ceci est très important dans la mesure où il s'agit de l'environnement dans lequel évolue la personne handicapée.
Comment alors définir le handicap? C'est la question que se posait le sociologue Serge EBERSOLD dans son livre "L'invention du handicap" où il écrit : il est en effet frappant de constater qu'il n'existe pas à l'heure actuelle de définition précise du handicap. Vocable d'origine anglaise, il désigne, d'une manière générale et très vague, le désavantage d'une personne par rapport à une autre. Il est d'ailleurs communément admis que le recours à cette notion, de par le flou qui l'entoure, pose d'innombrables questions sur l'appréciation du désavantage, la norme à utiliser pour le mesurer et que toute appréhension des populations dites handicapées est fort aléatoire. Ceci est d'autant plus complexe que le législateur, bien que codifiant et consacrant la condition de handicapé dans la loi de 1975, ne fournit aucune définition des populations concernées, cette tâche revenant aux commissions chargées de conférer le statut de handicapé.
C'est seulement depuis l'année 2005 qu'apparaît une définition ne se focalisant pas que sur l'aspect médical du handicap avec la législation n°2005-102 du 11 février 2005, connu sous le nom de loi dite pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Elle considère que « constitue un handicap toute limitation d'activité ou restrictions de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques d'un poly-handicap ou d'un trouble de santé invalidant.
Tout au long de ces années, on constate que les notions de handicap et de personne handicapée s'affinent, gagnent en maturité sans pour autant trouver un accord sur celles-ci. Cela a un impact sur la qualité de vie de ces individus qu'on ne sait au final toujours pas définir mais que l'on souhaiterait voir insérés dans notre société. Cette insertion peut être d'ordre social ou professionnel.
Pour aider la population active handicapée à s'insérer professionnellement dans le milieu ordinaire du travail, une multitude de services et d'organismes ont été créés en ce sens. En effet, les premiers organismes d'insertion sont apparus en 1987.
Comment une multitude de services arrivent-ils à se coordonner sur les pratiques d'insertion des adultes handicapés en milieu ordinaire de travail? Qu'en est-il des différents accords, conventions et partenariats? Comment un handicapé peut-il espérer être inséré dans une telle organisation?
Pour répondre à toutes ces questions, il est important de replacer le travailleur handicapé dans son contexte professionnel à savoir son employeur et les organismes l'ayant aidé à s'insérer. Une fois tous ces éléments acquis, nous pourrons mettre en valeur les pratiques courantes d'insertion dans le milieu ordinaire du travail tout en faisant un parallèle avec le milieu protégé. Nous verrons enfin en dernier lieu comment l'insertion professionnelle d'une personne handicapée est loin d'être systématique et définie à l'avance malgré les moyens mis en œuvre.
[...] On assiste dès lors à une multitude d'actions renforçant l'insertion professionnelle en milieu ordinaire au détriment du milieu protégé. Ce changement de logique peut s'expliquer par le fait que la plupart des gens qui étaient envoyés dans le milieu protégé n'étaient pas à leur place. Beaucoup ne se considéraient pas comme incapables de travailler une voie de secours ? Aujourd'hui la voie du milieu protégé est la dernière voie de secours lorsqu'on échoue son adaptation dans le milieu ordinaire de travail car celle-ci peut parfois prendre du temps avec certains types de handicap. [...]
[...] La découverte des métiers, la mobilisation des compétences, l'émergence des projets ou encore l'acquisition des connaissances de base sont des éléments étudiés lors de ces formations courtes. Nous venons donc de voir les formations principalement mises en œuvre par l'AGEFIPH mais il existe 2 autres systèmes de formation indépendants de cet organisme : Les formations propres aux personnes handicapées en CRP (Centre de Rééducation Professionnelle, de formation, de pré-orientation, de préformation et de formation qualifiante). Elles sont financées par la Caisse Primaire d'Assurance Maladie et agréées par le Ministère de l'Emploi et de la Solidarité pour l'aspect technique des formations. [...]
[...] On entend par obligation d'emploi, l'obligation d'employer des personnes handicapées à de l'effectif total d'une entreprise. De plus, il faut savoir que faire reconnaître son handicap est une démarche tout à fait personnelle et non obligatoire. Néanmoins si la personne veut bénéficier des droits et des aides, parfois elle a tout intérêt à se faire reconnaître en tant que tel histoire des lois Le point de départ de la notion de travailleur handicapé se place dès la guerre de 1914-1918 d'où les mutilés de guerre reviennent en très grand nombre. [...]
[...] De même, afin de réduire la discrimination à l'embauche, la loi de 2005 a supprimé la classification de la lourdeur du handicap établie en 1987. B. Les organismes d'insertion 1. les différents services Maintenant que nous avons défini ce qu'était un handicapé grâce à différentes notions juridiques, sociales et statistiques, il paraît normal de s'intéresser aux acteurs qui vont favoriser l'insertion professionnelle au sein de la société. En effet, chaque organisme et institution ont un rôle précis à jouer. L'ETAT : élément important et premier du système dans la mesure où c'est lui qui édite les lois favorables aux handicapées. [...]
[...] les budgets et obligation de résultat L'insertion professionnelle des personnes handicapées est régie par un quota : On a des obligations de saisie à faire, statistiques . Nous devons accueillir jusqu'en fin personnes dont 436 indemnisées. On les a largement dépassés. Par rapport à l'AGEFIPH, on n'a pas d'objectifs particuliers, le tout étant d'avoir un portefeuille conséquent afin de pouvoir faire de l'insertion. (Madame X de Cap Emploi) Même si les quotas sont souvent dépassés, cela peut être un moyen de pression dans la mesure où l'insertion professionnelle pourrait être bâclée au profit de l'obligation de résultat. [...]
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