L'égalité hommes/femmes chez Metro Cash&Carry France

Résumé du document

« La loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l'homme » d'après l'article 3 du préambule de la constitution française de 1958 qui reprend le préambule de la constitution de 1946.
En un demi-siècle, les femmes ont massivement investi le marché du travail. Aujourd'hui, plus de 46.2 % des emplois sont occupés par les femmes. Près de 80 % des Françaises de 20 à 50 ans participent activement à la vie économique du pays. Des professions prestigieuses (médecins, professionnels du droit, formateurs…) se sont féminisés… Pourtant, d'importantes inégalités perdurent entre les femmes et les hommes dans la recherche d'emploi et dans la vie professionnelle. Ainsi, les différences de rémunération entre hommes et femmes sont de l'ordre de 21 % en moyenne et les femmes sont surreprésentées parmi les bas salaires. Dans le secteur public comme dans le secteur privé, elles sont plus touchées que les hommes par le chômage : 51 % des chômeurs sont des chômeuses.
Ces écarts sont dus pour partie à la concentration des femmes dans certains secteurs, dans les catégories d'employés. Elles sont en effet massivement représentées dans les métiers du tertiaire aux trajectoires moins ouvertes que les métiers techniques et scientifiques, souvent mieux payés, vers lesquels se tournent les hommes. La majorité des femmes se retrouvent ainsi dans le salariat d'exécution où elles constituent 80 % des employés. Plus nombreuses que les hommes à occuper des emplois temporaires (CDD, stages, emplois aidés), elles travaillent à temps partiel cinq fois plus souvent que les hommes. Leurs choix d'orientation scolaire et universitaire, les pratiques des entreprises, les conditions du partage des tâches domestiques et familiales et l'effet du temps partiel expliquent aussi la persistance des inégalités observées entre les femmes et les hommes.
Face à cette situation, les pouvoirs publics ne sont pas restés inactifs. En effet, avec les évolutions du droit international et communautaire, la loi Roudy du 13 juillet 1983 a introduit un principe général de non-discrimination entre les sexes dans tous les domaines concernant les relations de travail (embauche, rémunération, formation), interdire les droits particuliers accordés en considération du sexe, renforcer les dispositions relatives à l'égalité de rémunération entre les hommes et les femmes et ouvrir aux employeurs la possibilité de prendre, par le biais d'accords avec les syndicats, des mesures « d'action positive » temporaires visant à favoriser l'embauche, la formation, la promotion et l'amélioration des conditions de travail des femmes.
Dix-huit ans après, le bilan très décevant des réalisations en matière d'égalité négociée et les progrès communautaires en matière d'égalité de traitement entre les hommes et les femmes conduisent les pouvoirs publics à promouvoir une approche plus pragmatique de la mise en œuvre de l'égalité professionnelle. Le dispositif Roudy est accentué avec la loi Génisson du 09 mai 2001 qui, désormais, oblige les entreprises à négocier sur l'égalité hommes/femmes. Un « label égalité » récompense les organismes publics et privés menant une politique de gestion des ressources humaines qui valorise l'égalité professionnelle. Une Charte de l'égalité entre les hommes et les femmes engageant les ministères, les collectivités territoriales, les partenaires sociaux, les chambres consulaires, les réseaux associatifs et la société civile à promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes est présentée en mars 2004.
Cette disparité nous amène à relever dans quelle mesure la loi peut elle influencer voire obliger le changement de mentalité quant à la discrimination ancestrale hommes/femmes au regard de l'emploi ?
L'étude que nous allons réaliser a été faite au sein de la Société MÉTRO Cash & Carry France. Métro 36ème entreprise mondiale est une société de distribution grossiste à prédominance alimentaire où l'emploi est principalement masculin.
Nous ferons donc dans une première partie un état des lieux nous donnant des précisions sur l'entreprise étudiée. L'impact de la réglementation en faveur de l'égalité des chances s'impose dans une deuxième partie axée sur la législation en vigueur en France et en Europe. Les résultats de l'étude vous démontreront en troisième et dernière partie que les mentalités sont difficilement « changeables ».