Mécanisme de gouvernance, entrepreneuriat à vocation solidaire, associations, mutuelles, coopératives, sociétés de capitaux, responsabilité de l'entrepreneur, parties prenantes, rentabilité économique, stratégie de développement, dysfonctionnements, crises
Le secteur dit de l'économie sociale et solidaire est constitué de différentes organisations (associations, coopératives, mutuelles…) dont la spécificité est de combiner un groupement de personnes reconnues pour leur apport humain au sein des missions de l'organisation et non seulement pour leur contribution financière, dans un objectif à vocation humaine et d'utilité sociale. Ces organisations ont pour intérêt principal la satisfaction des besoins peu ou mal pris en charge par la sphère privée et la sphère publique tout en centrant toujours leurs missions sur la personne. Leur but est donc non lucratif et respecte les principes de développement durable et d'une organisation démocratique. L'économie sociale et solidaire est née de la volonté de construire une société plus égalitaire où l'économie reste avant tout au service de la personne sur la base des premiers théoriciens de l'économie sociale tels que Saint-Simon, Proudhon ou Louis Blanc. Ces valeurs sont donc bien éloignées de celles du monde libéral et beaucoup plus centrées sur la réalité moderne et les préoccupations collectives en termes de solidarité, de citoyenneté, de développement durable d'Humanisme.
[...] Coopératives d'entreprises : lorsque les associés sont les entrepreneurs (coopératives agricoles, coopératives artisanales, coopératives de transporteurs, coopératives maritimes, coopératives de commerçants détaillants) Coopératives de production (SCOP) : lorsque les associés sont les salariés. Coopératives bancaires : lorsque les associés sont les clients déposant ou emprunteurs (banques populaires, caisses d'épargne, crédit agricole, crédit coopératif, crédit mutuel). Société Coopérative d'Intérêt Collectif (SCIC) : lorsque les associés sont multiples (usagers, salariés, personnes physiques, associations, entreprises, collectivités locales . Elles permettent de créer les coopérations territoriales nécessaires pour répondre à de nouveaux besoins sociétaux. Ces deux types d'entreprises imposent des spécificités dans sa notion de gouvernance. [...]
[...] Jean-Louis LAVILLE soutient que les organisations d'économie sociale se sont progressivement orientées vers une logique d'adaptation au mode de production marchand. Cette idée pose la question de savoir comment les dirigeants d'entreprises à vocation solidaire peuvent maintenir l'ambition sociétale à long terme sans passer par un niveau même minimum de profit, ou par une gestion rationalisée et performante. Le domaine non marchand englobe l'ensemble des institutions et des activités où les droits de propriété ne sont pas parfaitement exclusifs et donc non transférables. [...]
[...] Nous pouvons nous interroger néanmoins sur le devenir des entreprises d'entrepreneuriat à vocation solidaire et du principe de démocratie participative au-delà d'un certain niveau de croissance et de rentabilité. La théorie économique nous apprend que l'existence de firme de grande taille est le résultat de l'existence de rendements croissants dans l'économie. Il nous reste à observer les structures d'entrepreneuriat à vocation solidaire de façon empirique pour voir si elles suivront la même évolution que les entreprises prolifiques de l'économie marchande. [...]
[...] La gouvernance doit donc porter sur la gestion financière, son fonctionnement institutionnel et ses modes d'action afin de mener à bien ses missions. La gouvernance permet d'organiser un système de direction et de contrôle de l'association permettant un équilibre entre les différentes instances (conseil d'administration, assemblée générale, direction une détermination de la structure, de la méthode de travail et des rôles respectifs de ces instances, d'assurer la prise en compte adéquate des attentes de toutes les parties prenantes à l'organisation (bénéficiaires, bailleurs de fonds, salariés, bénévoles, donateurs ) et tout cela dans le respect des statuts et des règlements intérieurs. [...]
[...] La notion d'économie sociale incarne une vision plus historique qui se définit souvent par ses statuts, alors que l'entrepreneuriat est une notion qui privilégie des aspects plus pragmatiques centrés sur les projets. Nous associerons donc ces différentes terminologies tout au long de cet exposé. Historique L'émergence de l'économie sociale en Europe peut être située sur la période 1848 et 1900, au même moment que la naissance du syndicalisme et des premières structures collectives industrielles ou agricoles. C'est à cette époque, avant même la loi sur les associations de 1901 que les individus posent les bases de trois grands types de structures toujours d'actualité : les coopératives, les mutuelles et les associations. [...]
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