délocalisation, personnel, marge de manoeuvre, représentant, syndicat, code du travail
Un article de presse récent titrait : "La délocalisation : nouvelle peur des pays riches". Il se passe rarement une journée sans que ce thème ne soit abordé dans les médias. La délocalisation est un sujet d'actualité au niveau mondial et plus spécifiquement encore au niveau européen. Elle suscite des questionnements et des débats entre partisans du libre échange qui souhaitent laisser faire le marché en attendant une auto-régulation de sa part, et les apôtres de la nécessaire régulation de l'économie mondiale qui craignent de voir des régions du monde se vider de leurs emplois au profit d'autres dans lesquels les conditions de travail sont plus précaires. Ce débat est d'autant plus vif depuis quelques années avec l'émergence de la Chine qui combine à la fois une main-d'oeuvre bon marché et flexible, avec un marché de consommation intérieur énorme et en plein essor.
Quoi qu'il en soit, la mondialisation et le développement des échanges internationaux depuis 50 ans, permis par la signature des accords de Bretton Woods puis du GATT, ont bouleversé profondément la carte sociale, économique et politique et remis en cause la division internationale du travail existante. Les salariés victimes de ces délocalisations fustigent bien souvent le manque de soutien et de combativité de leurs représentants face au patronat et s'en remettent parfois aux pouvoirs publics en leur demandant de prendre le relais pour freiner les délocalisations ou au moins en atténuer les conséquences sociales. Mais peuvent-ils avoir une influence sur les décisions prises par une entreprise multinationale dont le siège social est bien souvent installé à des milliers de kilomètres du site menacé de délocalisation ? Quelles sont leurs marges de manoeuvre dans cet environnement mondial ? (...)
[...] Cette approche est fortement ancrée dans le code du travail français qui impose que les négociations se déroulent avec des organisations syndicales représentatives. Autre caractéristique de la négociation en France : elle se déroule davantage sur le mode de l'assemblée (nombre de participants élevés) que sur celui du comité (nombre restreint de participants). Cette pratique renforce ainsi le sentiment de force, le sentiment de représenter toutes les tendances et de soutien mutuel. Nous verrons un peu plus loin que le pluralisme syndical participe également à la spécificité du modèle français de négociation et rend l'engagement plus difficile. [...]
[...] La délocalisation, quelle marge de manoeuvre pour les représentants du personnel ? 1ère PARTIE INTRODUCTION I En quoi consiste une délocalisation ? Plusieurs définitions Les différentes formes : Défensives et offensives Avec ou sans apports de capitaux II Quelles raisons ont amené les entreprises à délocaliser ? La délocalisation au cœur des échanges internationaux La concurrence mondiale de plus en plus forte Le coût de la main d'œuvre et la qualification Evolution du mode de consommation des ménages Le Dumping fiscal, social, réglementaire et monétaire III Emergence et évolution du phénomène Les années 1960-1970 Les années 1970 -1980 Les années 1980 1990 Les années 2000 IV Impact et influence sur l'emploi Les emplois perdus en France Les créations d'emploi en France et ailleurs 2ème PARTIE I Rappels théoriques sur la négociation La négociation dans les sciences sociales Trois acceptations de la négociation sociale Champs et limites des principes énoncés Les stratégies de négociation La forme de la négociation en France et en Europe II Les 3 acteurs dans la délocalisation : quelle négociation ? [...]
[...] En effet, il s'agit de la mondialisation de la production, c'est à dire de la mondialisation du travail. Avec les délocalisations de production, on a donc à faire à une logique similaire à celle de la mondialisation du capital financier, c'est à dire à un processus qui, une fois démarré, s'auto alimente et ne peut que se généraliser. Avec la mondialisation du travail, tout comme pour la mondialisation du capital financier, on a à faire à une véritable dynamique sans autre but et limite que sa généralisation à toute la planète, et pas seulement à un phénomène temporaire et limité. [...]
[...] Elle suppose en outre l'exploitation des faiblesses et des divisions de l'autre partie tout en assurant la cohésion et le consensus au sein de son groupe. Chaque partie cherche également à contester les motivations de l'autre partie et de manifester de l'hostilité, ce qui a pour effet d'augmenter le degré d'hostilité de chaque côté. Des comportements de ruse, une argumentation subjective, une information cloisonnée sont des phénomènes largement observés dans la négociation de contrainte. La négociation de coopération renvoie quant à elle à l'utilisation de tactiques de type gagnant-gagnant sur la base des intérêts respectifs de chaque partie. [...]
[...] Prenons ici l'exemple de la délocalisation de l'industrie électronique des décennies 80 et 90. Non seulement elle concerne les productions existantes à l'époque, mais c'est aussi indirectement toute une production concernant un marché en pleine expansion qui est partie. Ce sont par exemple : les lecteurs de dvd, les ordinateurs, les téléphones portables, les petits appareils électroniques (thermomètres, baladeurs divers, montres, réveils, etc.) qui sont fabriqués aujourd'hui dans les pays à main d'œuvre bon marché. On ne peut certes pas dire que cette production a été délocalisée, puisque certains produits totalement nouveaux n'ont jamais été fabriqués chez nous, mais indirectement une partie de leur production résulte bien de la délocalisation antérieure de l'industrie électronique. [...]
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