Technologies de l'information et de la communication, TIC, entreprise, arrêt Nikon, rapport de la CNIL, gestion des ressources humaines, IRP, instances représentatives du personnel, internet, intranet, télétravailleurs, télétravail
Le 9 novembre dernier, le tribunal de grande instance de Caen a ordonné la suspension d'un dispositif d'alerte instauré par la société Benoist-Girard, une filiale du groupe américain Stryker. Par ce dispositif, les salariés pouvaient, via un site Internet, dénoncer les comportements de leurs collègues qui, selon eux, portaient atteinte à l'intérêt de l'entreprise. Par ce moyen, l'employeur établissait donc une forme de contrôle sur ses salariés. La justice a condamné ce dispositif qui était « susceptible de porter atteinte aux droits et libertés individuelles de tous les salariés » et constituait donc « un trouble manifestement illicite ».
Cette décision démontre à quel point les Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) sont présentes aujourd'hui dans le monde professionnel et à quel point elles sont un sujet de polémique. Elle pose également la question des libertés individuelles au travail, alors que celui-ci se définit en premier lieu par l'existence d'un lien de subordination.
Dans la dernière décennie, l'informatique et les télécoms se sont rapprochées et c'est ainsi que les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication sont nées. Ces dernières regroupent les techniques utilisées dans le traitement et la transmission des informations, telles que la téléphonie mobile, la messagerie électronique ou encore l'Intranet. L'utilisation des TIC ne cesse de s'étendre et devient de plus en plus importante, suite à la mondialisation et à l'internationalisation des échanges, notamment du fait de leur rapidité et de leur coût de diffusion minime. Elles prennent ainsi une place croissante dans la vie humaine et le fonctionnement des organisations.
En effet, l'information est une des matières premières de l'entreprise. Elle doit l'acquérir, la transformer puis la traiter. Son importance est d'ailleurs renforcée face à notre environnement en continuelle mutation. Une fois l'information recueillie et traitée, il faut la communiquer aux collaborateurs de l'entreprise. C'est pourquoi les TIC sont devenues les principales alliées des organisations puisqu'elles permettent d'obtenir une information davantage fiable et rapidement diffusable. Elles concernent tous les domaines d'activités et toutes les fonctions de l'entreprise. Des solutions technologiques adaptées aux problématiques de chaque service sont développées pour accroître leur efficacité.
Actuellement, on constate que les entreprises introduisent de plus en plus ces technologies au sein de leur fonction ressources humaines. De nouvelles formes de communication et de nouveaux modes de travail émergent et modifient la relation de travail. C'est pourquoi il convient de se poser la question suivante : quels sont les impacts du développement des TIC sur le travail au sein des organisations ?
[...] Les TIC sont bien souvent sources de problèmes pour les employés plutôt que d'allégement de leur travail. Les limites de cet allégement de travail 1 Un accès souvent limité Tout d'abord, parmi les entreprises qui déploient une architecture Intranet, rares sont celles qui ont connecté l'ensemble de leurs salariés au réseau. Bien souvent, les personnels des centres de production ne sont pas concernés par le déploiement, on assiste donc à un développement de TIC à deux vitesses. Pourtant, un opérateur, un chef de chantier ou un responsable situé au siège ont dans l'absolu tous autant besoin d'un accès à l'Intranet. [...]
[...] Le télétravail s'intègre également dans la gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences (GPEC) dont la négociation a été rendue obligatoire par la loi du 18 janvier 2005 dans les entreprises ou les groupes de plus de 300 salariés (L. numéro 2005- janv JO 19 janv.) ; obligation triennale de négocier est faite sur la mise en place d'un dispositif de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences ainsi que sur les mesures d'accompagnement susceptibles de lui être associées, en particulier en matière de formation, de validation des acquis de l'expérience, de bilan de compétences ainsi que d'accompagnement de la mobilité professionnelle et géographique des salariés (C. trav, art. L. 320-2 ; se reporter à l'étude 1140). [...]
[...] Enfin, la diffusion d'informations par la fonction RH aux collaborateurs de l'entreprise via les TIC est beaucoup plus rapide et efficace. En effet, envoyer une information par email à tous les salariés demande moins de temps que d'envoyer des courriers, et est plus efficiente. On peut donc conclure que d'un point de vue opérationnel, la mise en œuvre des TIC au sein de la fonction RH permet d'alléger la charge de travail. Sur la relation de travail Le premier impact sur la relation de travail est celui relatif à la subordination. [...]
[...] On peut aussi voir de plus en plus un essor des routines défensives (Argyris, 1995), des collaborateurs se voient déposséder de leurs prérogatives, en devant mettre à disposition certaines informations ou connaissances. Ils entrent donc dans leur fonctionnement personnel et donc dans des logiques de routines défensives. Celles-ci se manifestent, d'après Argyris, par le fait de ne pas divulguer certaines informations, de proclamer ouvertement à l'extérieur une façon d'agir, mais de faire le contraire. Autant d'attitudes qui bloquent tout processus d'apprentissage et de déploiement de bonnes pratiques au sein de l'organisation. [...]
[...] L'effet d'ossification exprime que rechercher une stabilisation permanente des processus de l'entreprise peut s'avérer être contre- performant. Ainsi, informatiser des processus renvoie à supprimer toutes formes de connaissances tacites et d'autonomie des collaborateurs. Enfin, le dernier risque est lié aux interprétations des individus lors de leurs travaux sur des outils informatiques. Présélectionner les informations et connaissances auxquelles les individus auront accès amène simplement à simplifier ou réduire leurs champs d'interprétation. VI. Internet, Intranet : zones de non-droit et de contrôle patronal? [...]
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