Tutorat, transfert des savoirs, transferts des compétences, mixité des âges, éducation, méthodes de travail, génération des juniors, génération des seniors, déséquilibre démographique, savoirs individuels, savoirs tacites, transmission de compétences
Dans le monde de l'entreprise, la difficulté première est d'ordre discriminatoire au niveau de l'âge. En effet, on a tendance à ne pas prendre au sérieux : les « vieux », qui radotent, les « jeunes », qui manquent de maturité. Les deux ont, soit du temps, soit de l'énergie pour se mobiliser dans les changements sociaux. Il faut dire que le modèle de la famille lui-même n'est pas systématiquement un modèle de consensus générationnel. Qu'en est-il au sein des entreprises ? La différence d'âge risque-t-elle de générer des incompréhensions sur les méthodes de travail ? Quelle orientation prendront les relations entre les générations : rapprochement ou fossé ? L'actualité juridique récente concernant « le cumul emploi retraite » et la suppression du contrat aidé « contrat jeune en entreprise » pourrait nous faire pencher du côté du fossé et être annonciateur d'une guerre des générations dans une société vieillissante.
Pourtant, l'entreprise peut être un lieu de rencontre où les deux générations sont amenées à échanger, les unes pour s'intégrer plus facilement dans la complexité organisationnelle, les autres pour aider l'entreprise à mieux comprendre leurs attentes.
La situation de l'emploi y est particulièrement préoccupante : juniors et seniors sont sous-représentés sur le marché du travail. Les uns prolongent leurs études, les autres ont profité des dispositifs de départ précoce mais reviennent sur leur décision par en cumulant un emploi avec leur retraite.
L'idée reçue numéro 1 est que l'éviction des seniors devait permettre de diminuer le chômage des jeunes. Premier leurre du consensus intergénérationnel : les plus âgés sortaient avec la bonne conscience de laisser leur place aux plus jeunes. La réalité est tout autre, nous le constatons bien aujourd'hui. En effet, Il existe un lien « presque » malheureux entre le senior et le junior : face à la crise, ce sont deux catégories extrêmement vulnérables : la récession économique entraîne le gel des embauches des jeunes et en se poursuivant les licenciements touchent en priorité les plus âgés.
[...] Le tutorat lui, est un moyen pour faciliter ce processus et accompagner les apprenants qui s'y sont engagés. L'intégration consiste à favoriser la rencontre qui s'opère dans l'entreprise entre un apprenant et son nouveau milieu professionnel. La personne intégrée manifeste un sentiment d'appartenance et les autres la reconnaissent comme un membre du groupe. L'image de la rencontre nous incite à considérer que le nouvel arrivant s'adapte plus ou moins efficacement au milieu et les salariés de l'entreprise facilitent plus ou moins cette intégration. [...]
[...] Le désir des jeunes générations est également d'accéder à un statut social plus élevé que celui de leurs parents et de parvenir à un travail plus lucratif et plus valorisant que celui des générations antérieures. Cette course aux diplômes comme fin en soi, modifie les attentes des jeunes dans l'entreprise et la logique véhiculée par les discours sociétaux est imparable. Le jeune diplômé entre alors dans l'entreprise en considérant que son diplôme lui donne des droits. Or, la réalité est quelque peu différente, l'entreprise ne semble pas reconnaître son diplôme à sa juste valeur. [...]
[...] Le junior et le senior ne sont donc pas des réalités universelles. C'est la société qui a créé ces classes d'âges pour tenter d'instituer des repères alors que ceux-ci disparaissent. Il semble alors nécessaire de redéfinir ces concepts avec une approche psychosociale différenciée : E. Marbot propose d'analyser la vie des juniors et des seniors selon 3 dimensions : - le temps de la vie, - le temps historique (période dans laquelle s'inscrivent leur vie), - le temps social comprenant les codes et les normes liés à l'âge et développés par la société. [...]
[...] Il est intéressant de relever dans le discours affiché la reconnaissance des compétences collectives. Carrefour Proximité est l'activité française de développement des commerces alimentaires en franchise du groupe. Le parc de 5000 magasins est exploité par un réseau de franchisés lesquels, en s'approvisionnant majoritairement sur les entrepôts bénéficient de la puissance d'achat du Groupe. Ce type d'exploitation (crée en 1970 par Promodès) est plus adapté car plus souple, au développement de magasins de petite taille très ancrés dans la vie et la culture locale. [...]
[...] Une alternance de travaux d‘investigation sur le terrain et sur la documentation recueillie et de structuration en classe peut faciliter l'analyse. Le travail de groupe et la discussion collective sont l'occasion de reformuler la question, de rechercher des solutions alternatives et de les inscrire dans le contexte. La prise de conscience de l'intérêt d'un savoir appliqué et critiqué permet de valoriser les erreurs, les limites et de ne pas les associer à une perte de temps. Et n'oublions pas qu'il y a beaucoup à apprendre même dans un échec. [...]
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