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C'est en lisant un article sur les suicides au travail que j'ai décidé de faire des risques psychosociaux mon sujet de thèse. Sans même aller jusqu'à parler de suicide, sans même pointer du doigt telle ou telle entreprise, il suffit souvent juste de prendre le temps d'observer ce qui se passe au cœur même de sa propre entreprise. "Le travail c'est la santé, ne rien faire c'est la conserver" (Henri Salvador) devient une question d'actualité, car, avec une augmentation de 30 % des pathologies résultant de la souffrance liée au travail sur les dernières années, on pourrait se demander si le travail ne serait pas devenu le mal du siècle ? Et un mal qui coûte cher, puisque certains chiffres avancent que les pertes, liées aux conséquences des risques psychosociaux, pourraient représenter entre 3 et 4 % du PIB des pays industrialisés. Alors, comment permettre aux entreprises de comprendre ce phénomène et d'agir ? C'est la question à laquelle je vais essayer de répondre.
La France est un pays dangereux ! Cette phrase peut sembler choquante, pourtant les enquêtes et études assurées par divers instituts internationaux et européens prouvent que notre pays est un de ceux où le mal-être au travail fait le plus de victimes. La montée du malaise au travail, qui s'exprime souvent par du stress, n'est pas une affaire de mode, mais correspond à une transformation du travail et de son environnement. À leurs paroxysmes, ces tensions engendrent des troubles psychosociaux qui ne sont pas sans conséquence pour l'entreprise.
Mais si la question du mal-être au travail n'est pas récente, elle se situe aujourd'hui au cœur de l'actualité et sur le devant des scènes politiques et médiatiques françaises, avec la mise en exergue de situations de souffrance pouvant provoquer des situations irréversibles. En effet, l'actualité dramatique de 2007 avec la médiatisation et la multiplication des suicides sur le lieu de travail a changé la donne et favorisé une prise de conscience générale sur la nécessité d'améliorer les conditions de travail et de réduire cette souffrance. Et sans pointer du doigt tel ou tel acteur, il suffit de prendre le temps d'observer ce qui se passe au cœur même de sa propre entreprise. J'ai vu des personnes épuisées faire des malaises sur le lieu de travail. D'autres, finir par craquer et démissionner, du jour au lendemain, sans avoir un autre travail à la clé. Qui n'a jamais entendu un proche dire : « il faut que je parte d'ici, sinon je vais y laisser ma santé ». Toute cette souffrance, tout ce mal-être me touchent. Quand on affiche certaines valeurs à l'extérieur comme « humain, juste et solidaire », il faut aussi les retrouver à l'intérieur. Cette réalité, ces débats m'ont poussé à m'interroger et à m'intéresser au sujet, pour finalement en faire mon sujet de thèse.
Les risques psychosociaux (RPS) posent un ensemble de problèmes divers, complexes et importants, du fait du poids de leurs conséquences. Parce qu'ils se développent à la frontière entre la sphère privée (le psychisme individuel) et la sphère sociale (les collectifs d'individus au travail), ils sont au cœur de nombreux conflits. Les oppositions d'intérêts qui les traversent entraînent une multiplication des points de vue et des approches et, finalement, une certaine confusion dans les concepts, leurs modes d'analyse et le repérage de leurs causes ou de leurs effets. Quand j'ai commencé à m'intéresser au sujet, j'ai été étonnée de la multitude d'articles, d'études, d'analyses sur le sujet. On a vite fait de s'y perdre… finalement, difficile d'y voir clair.
Je suis partie de deux hypothèses dans le but de diriger ma thèse :
Hypothèse 1 : Le travail peut agir sur la santé
Hypothèse 2 : Les entreprises quand elles sont sorties du déni, ont un rôle à jouer et des moyens pour agir.
[...] L'objectif de cette thèse est donc d'apporter une aide et un éclairage sur le sujet et de répondre à la question : comment permettre aux entreprises de comprendre les RPS et d'agir ? Cependant ce thème de travail est très large ; je me suis donc centrée principalement sur la manifestation la plus courante qui est le stress. Les questions de harcèlement ou violence au travail par exemple, quoique importantes, ne seront donc pas abordées. Afin d'amener des éléments de réponse à la l'interrogation, j'ai structuré ma réflexion en plusieurs étapes. [...]
[...] Travail et santé sont donc intimement liés. Nombreux sont les auteurs qui, au fil des décennies, se sont penchés sur l'organisation du travail dans l'entreprise. L'objectif étant de tendre vers une structure idéale permettant l'efficience2 dans le travail. Depuis le taylorisme, avec une division mathématique du travail aboutissant à ce que Marx appelait l'aliénation des travailleurs, jusqu'aux théories de Maslow ou de Mayo qui démontraient respectivement les différents besoins des individus, la conception de la nature même du travail au sein d'une société a énormément évolué. [...]
[...] Il va mettre en avant une ambigüité de l'homme au travail qui recherche à souffrir le moins possible (fatigue, stress), mais qui cherche également à s'épanouir et se réaliser L'école systémique Cette école s'inscrit dans les différents courants de pensée en matière d'organisation. Elle fait son apparition au début des années 50 aux Etats Unis et arrive en France dans les années 70. Elle s'appuie sur la notion de système, défini comme un ensemble d'éléments en interactions et formant un tout. [...]
[...] Créer un portail Internet pour l'information des entreprises et des salariés 9. Charger le futur Conseil d'orientation des conditions de travail de suivre la mise en œuvre de ces actions Le rapport bien être et efficacité au travail116 Dix propositions pour améliorer la santé psychologique au travail ont été présentées en février 2010 par H. Lachmann, C. Larose, M. Penicaud : 1. L'implication de la direction générale et de son conseil d'administration est indispensable. L'évaluation de la performance doit intégrer le facteur humain, et donc la santé des salariés http://www.travail-emploi-sante.gouv.fr/IMG/pdf/RAPPORT_FINAL_12_mars_2008.pdf http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/104000081/0000.pdf La santé des salariés est d'abord l'affaire des managers, elle ne s'externalise pas. [...]
[...] Le CHSCT peut aussi faire appel à un expert agréé lorsqu'un risque grave même sans accident ou maladie professionnelle, est constaté dans l'établissement, les frais de l'expertise étant à la charge de l'employeur (Art. 4614-12 Code du Travail). La jurisprudence récente (arrêt de la Cour d'Appel de Paris du 2 octobre 2008) confirme la légitimité d'un recours à l'expertise en matière de risques psychosociaux. Enfin, le CHSCT peut être à l'initiative d'actions de prévention à différents niveaux : éliminer les facteurs de risque présents dans l'organisation, outiller collectivement les salariés pour réduire les conséquences, aider les personnes déjà en difficulté. [...]
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