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C'est en lisant un article sur les suicides au travail, que j'ai décidé de faire des risques psychosociaux mon sujet de thèse. Sans même aller jusqu'à parler de suicide, sans même pointer du doigt telle ou telle entreprise, il suffit souvent juste de prendre le temps d'observer ce qui se passe au coeur même de sa propre entreprise. Le travail c'est la santé, ne rien faire c'est la conserver (Henri Salvador) devient une question d'actualité car, avec une augmentation de 30% des pathologies résultant de la souffrance liée au travail sur les dernières années, on pourrait se demander si le travail ne serait pas devenu le mal du siècle ? Et un mal qui coûte cher, puisque certains chiffres avancent que les pertes, liées aux conséquences des risques psychosociaux, pourraient représenter entre 3 et 4% du PIB des pays industrialisés. Alors, comment permettre aux entreprises de comprendre ce phénomène et d'agir ? C'est la question à laquelle je vais essayer de répondre (...).
Pour Voltaire, le travail est la valeur qu'il décrit comme ce qui "écarte de nous trois grands maux : l'ennui, le vice et le besoin". Au XVIIIe siècle, il devient un élément de création de richesse, comme le montrent certains économistes, dont Adam Smith. Le travail joue aujourd'hui un rôle essentiel dans la vie quotidienne : il constitue un élément majeur d'intégration et de reconnaissance sociale, mais également un facteur important dans la construction de l'identité. "La situation de travail peut être envisagée comme un moyen par lequel l'individu assure sa propre réalisation économique et psychologique". Des enquêtes réalisées à l'échelle de l'Europe révèlent que le travail est une valeur qui occupe pour les Européens la seconde place, juste après la famille. Pourtant l'étymologie de ce terme, d'origine latine, renvoie à un instrument de torture : le Tripalium. Dans la pensée populaire, le travail a souvent été synonyme de souffrance physique alors que la dimension psychologique semble n'être apparue que récemment.
Il semble que les qualificatifs qui lui sont associés depuis trente-cinq ans ont considérablement évolué mais gardent encore une dimension de souffrance. Cette dernière est un phénomène qui existe depuis toujours et qui n'est pas près de disparaître dans la mesure où la souffrance apparaît sous des formes différentes, en fonction notamment de l'évolution des conditions de travail et des modes d'organisation. Travail et santé sont donc intimement liés.
Nombreux sont les auteurs qui, au fil des décennies, se sont penchés sur l'organisation du travail dans l'entreprise. L'objectif étant de tendre vers une structure idéale permettant l'efficience dans le travail. Depuis le taylorisme, avec une division mathématique du travail aboutissant à ce que Marx appelait l'aliénation des travailleurs, jusqu'aux théories de Maslow ou de Mayo qui démontraient respectivement les différents besoins des individus, la conception de la nature même du travail au sein d'une société a énormément évolué. Pourtant, de toutes les théories récentes, il est bien un point qui se détache : celui de la prépondérance des problématiques liées au stress et de l'impact que celui-ci peut avoir sur le travail, au point que certains en parlent comme du mal du siècle.
La France est un pays dangereux ! Cette phrase peut sembler choquante, pourtant les enquêtes et études assurées par divers instituts internationaux et européens prouvent que notre pays est un de ceux où le mal être au travail fait le plus de victimes. La montée du malaise au travail, qui s'exprime souvent par du stress, n'est pas une affaire de mode, mais correspond à une transformation du travail et de son environnement. A leurs paroxysmes, ces tensions engendrent des troubles psychosociaux qui ne sont pas sans conséquences pour l'entreprise. Mais si la question du mal être au travail n'est pas récente, elle se situe aujourd'hui au coeur de l'actualité et sur le devant des scènes politiques et médiatiques françaises, avec la mise en exergue de situations de souffrance pouvant provoquer des situations irréversibles. En effet, l'actualité dramatique de 2007 avec la médiatisation et la multiplication des suicides sur le lieu de travail a changé la donne et favorisé une prise de conscience générale sur la nécessité d'améliorer les conditions de travail et de réduire cette souffrance. Et sans pointer du doigt tel ou tel acteur, il suffit de prendre le temps d'observer ce qui se passe au coeur même de sa propre entreprise. J'ai vu des personnes épuisées faire des malaises sur le lieu de travail. D'autres, finir par craquer et démissionner, du jour au lendemain, sans avoir un autre travail à la clé. Qui n'a jamais entendu un proche dire : « il faut que je parte d'ici, sinon je vais y laisser ma santé ». Toute cette souffrance, tout ce mal être me touche. Quand on affiche certaines valeurs à l'extérieur comme « humain, juste et solidaire », il faut aussi les retrouver à l'intérieur. Cette réalité, ces débats, m'ont poussés à m'interroger et à m'intéresser au sujet, pour finalement en faire mon sujet de thèse. (...)
[...] En Résumé : Développer les dispositifs d'écoute qui permettent aux salariés de s'exprimer et de bénéficier, le cas échéant, d'un soutien psychologique. Sensibiliser à la santé au travail les médecins de ville, vers qui les salariés se tournent souvent spontanément, afin qu'ils fassent plus facilement lien entre une pathologie et les conditions de travail Pour la prise en charge par la branche accidents du travail et maladies professionnelles Se pose enfin la question de la réparation, par la branche AT-MP de la sécurité sociale, des préjudices causés par le stress ou la souffrance au travail. [...]
[...] Un salarié qui va mal, cela coûte à l'entreprise. http://www.mieuxvivreautravail.anact.fr/articles/ On voit ici l'effet "réactions en chaîne", où les effets du stress au niveau individuel (absentéisme ou présentéisme) ont des conséquences collectives et organisationnelles : surcharge de travail pour les collègues suite à l'absence et/ou démobilisation d'un des leurs, refus d'aider un collègue "qui ne fait rien", recul pur et simple de l'esprit de coopération et de solidarité . Cet affaiblissement impacte la performance économique de l'entreprise au plan de la production (quantité et qualité), du climat social mais aussi de l'image et in fine de sa performance commerciale Les coûts et les effets de l'absentéisme Il s'agit de l'ensemble des absences d'un salarié de son lieu de travail qui renvoie donc à des arrêts de nature différente : les congés payés, les congés maternité, voire les congés de formation, mais ce qui nous intéresse ici concerne les arrêts consécutifs à un accident de travail et ceux délivrés à la suite d'une prescription médicale. [...]
[...] HAUBOLD, Les risques psychosociaux, eyrolles Fiches de Lecture Sociologie des organisations de Lusin Bagla (2003) Suicide et travail : que faire ? de Christophe Dejours et Florence Bègue (2009) L'Open space m'a tuer de Alexandre des Isnards et Thomas Zuber (2008) J'ai (très) mal au travail de Jean-Michel Carré - Analyse du documentaire (2007) Travail, usure mentale de Christophe Dejours (2000) La société malade de gestion de Vincent de Gauléjac (2005) Exposés/Documents de travail d'étudiants Quand le travail fait mal, l'évolution de la souffrance au travail Sociologie des organisations La motivation de ses équipes pour mieux appréhender les risques psychosociaux Le stress, un véritable fléau pour les employés. [...]
[...] Il va mettre en avant une ambigüité de l'homme au travail qui recherche à souffrir le moins possible (fatigue, stress), mais qui cherche également à s'épanouir et se réaliser L'école systémique Cette école s'inscrit dans les différents courants de pensée en matière d'organisation. Elle fait son apparition au début des années 50 aux Etats Unis et arrive en France dans les années 70. Elle s'appuie sur la notion de système, défini comme un ensemble d'éléments en interactions et formant un tout. [...]
[...] Certaines recherches indiquent que la perception d'une menace sur la nature et la pérennité de l'emploi peut avoir des conséquences aussi négatives que la perte de l'emploi luimême. Il y a des indications selon lesquelles le stress lié à l'insécurité de l'emploi peut se répercuter sur le conjoint de la personne affectée. Ces effets persistent lorsqu'on prend en compte le rôle d'autres facteurs tels que les caractéristiques démographiques, de personnalité ou la présence d'autres facteurs de stress. On a pu montrer que le sens de la causalité allait de l'insécurité d'emploi vers la santé mentale plutôt qu'en sens inverse. [...]
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