Cas stratégique, fusion Gaz de France / Suez, chaîne gazière, investissement, internationalisation, endettement, dividendes, exploration, production, achat d'énergie, terminaux méthaniers
L'histoire du gaz naturel en France débute en 1939 dans les Pyrénées. C'est à cette époque qu'est découvert à Saint-Marcet, le premier gisement de gaz naturel qui permettra la création trois années plus tard du premier gazoduc français, voué à alimenter la région de Toulouse.
La construction de ce premier gazoduc ouvre la voie à la nationalisation le 8 avril 1946 de l'industrie gazière. Cette nationalisation voit fusionner 615 exploitations gazières soit la quasi-totalité des sociétés privées implantées sur le territoire national. La gestion de l'activité est alors confiée à un établissement public : c'est la naissance de l'entreprise Gaz de France avec le statut d'EPIC (Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial).
Les successives découvertes de gisement de gaz naturel marquent un tournant dans l'industrie de l'énergie française : le gaz manufacturé recule progressivement face au gaz naturel. Ce changement de perspectives provoque des bouleversements pour les ménages qui doivent notamment adapter certains de leurs appareils ménagers au méthane (principal composant du gaz naturel). C'est Gaz de France, probablement par souci d'image, qui finance l'ensemble de ces transformations.
La société s'agrandit et une politique d'internationalisation est lancée en 1965 dans le but d'augmenter l'approvisionnement et d'accroitre la présence de la société sur les marchés européens. Par exemple, la même année, la première ligne de transport de gaz naturel liquéfié par navire est ouverte entre l'Algérie et la France. Trois ans plus tard, en 1968, Gaz de France étend cette politique aux Pays-Bas puis à la Norvège en 1975 et à la Russie au début des années 1980.
Parallèlement, la distribution de gaz sur le territoire national se développe et initie une série d'implantation de la société sur tous les continents et plus particulièrement en Europe de l'Est. La volonté de s'imposer comme un acteur majeur en Europe, et à moindre échelle dans le monde, s'affirme. Entre 1980 et 2000, le nombre de filiale est multiplié par dix à la mesure de cette ambition. Symbole de cette forte croissance, le réseau de canalisation qui comptait 30 000 km en 1980 a été multiplié par six pour parvenir à 180 700 km en 2006. Cette politique de croissance explique l'augmentation de la part du gaz naturel dans le bilan énergétique français : de 5% en 1970 à 14% en 2002.
Nouvel évènement majeur en aout 2000 pour la société. Il s'agit de l'ouverture du réseau de transport Gaz de France aux autres gaziers qui marque le premier pas vers une ouverture totale du marché gazier français. En 2002, GDF subit une restructuration. C'est effectivement le rachat à l'Etat du réseau de transport gazier. L'entreprise se réorganise alors en trois pôles : infrastructures, développement et commercial.
En 2003, le premier ministre Jean-Pierre Raffarin lance l'étude d'une potentielle privatisation de Gaz de France afin que la société soit en mesure d'affronter la libéralisation progressive du marché gazier . La privatisation partielle est amorcée. Elle aboutit avec la loi du 9 août 2004 (préparé par le ministre de l'économie N. Sarkozy) selon laquelle GDF devient une société anonyme. C'est également à cette date que le réseau de transport et de distribution de Gaz de France lui est juridiquement détaché afin d'assurer à de potentiels concurrents un accès égal au marché français.
Ce nouveau statut lui permet donc son introduction à la bourse de Paris le 8 juillet 2005 à 12h. Le capital est ouvert de 30%, 70% restant entre les mains de l'Etat français.
Annexe 3 : tableau des données boursières et graphique de la cotation
L'année 2006 est quant à elle marquée par un évènement majeur pour l'avenir de la société. Le 25 février 2006, officiellement dans le but de contrer une OPA hostile de l'italien ENEL, le gouvernement français annonce la fusion de Gaz de France avec le groupe privé Suez. Le Président directeur général, Jean-François Cirelli fait cette proposition au conseil d'administration, fruit d'un accord entre l'entreprise et le gouvernement. En effet, la participation de l'Etat serait réduite de 70% à 34%. La polémique ne s'arrête pas aux frontières du territoire national ; En 2006, la loi du 7 décembre relative au secteur de l'énergie autorise la privatisation de GDF. Le 2 septembre 2007, les conseils d'administration de GDF et de Suez approuvent les nouvelles orientations pour le projet de fusion qui devrait se concrétiser courant 2008. Le 12 octobre 2007, GDF remplace sa signature institutionnelle « une énergie durable entre nous » pour le nouveau slogan « une énergie nouvelle entre nous ». Cette décision est due à l'avis défavorable du Bureau de Vérification de la publicité sur le terme « durable » qui prêterait à confusion.
Aujourd'hui, GDF est le deuxième réseau de distribution européen et assure l'acheminement du gaz naturel au profit de tous les fournisseurs du marché. Le chiffre d'affaire est en hausse constante, atteignant même un record en 2004.
[...] Annexe 5 : graphique du CA et du RN Investissement Dans un environnement fortement concurrentiel, le Groupe n'a cessé d'investir afin de préparer au mieux l'avenir. Les projets en exploration- production et la construction du terminal méthanier de Fos Cavaou constituent une part importante des investissements de 2006. Depuis 2005, les investissements ont cru de 38% pour s'établir à 4 milliards d'€. Internationalisation Le groupe poursuit l'internationalisation de ses activités : en deux ans, la part du chiffre d'affaire réalisée hors de France a doublé. [...]
[...] Le Comité exécutif est l'organe de pilotage de Gaz de France. Il examine et approuve les décisions relatives à la stratégie du Groupe et à son pilotage, notamment les programmes d'investissements. Il est présidé par le PDG et se réunit une fois par semaine. Gaz de France détient l'entière responsabilité des trois métiers du secteur gazier de l'époque : importation, transport et distribution sous des formes de monopoles plus ou moins prononcées. Voir Annexe 2 La libéralisation du marché gazier[4] est planifiée par une directive européenne de 1998 et prévue pour le 1er juillet 2004 pour les entreprises et les collectivités et le 1er juillet 2007 pour les particuliers. [...]
[...] L'ouverture en bourse de Gaz de France s'est réalisée via une offre de 23,20 euros à prix ouvert avec un placement global garanti de 23,40 euros/action. Les salariés de la société ont quant à eux bénéficié d'offre privilégiée. Près de 3,1 millions de particuliers et d'investisseurs institutionnels français et étrangers se sont partagé cette ouverture de capital montrant par leur engouement l'image positive et la confiance dont bénéficie l'entreprise auprès de l'opinion publique. À la fin de la première journée de cotation, l'action Gaz de France avait progressé de 22,84% en à peine quelques heures pour atteindre 28,50 euros. [...]
[...] Il est divisé en actions de 2 euros nominal chacune. Coordonnées : Société Anonyme au capital de euros R.C.S. Paris Siège social : 16, rue de la Ville l'Evêque 75008 PARIS Suez est un groupe international industriel et de services d'utilité en tant que partenaire des collectivités, des entreprises et des particuliers. Le Groupe se donne pour mission de répondre aux besoins essentiels dans l'électricité, le gaz, les services à l'énergie, l'eau et la propreté. Depuis plus de 150 ans, les filiales du Groupe répondent aux besoins des villes et des entreprises, et aujourd'hui à travers le savoir-faire et l'engagement des collaborateurs de SUEZ, plus de 200 millions de particuliers collectivités et clients industriels et commerciaux ont un accès quotidien à une énergie propre, une eau pure et une gestion des déchets protectrice de l'environnement. [...]
[...] Il s'attache, avec les autres membres du Conseil, à ce que les missions de contrôle soient accomplies avec efficacité et sans entraves. En particulier, il veille à ce que soient en place dans l'entreprise les procédures permettant le contrôle du respect des lois et règlements, dans la lettre et dans l'esprit. Il s'assure que les positions adoptées par le Conseil font l'objet, sans exception, de décisions formelles, correctement motivées et transcrites aux procès-verbaux de ses réunions. Annexes Annexe 1 : Chiffre d'affaires fictif du futur groupe pour l'année 2006. Annexe 2 : actionnariat pro-forma du nouveau groupe. [...]
Référence bibliographique
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