Applications des phénomènes de concentration, champ du spectacle privé, holding FIMALAC, montages financiers, secteur du spectacle vivant, communication externe, vente-privée.com, billetterie en ligne, Weezevent, Nemopay, Jacques-Antoine Granjon, Sacem, industries culturelles, ASTP, CNV
Il convient de questionner les phénomènes de concentration, leurs motivations et leurs applications, sur un secteur très spécifique : celui du spectacle vivant privé. Dès lors, quelle structuration de groupe est privilégiée ? Qu'apporte ce nouveau marché aux grandes entreprises ? Ces phénomènes de concentration étaient-ils inévitables ? Se confrontent-ils à des questions éthiquement contestables ? L'intégration des différentes étapes de la chaîne de production est la nouvelle stratégie pratiquée par les investisseurs du secteur du spectacle vivant privé. Ainsi maîtrisé, le parcours de création est à même de créer une rentabilité bien plus élevée que d'ordinaire pour ce secteur. La holding FIMALAC est particulièrement représentative de cette stratégie. FIMALAC a été créée en 1991 par Marc Ladreit de Lacharrière, qui en est toujours aujourd'hui, le Président directeur général et actionnaire majoritaire à plus de 90%. Le nom de la holding est d'ailleurs la contraction de "Financière Marc Ladreit de Lacharrière".
Une société holding a vocation à rassembler des titres de participation dans différentes sociétés et d'en assurer l'unité de contrôle et de direction. Accessoirement, cette "société mère" permet également la remontée de dividendes à faible coût fiscal. Initialement, la holding FIMALAC regroupait des entreprises de secteurs distincts et peu cohérents : dans l'immobilier, l'industrie, ou encore la chimie. Puis rapidement, la marque de fabrique de Marc Ladreit de Lacharrière fut la revente avec fort bénéfice de ces sociétés acquises, notamment grâce à la conception de montages financiers en cascades dont il se fera une spécialité. Son ami économiste Alain Minc témoigne, dans la presse, de ce savoir-faire : "Il sait constituer des ensembles avec des morceaux, c'est un "builder". En 2012, une division "3S Entertainment" spécialement dédiée à l'activité sur le secteur du spectacle vivant a vu le jour au sein de la holding FIMALAC. Cette branche compte aujourd'hui 61 filiales.
[...] Il est possible de calquer ces problématiques artistiques sur le secteur du spectacle vivant privé. Dès lors, le règne de prédominance de la valeur spéculative, les nombreux risques de standardisation des contenus artistiques, ou de course à l'exclusivité d'une proposition ou au plus gros cachet à offrir sont à craindre. Prenons la question de l'avance financière aux artistes : elle sera très facile à mettre en place dans les grosses entreprises, car celles-ci sont moins sujettes aux soucis de trésorerie. [...]
[...] Dans l'univers européen actuel, il est probablement très difficile de construire un outil tel que le CNC et de mettre en place des politiques de protection. Cela n'empêche cependant pas de se poser la question de l'opportunité de leur mise en place . pour garantir la survie d'un écosystème entre mondial et local, public et privé, petit et gros.[41] SECTION 4 : ASTP et CNV, ou l'opportunisme des lieux et sociétés recapitalisés D'autres problématiques morales et éthiques font surface lorsque l'on envisage l'économie de ces nouvelles entités recapitalisées, notamment lorsque celles-ci ont accès à de l'argent public. [...]
[...] Ces nouveaux venus connaissent parfaitement ces codes. Il apparaît, par exemple, que Marc Ladreit de Lacharrière, « MLL », comme le surnomment ses connaissances,[17] incarne véritablement son entreprise au même titre que les familles Pinault, Arnault ou Bouygues avec les leurs. Dans la même tradition, nous retrouvons siégeant au conseil d'administration de la structure, ses quatre enfants et son cousin germain, ainsi que de nombreuses figures du capitalisme français (comme Charles Naouri, Étienne Pflimlin ou Philippe Lagayette).[18] « Marc Ladreit de Lacharrière n'a aucun contre-pouvoir. [...]
[...] Ne faudrait-il pas y voir un opportunisme total de la part de ces sociétés qui pourraient garantir et maintenir leur bonne santé financière par d'autres moyens ? Propos de Jacques-Antoine Granjon, PDG du groupe « vente-privée », rapportés par le site News-Tank Culture. Propos de Marc Ladreit de Lacharrière, rapportés dans l'article « FIMALAC en champion du divertissement », La Lettre du spectacle novembre 2016. Grâce au régime de faveur dite mère-fille, les dividendes versés sont exonérés d'impôt sur les sociétés sauf pour une faible quote- part. [...]
[...] L'ASTP ne rend pas publics les noms des spectacles et lieux ayant bénéficié de l'aide. [...]
Référence bibliographique
Source fiable, format APALecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture