Banque postale, activités financières, services financiers, système bancaire Français, contraintes prudentielles, droit commun, conventions de services, loi bancaire de 1984
Les services financiers de La Poste représentent le deuxième moteur d'activité du groupe avec un Chiffre d'Affaires de 4 milliards d'Euros, soit environ un quart du Chiffre d'Affaires total de La Poste. Les activités financières de La Poste font vivre le réseau puisque celles ci représentent de 60% à 80% de l'activité des petits bureaux de poste (40% des bureaux de poste). Mais les services financiers de La Poste ont du mal à rivaliser avec leurs concurrents. En effet, La Poste n'est parvenue qu'à interrompre la chute de sa part de marché globale pour les activités financières qui a reculé de 30% entre 1980 et 2002 pour se stabiliser autour de 9,4% de parts de marché globale (encours de 200 milliards d'Euros environ). Le Produit Net Bancaire des services financiers de La Poste a atteint 3,8 milliards d'Euros en 2001 ce qui place l'établissement à la septième place seulement des établissements bancaires malgré un réseau exceptionnel. Ces derniers mois, les services publics ont choisis de changer le statut des services financiers de La Poste (pas encore voté) en soumettant ceux-ci à la loi bancaire de 1984 et en permettant la création d'une banque postale. Nous allons développer les chances de réussite de ce projet en faisant apparaître les avantages et inconvénients de l'arrivée de la Poste dans le Système Bancaire Français.
[...] C'est pourquoi La Poste et l'Etat ont convenu du principe de la création en 2005 d'un établissement de crédit postal portant l'ensemble de l'activité des Services Financiers. Soumis à la réglementation et aux contraintes prudentielles de droit commun, l'établissement de crédit permettra un pilotage financier conforme aux standards du marché qui assurera notamment la comparabilité avec les concurrents et le respect des règles de concurrence. L'établissement de crédit recourra pour son activité commerciale et de production aux moyens en personnel de La Poste dans le cadre de conventions de services. [...]
[...] Mais dans la course à la rentabilité et à la privatisation qui s'engage, la création de la banque postale risque fort de se traduire par une aggravation des conditions de travail et par de nouvelles réductions d'effectifs. Conclusion Si le rajeunissement de la clientèle des services financiers de La Poste ne s'opère pas, la part de marché de La Poste financière pourrait se contracter jusqu'à en 2020. Ceci représenterait une perte de de cette part de marché sur les 17 prochaines années. Or, ce rajeunissement ne peut pas s'opérer si la situation reste figée, c'est-à-dire si les services financiers restent bridés comme ils le sont aujourd'hui. [...]
[...] La Poste se voit alors confié par l'Etat des missions financières dans les zones les plus reculées du territoire non desservies par les banques privées. Au cours du XIX ème siècle, La Poste tient un rôle important dans la création des mandats et de l'épargne populaire puis dans la diffusion de la monnaie scripturale au début du siècle dernier. Les services financiers de La Poste ont donc toujours possédé au cours de leur histoire la mission (de service public) d'élargissement de l'accès aux services bancaires de tous les citoyens. [...]
[...] Inconvénients des services financiers de La Poste Le profil des clients de La Poste est très atypique d'une banque privée, en raison des spécificités de l'offre financière qu'elle propose. La Poste offre en effet sur tout le territoire, et sans conditions, ses services financiers. En raison de sa tradition de service public, La Poste respecte le droit au compte individuel et ne refuse aucun client, ce qui l'a conduite à devenir l'établissement bancaire de ceux qui rencontrent des difficultés à être acceptés par le système bancaire. [...]
[...] C'est ce qui va changer avec cette banque postale, avec pour commencer la possibilité de faire des prêts au logement sans épargne préalable. Etant désormais en concurrence avec les autres banques, on peut prévoir que la future banque postale ne tardera pas à privilégier, comme ces dernières, la fraction la plus aisée de sa clientèle, ayant l'envie et les moyens d'acheter ces produits financiers. Or jusqu'à présent les bureaux de poste étaient, pour les plus démunis, en particulier pour ceux qui touchent des petites allocations comme le RMI, le seul moyen de pouvoir toucher leur argent, ou même une partie de la somme, pour n'avoir pas trop sur eux. [...]
Référence bibliographique
Source fiable, format APALecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture