Blu-Ray Disc, Sony, nouvelles technologies, innovation incrémentale, HD DVD, Toshiba, monopole, innovateur, sunk cost, orientations stratégiques, alliance endogamique, marché des produits technologiques, levier concurrentiel
Le Blu-Ray Disc de Sony, ou BD entre dans un cycle ouvert par le DVD et le CD. Il est probable que le disque de Sony sera la dernière innovation incrémentale de ce cycle. C'est pourquoi les observateurs ont longtemps craint que le Blu-Ray Disc ait du mal à s'imposer : le marché possède déjà un parc installé, et l'innovation aurait pu être considérée comme trop incrémentale pour amener les gens à changer leur équipement.
Sony doit faire prendre conscience au consommateur du plus apporté par le Blu-Ray, de sa valeur ajoutée par rapport au DVD, déjà bien installé dans les foyers. Etant donné que l'offre précède la demande sur le marché, l'entreprise a pris plus de risques, et il a fallu mettre en avant l'atout Haute Définition et qualité apporté en plus par le disque pour le rendre intéressant aux yeux du grand public.
Mais pour imposer son innovation, l'entreprise a dû mettre en œuvre une stratégie d'alliance pour s'imposer comme leader sur son marché. Dans quelle mesure peut-on affirmer que les alliances nouées par Sony ont permis d'imposer le Blu-Ray Disc en tant que standard, et ainsi de devenir un succès ?
[...] Le Blu-Ray Disc de Sony Le Blu-Ray Disc, abrégé BD, est apparu pour la première fois en 2003 au Japon. Il s'agit d'un disque optique à haute densité qui sert au stockage et à la vidéo haute définition. A l'opposé du DVD, il utilise, comme son nom l'indique, un laser bleu violet d'une longueur d'onde plus courte que le laser orange du DVD, qui lui confère une capacité plus grande de stockage. Développé pour succéder au DVD, le Blu-Ray Disc a été opposé au HD DVD de Toshiba, dans une guerre des standards longue et coûteuse. [...]
[...] On peut considérer alors que Sony a gagné la bataille mais pas la guerre. La bataille de normalisation n'a en réalité que commencé, il faudra encore attendre avant de voir le produit se normaliser. Mais il apparaît clairement que sans l'enjeu de cette bataille, Sony n'aurait pas mis autant de moyens pour imposer son innovation et le succès ne serait peut-être pas au rendez-vous Imposer un standard Dans l'analyse schumpetérienne (1947), on conçoit que le monopole est une fin en soi momentanée pour l'innovateur. [...]
[...] La myopie des entreprises peut les amener à leur perte, car rater une opportunité peut s'avérer être un désastre, principalement dans un secteur aussi changeant que celui du High Tech. Mais le succès du Blu-ray ne peut se résumer à une stratégie d'alliance. La PS3 est un élément sans lequel le disque n'aurait pu s'imposer. La console est le cheval de Troie qui a permis au BD de se faire une place incontournable dans les ménages, grâce à son lecteur intégré. Les joueurs assidus l'attendaient avec impatience, et elle a remporté un franc succès malgré son prix. [...]
[...] Il faut être perçu comme un acteur déterminant du marché pour donner d'une part confiance aux consommateurs et d'autre part, inciter les autres entreprises à soutenir le projet. De là s'en suit un cercle qui pourrait être qualifié de vertueux : plus le nombre d'entreprises membres augmente, plus le Blu-ray Disc se diffuse, plus l'association profite d'une notoriété importante. Ainsi rassurés, un grand nombre d'adeptes se sont ralliés à l'association. L'innovation s'étend de plus en plus et influe ainsi sur les orientations technologiques de l'industrie. [...]
[...] Alors qu'en 1946, l'entreprise n'était qu'un petit magasin de produits électriques, aujourd'hui elle s'est développée au niveau mondial et s'apparente à un géant de l'industrie électronique. L'entreprise a fait de la miniaturisation sa compétence clef. Elle a développé tout au long de sa vie des produits qui ont connu un succès sans pareil, comme le Walkmann. Sony a su tirer parti des modes de gestion japonais pour créer une main d'œuvre efficace et fidèle à l'entreprise. Elle a encouragé le développement des compétences et la polyvalence de ses salariés. [...]
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