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Poilâne, boulangerie fondée à Paris en 1932, est une boulangerie très différente de ses concurrents par plusieurs aspects :
- Son produit, le pain Poilâne, vendu sous forme de miche de deux kilogrammes, est fabriqué « à l'ancienne » selon une méthode de fabrication inchangée depuis l'origine : usage d'ingrédients sains et naturels (farine de blé complet d'épeautre broyée à la meule de pierre, sel de Guérande…), fermentation naturelle de la pâte au levain, cuisson au feu de bois…
- Sa distribution lui fait dépasser le cadre de la traditionnelle boulangerie de quartier : vente sur Internet et par correspondance, vente chez des charcutiers, fromagers ou traiteurs agréés, vente en grande et moyenne surface, en hypermarché… pour un chiffre d'affaires annuel d'environ 60 millions de francs. Cependant, Poilâne peut difficilement être rangé dans la catégorie des «industriels» de la boulangerie !
[...] Cependant, Poilâne peut difficilement être rangé dans la catégorie des industriels de la boulangerie ! Ces particularités ont une importance capitale dans la définition des problèmes stratégiques de l'entreprise. En effet, Poilâne n'est pas concernée par les mêmes problèmes que ses concurrents, boulangeries de quartier ou industrielles, du fait du produit unique qu'elle propose. Au début des années 30, son créateur, Pierre Poilâne, s'installe à Paris comme boulanger. Il ouvre en 1932 une boulangerie au rue du Cherche-Midi entre Saint-Germain-des-Prés et Montparnasse. [...]
[...] : Pour la politique de communication, les Poilâne ont toujours été en avance sur leur temps. Avant tout le monde, ils ont compris l'intérêt des relations publiques et des relations presse. Dans les années 50, Pierre Poilâne avait constitué une collection de tableaux, il faisait du mécénat avec des artistes de Saint-Germain-des-Prés, en échangeant des croûtes : il donnait du pain et on lui donnait des tableaux. Cette collection, il l'a fait visiter, il l'a fait connaître par la presse, il y a tout de suite des articles sur lui. [...]
[...] C'est vrai qu'il nous arrive de refuser des supermarchés, des hypermarchés, quand ils n'ont pas la qualité requise pour la présentation. Il nous est arrivé de refuser des grands noms de la grande distribution. En revanche, c'est vrai que les grandes marques d'hypermarchés font aussi des efforts considérables en terme de qualité de produit : vous trouvez maintenant de très grands vins dans les hypermarchés (Mouton Rothschild, Pétrus) : ce n'est pas parce que vous trouvez un Pétrus dans un supermarché que ça va devenir un vin bas de gamme, pour le pain c'est la même chose. [...]
[...] Q : Comment comptez-vous financer votre développement ? M. L. : On va faire appel aux banques et à notre capacité d'autofinancement : en principe les banques sont gentilles avec nous, parce que nous sommes de bons clients et nous avons en général des crédits intéressants. Q : Quel est l'organigramme de la société ? M. L. : Il y a M. Poilâne, et puis tout le monde C'est très peu hiérarchisé : on a des responsables de fabrication, qui supervisent la fabrication et on a 4 responsables de secteur, qui vont superviser à la fois la livraison, et le commercial de leur secteur sur Paris et 1 pour la province et l'export) : notre production est très centralisée sur Paris. [...]
[...] C'est vrai qu'on travaille aussi beaucoup avec l'INRA de Nantes, spécialisé dans tous les produits céréaliers : il chapeaute toutes nos expériences, que nous faisons notamment sur la qualité de nos produits, et on nous a dit que sur les blés tels que nous les utilisons, c'est-à-dire que quand on broie notre grain de blé avec l'ensemble des éléments du grain de blé (donc avec le son), il existe un risque de fusaria, qui est un champignon toxique non destructible à la cuisson, et qui peut se développer sur le blé bio, sur le son du grain de blé. Vous imaginez si Poilâne, avec le nom qu'on génère une intoxication alimentaire. Là, on va s'acharner sur notre image : il y a déjà eu quelques rumeurs salées, et ce serait catastrophique pour nous. Quand on a un nom qui commence à être connu, on ne peut pas avoir des erreurs comme ça. [...]
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