Contexte stratégique, groupe GDF-Suez, projet de fusion, leader énergétique, pôle Environnement, décret de privatisation de GDF, pprovisionnements énergétiques, infrastructures énergétiques, développement durable, émissions de CO2
C'est en février 2006 que les entreprises Suez et Gaz de France annoncent leur projet de fusion-absorption, avec le soutien de leurs gouvernements respectifs. La naissance de ce leader énergétique était alors prévue pour le deuxième semestre 2006.Ce projet a suscité de nombreuses polémiques et réactions. Il a donc fallu que les équipes dirigeantes fassent de nombreuses concessions, pour que dix huit mois plus tard, un nouveau projet de fusion voie le jour. Ainsi, le 3 septembre 2007 après avoir obtenu le soutien du président Nicolas Sarkozy, les conseils d'administration de Suez et GDF ont approuvé l'opération d'absorption de Suez par son homologue français.
Le nouveau schéma prévoit deux opérations concomitantes : parallèlement à la fusion proprement dite, circonscrite aux activités énergétiques et après un échange d'actions, Suez devra mettre en Bourse 65% de son pôle Environnement, aujourd'hui valorisée entre 18 et 20 milliards d'euros. Cela réduira la valeur de Suez avant la fusion, réglant ainsi le problème de la parité, et la priorité donnée par le Groupe à l'énergie sera alors concrète. Naîtra alors un leader des secteurs du gaz et de l'électricité, de dimension internationale et à fort ancrage franco-belge.
Le gouvernement français a publié au Journal Officiel le 20 décembre 2007 le décret de privatisation de GDF, qui dispose qu'a été « décidé de procéder au transfert du secteur public au secteur privé de la société Gaz de France ». De ce fait, la part de l'Etat français passera de 80% aujourd'hui chez GDF à 35% dans GDF-Suez. Ce désengagement de la puissance publique est opportun face à la politique communautaire d'ouverture à la concurrence des marchés de l'énergie, effective depuis juillet 2007 en France.
Ce rapprochement industriel pose diverses questions, auxquels le futur Groupe, les gouvernements, la Commission européenne et les journalistes tentent de répondre. Nous nous intéresserons donc à l'analyse stratégique de cette opération financière et à son intérêt au regard de son environnement concurrentiel.
En premier lieu, nous identifierons les dynamismes externes qui influencent le projet de fusion, puis, nous mettrons en exergue les changements internes causés par l'union de ces deux entreprises.
[...] En dernier lieu, la privatisation de GDF implique l'impossibilité qu'aura l'Etat de jouer sur les tarifs du gaz. La récente augmentation de des prix du gaz a déjà suscité de nombreuses critiques, qu'en sera-t-il lorsque GDF Suez sera libre de fixer ses tarifs ? Aujourd'hui, comparer à la hausse du baril, le prix du gaz est bien en deçà du seuil de rentabilité que pourrait souhaiter une entreprise privée. Mais à l'heure actuelle, l'Etat détient environ 80% du capital de GDF et se trouve donc en position de force pour réguler les marges de la société. [...]
[...] Face aux protestations des gouvernements, elle réfléchit à la possibilité de conserver la propriété des équipements, mais en obligeant les grands groupes européens à transférer, en échange de rémunération, le pilotage de ces activités à un gestionnaire indépendant. Ces dispositions, si elles étaient appliquées, nuiraient au futur GDF-Suez, qui se retrouverait pleinement impacté. Mais comme on l'a vu, de nombreux champions énergétiques européens doivent eux aussi faire face à cette menace et leurs gouvernements n'ont pas hésité à intervenir dès juillet auprès de Bruxelles. La réglementation européenne est donc une source de menaces réelle pour GDF-Suez, mais aussi pour tout opérateur historiquement monopolistique sur le marché de l'énergie. [...]
[...] La sphère politique peut être à la fois source de soutien, mais aussi de contraintes qui pourraient ralentir l'aboutissement du projet. Enfin, s'il est regrettable que Gaz de France et Suez rencontrent des difficultés à finaliser cette fusion, on peut ajouter qu'en l'état des marchés financiers ce n'est peut être pas une mauvaise chose. En effet, la mise en Bourse de Suez environnement et les rachats d'actions que GDF doit faire pour arriver à parité avec Suez ne peuvent se faire dans un contexte de morosité des marchés financiers. [...]
[...] Or, comme l'ont souligné certaines critiques : l'absence de communication du gouvernement sur ce sujet entretient la fidélité à GDF et entrave ainsi sérieusement la concurrence. Le futur Groupe semble avoir fait une opération stratégique ayant tout son sens au regard du marché sur lequel il se positionne, et jouit d'aides précieuses au sein de la classe politique. Les menaces existantes Comme nous l'avons souligné plus haut, la difficulté principale à la réalisation de cette fusion venait des instances européennes. [...]
[...] Ces synergies seront complétées par les bénéfices liées à l'optimisation financière au sein du nouveau Group. Le tableau suivant explicite ce phénomène : 7 Les deux entreprises proposent donc une stratégie cohérente face à leurs positions sur le marché et surtout, grâce à l'optimisation de leurs complémentarités. Ajoutons que le déterminisme dont font preuve les dirigeants pour mener à bien ce projet envoie un signal clair aux marchés, mais aussi aux actionnaires, assurant ainsi leurs soutiens. Ses faiblesses Tout d'abord, l'existence de synergies entre les deux entreprises est pour le moins souhaitable, notamment du point de vue financier. [...]
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