Marché des déchets de poissons, pénétration du marché, coproduits, pêche, aquaculture, exportations, importations, entreprises de mareyage, entreprises de transformation, alimentation animale, diététiques, nutraceutiques, crèmes de cosmétique
Les caractéristiques requises pour pénétrer le marché concernent quatre domaines principaux: la taille des entreprises de la filière agro-alimentaire, la localisation de l'entreprise de traitement des déchets, sa spécialisation et la répartition géographique des espèces.
En effet, les entreprises de la filière agro-alimentaire, en général, sont majoritairement de faible taille. En témoigne l'atomisation des ateliers de mareyage : il plus de 650 entreprises de mareyage, mareyage et transformation, et transformation en France, employant moins de 20 000 personnes (soit moins de 30 employés par entreprise en moyenne). Les volumes de déchets générés à l'échelle d'une entreprise sont donc trop faibles pour qu'une solution individuelle économiquement viable soit envisageable. Pour s'implanter efficacement dans le marché, l'entreprise de traitement des déchets devra ainsi pouvoir recueillir les déchets produits par un nombre conséquent d'entreprises de transformation.
D'autre part, la meilleure stratégie à adopter sera l'implantation géographique de l'entreprise de valorisation dans une région portuaire. A ce titre, la région où la concentration des entreprises de mareyage et de transformation, et donc où la production de déchets est la plus importante, est la façade Atlantique, et plus particulièrement la Bretagne.
En outre, pour rester compétitives, les entreprises de mareyage et transformation essayent de diversifier leurs activités en étendant la gamme des poissons traités. En conséquence, les entreprises de valorisation reçoivent de plus en plus de déchets variés, et doivent ainsi pouvoir offrir un traitement adapté à chaque espèce (ou, du moins, à chaque catégorie). Il n'est donc pas nécessaire que l'entreprise souhaitant s'implanter dans le marché se spécialise dans le traitement d'une seule catégorie de déchets, ce qui constitue une barrière de moins à l'entrée sur le marché.
Cependant, il faut tenir compte de la répartition géographique des espèces (elles ne seront pas toutes exploitées de la même manière). Outre la présence de poissons blancs (cabillaud, merlan, lieu…) plus importante en Bretagne et Normandie que dans les autres régions portuaires, en proportion la répartition des espèces marines varie assez peu d'une région à l'autre. La spécialisation géographique ne représentera donc pas un frein à l'entrée dans le marché.
[...] Le secteur de la valorisation des déchets de poisson est encore peu développé, et assez fortement concentré. Par rapport aux clients sur le marché (voir les données chiffrées ci-dessous), les fournisseurs sont peu nombreux, et donc souvent en position d'hégémonie (comme Copalis à Boulogne-sur-Mer). Le pouvoir de négociation des fournisseurs du service de traitement des déchets est donc relativement important Pouvoir de négociation des clients - Concentration de l'industrie o Parmi les générateurs de déchets de poisson on distingue : les ports de pêche, les aquacultures, les entreprises de mareyage, les criées et halles à marée, les entreprises de transformation, les réseaux de distribution (restaurants). [...]
[...] o La filière pêche est caractérisée par une activité artisanale et une régionalisation prononcée (dominée, comme on l'a vu précédemment par la Bretagne et la Haute-Normandie). o Les quelque 400 entreprises de mareyage réalisent un chiffre d'affaires d'environ 2 milliards d'euros, auquel des entreprises contribuent pour moitié. À l'opposé, un quart des entreprises ne réalise que du CA du secteur. De même, le secteur de la transformation est relativement concentré des entreprises réalisent plus de 50% du CA). Les clients ont donc un pouvoir de négociation relativement important. [...]
[...] Elle est la plus représentative en quantité de la valorisation actuelle des déchets, car aucun tri n'est nécessité : environ tonnes de coproduits étaient transformées en farines et huiles en 2002. Cependant, depuis les crises de la vache folle et des dioxines, le marché s'est restreint pour les farines. o Les ingrédients diététiques et nutraceutiques (branche de la diététique qui se focalise sur les effets thérapeutiques de substances naturelles). Il s'agit des célèbres Oméga 3 et autres huiles de poisson raffinées. o Les ingrédients cosmétiques, ou plus exactement les ingrédients pour crèmes de cosmétique. [...]
[...] - Laboratoire et centres de recherche o La recherche scientifique et technologique étant essentielle dans l'industrie de la valorisation des déchets de poisson, on considérera les laboratoires comme des fournisseurs, d'autant plus que des partenariats entre des entreprises de valorisation et de laboratoires de recherche se développent fortement. C'est par exemple le principe du projet Valbiomar, précédemment évoqué, qui recensait en 2003, et pour une durée de 3 ans coopérations entre laboratoires et entreprises en France (plus d'une centaine de PME), dans le but d'utiliser les ressources marines sous-exploitées de l'Atlantique (coproduits de poisson et algues) et de mettre en place de nouvelles biotechnologies marines. [...]
[...] Les mesures concourent ainsi successivement à encourager la valorisation des déchets plutôt que leur élimination. Les réglementations relatives au traitement des déchets animaux sont donc particulièrement strictes, ce qui peut donc constituer un frein à la compétitivité, notamment du fait des installations à mettre en place : les locaux doivent par exemple être convenablement séparés de la voie publique, l'usine doit avoir un secteur propre et un secteur souillé distinctement séparés, etc. Cependant, ce sont des réglementations auxquelles il n'est pas trop contraignant de se conformer, aussi la menace représentée par l'État est faible, et ce, particulièrement par rapport aux nombreuses initiatives gouvernementales encourageant les entreprises de valorisation des déchets de poisson. [...]
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